Tous les couples vivant ensemble se sont demandé comment ils allaient passer autant de temps ensemble à l’annonce du confinement. Après coup, si certains ne sentent plus soudés, d’autres ont connu quelques difficultés, y compris sur le plan sexuel.

Le 5 mai dernier, l’Ifop a réalisé une étude pour Charles.co sur l’impact confinement sur la vie sexuelle des Français. 21% des personnes confinées questionnées ont affirmé n'avoir eu aucun rapport sexuel au cours des quatre dernières semaines, alors que seuls 10% des couples sont dans cette situation en temps normal. Un couple sur cinq a ainsi arrêté d'avoir des rapports sexuels au moins lors du premier mois du confinement.

Le contexte stressant du confinement, principale cause de la baisse de libido

Des psychologues ont décrypté dans les colonnes du Washington Post cette subite baisse de libido. A priori, on avait pour la plupart moins de temps dans les transports et moins de vie sociale, donc plus de temps pour prendre son pied avec son ou sa partenaire.

Mais n’oublions pas que les mesures restrictives étaient faites pour endiguer une épidémie mondiale de coronavirus : ce n’est pas le contexte optimal pour faire monter l’excitation. C’était au contraire un contexte stressant.

Or, soumis à une situation de stress, le corps réagit pour se défendre. Il crée notamment une hormone, la cortisol, qui va l’amener à lutter, s’immobiliser ou fuir face au danger. Cela veut aussi dire que mis sous pression, le corps évacue tous les besoins non essentiels au moment T, et malheureusement le sexe en fait partie.

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Il est alors conseillé de pratiquer des activités physiques, ne serait-ce que de la marche, qui vont permettre de stimuler une autre hormone, l’ocytocine, l’hormone de l’amour.

Entre peur du coronavirus et enfermement, un besoin d'espace non propice à la vie sexuelle

Pour certaines personnes, la peur de la maladie créera cette distance avec le partenaire. On nous demande encore aujourd’hui de respecter les règles de distanciation sociale et d’appliquer les gestes barrières. Et il faudrait laisser tomber tout cela au sein de son foyer ? Pour certains, c’est impossible. Le contact physique est devenu dangereux pour eux.

Dana Dorfman et Sheila Addison, deux thérapeutes spécialistes des relations de couple, suggèrent de faire preuve de patience et de laisser de l’espace à la personne. Sheila Addison précise au quotidien américain : « N'en veuillez pas à votre partenaire si la synchronisation n'est pas au rendez-vous. Il n'y a aucun mal à avoir du désir mais il ne faut pas s'attendre à ce que les choses soient normales en ce moment, au vu de ce que l'on vit. »

De l’espace, d’autres en ont eu besoin, pas par peur de contracter le Covid-19, mais pour ne pas trop être l’un sur l’autre. Le problème avec le confinement, c’est que son partenaire est finalement toujours à disposition. Sa présence permanente empêche le manque de se créer, ainsi que l’impatience de le retrouver. Et c’est ainsi que le désir sexuel disparaît progressivement.

Pour tous ceux qui n’ont pas repris le chemin du travail, ou seulement partiellement, mieux vaut que chacun aménage son propre espace. « Pour pouvoir aimer quelqu'un d'autre, il faut pouvoir retrouver sa propre identité », explique Dana Dorfman.

Comme toujours, pour être heureux avec un autre, encore faut-il être soi-même heureux. Et on n’oublie pas qu’il n’y a pas d’injonctions à la sexualité.