C’est plus fort que vous ! Dès que vous apercevez quelqu’un en train de bâiller en face de vous, vous ne pouvez pas vous empêcher de l’imiter. Mais par quel principe cela peut-il bien se produire, alors que le bâillement est censé être le signe d’une sensation de fatigue ? On a enfin la réponse à cette question. 

D'où vient le bâillement ?

Il y a deux raisons pour lesquelles les humains bâillent. La première, à l’image de certains animaux tels que les crocodiles, résulte d’une question de “ventilation” interne. Quand il fait trop chaud, cela permet au corps de réguler sa température. C’est pourquoi vous voyez souvent le reptile garder la bouche ouverte pour rafraîchir son organisme. Et c'est la raison pour laquelle, nous bâillerions plus en été qu’en hiver dans nos contrées, à cause des températures plus élevées. Des faits mis en évidence par des chercheurs dans une étude publiée dans Physiology & Behavior en 2014. 

La seconde raison du bâillement, plus courante, est liée à notre état physique et à une sensation de fatigue. Les bâillements débarquent souvent en fin de journée ou après un repas mettant l’organisme à rude épreuve. Bâiller serait en effet un signe pour indiquer la fatigue naissante et bâiller permet alors d’aider les poumons à s’étirer pour pouvoir accueillir plus d'oxygène et booster l'organisme.

Mais si l’on sait les raisons qui nous poussent à bâiller de manière individuelle, cela n’explique pas pourquoi le bâillement devient contagieux quand nous nous trouvons en société. C’est ce qui a intrigué nombre de chercheurs. 

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Pourquoi bâille-t-on quand quelqu'un bâille ?

L’adage serait donc vrai ! Derrière ce mécanisme automatique qui nous amène à bâiller face à quelqu’un en train de le faire, il y aurait une explication d’ordre physiologique. Des chercheurs de l’Université de Stanford en Californie (USA) seraient parvenus à comprendre que c’est à cause de l’hormone nommée ocytocine que nous aurions envie de bâiller par reproduction en voyant quelqu’un bâiller. D’ailleurs, dans cette même étude, on découvre que plus la personne est de nature empathique, plus elle a de chances d’être sujette à la reproduction des bâillements que pourraient faire les personnes en face d’elle. Même si vous avez fait une bonne nuit de sommeil !

Une étude japonaise de 2017, réalisée avec des patients atteints d’autisme ou d’une forme de schizophrénie a montré que chez certains patients, le bâillement était impossible. Les observations cliniques récentes montrent que les personnes diagnostiquées d’un autisme ou d’une schizophrénie ne bâillaient pas de manière contagieuse comme les individus typiques" expliquent les chercheurs avant de conclure : "Cela a conduit à penser qu’une capacité sociale altérée (par exemple, l’empathie mais pas uniquement) pourrait contribuer à l’incapacité d’une personne à bâiller de manière contagieuse”. Comme quoi, bâiller n'est pas donné à tout le monde.