Le syndrome prémenstruel (SPM) est un ensemble de symptômes physiques et psychiques qui démarrent entre quelques heures et plusieurs jours avant les règles, et qui disparaissent généralement peu après leur arrivée. Anxiété, fatigue, mal au dos, seins douloureux, ballonnements, troubles du sommeil...Lorsqu’on souffre du syndrome prémenstruel, l’épreuve recommence à chaque cycle.

Méconnu, souvent tourné en dérision, le syndrome prémenstruel touche 20 à 40% des femmes et constitue un réel handicap dans environ 5 % des cas.

Qu’est-ce que le syndrome prémenstruel ?

Le syndrome prémenstruel (SPM) est un ensemble de symptômes, à la fois physiques et émotionnels, qui surviennent avant les règles : de 2 à 7 jours en moyenne, et parfois jusqu‘à 14 jours. « L’intensité de ces symptômes reste particulièrement variable d’une femme à l’autre », précise Hélène Jacquemin Le Vern, gynécologue-obstétricienne. Certaines femmes n’en ressentent aucun. Pour d’autres, ces manifestations sont exacerbées et peuvent même perturber leur quotidien. 

Le SPM concernerait 20 à 40 % des femmes en âge de procréer, avec des manifestations d’intensité variable, selon les chiffres de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Il va des légers troubles la veille et le jour de leurs règles à un syndrome prémenstruel sévère (dans 5 à 10% des cas).

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Les symptômes du syndrome prémenstruel

La plupart des femmes ayant un syndrome prémenstruel peuvent ressentir plusieurs de ces symptômes :

  • Une sensibilité au niveau des seins
  • Une tension et/ou une douleur des seins
  • Des maux de tête
  • Une constipation
  • Des troubles du sommeil
  • Une poussée d’acné
  • Une modification de l’appétit
  • Des symptômes causés par la rétention d’eau : jambes lourdes, prise de poids transitoire…

Ça, c’est pour la partie physique. De nombreuses manifestations psychologiques peuvent survenir au cours de cette période : humeur changeante, anxiété, difficulté à se concentrer, fatigue intense ou dépression….

Environ 5% des femmes ont une forme grave de syndrome prémenstruel appelé trouble dysphorique prémenstruel (TDPM), lorsqu’il est associé à des symptômes analogues à ceux de la dépression majeure.

La multiplicité et le mélange des symptômes brouillent ainsi les pistes pour mettre un mot sur ses douleurs. Le syndrome prémenstruel pouvant apparaitre à toute période de sa vie, les femmes hésitent parfois entre syndrome prémenstruel ou grossesse, syndrome prémenstruel ou dépression voire entre syndrome prémenstruel et ménopause précoce. Ce temps d’hésitation est autant de temps perdu avant de trouver le bon traitement. 

Quelles sont les causes du syndrome prémenstruel ?

Aussi étonnant que cela puisse paraître pour un problème qui nuit à la qualité de très nombreuses femmes, on comprend encore mal les causes exactes de ce phénomène. La principale explication est l’implication des facteurs hormonaux. « Le SPM peut être dû à un déséquilibre hormonal dans la deuxième partie du cycle menstruel : les taux de progestérone sont bas et les œstrogènes sont en excès par rapport aux taux de progestérone. Les femmes sont donc en hyperoestrogénie », explique Hélène Jacquemin-Le Vern. Cet excès peut également être causée par une pilule mal dosée.

Une prédisposition génétique est également soupçonnée, tout comme d’éventuelles carences en sérotonine (une molécule impliquée dans la communication entre neurones), en magnésium et en calcium. 

Syndrome prémenstruel : comment le diagnostiquer ?

Le diagnostic de syndrome prémenstruel repose uniquement sur les symptômes. Les femmes peuvent être invitées à enregistrer leurs symptômes quotidiens.

La classification de l’International Society for Premenstrual Disorders (ISPMD) précise désormais ceci : les symptômes du syndrome prémenstruel doivent s’être manifestés au cours de la majorité des cycles menstruels de la dernière année écoulée et être totalement absents durant au moins une semaine par mois. 

Dans tous les cas, si vous souffrez de SPM, « il ne faut pas hésiter à en parler à votre gynécologue », insiste Hélène Jacquemin-Le Vern. Souffrir avant ou pendant ses règles n’a rien de normal ou d’acceptable. 

Peut-on soigner le syndrome prémenstruel ?

Il n’existe encore aucun traitement spécifique du SPM. Cependant, plusieurs approches peuvent être tentées pour réduire l’impact des symptômes. Certaines fonctionneront à merveille sur certaines femmes et n’auront aucun effet sur d’autres. Il est préconisé de tester chaque méthode pendant trois mois jusqu’à trouver la bonne. 

  • Le traitement naturel du syndrome prémenstruel

En premier lieu, améliorer son hygiène de vie. Cela commence par le repos et veiller à son sommeil. Syndrome prémenstruel et alimentation ne doivent faire qu’un : consommer moins de sucre et davantage de glucides complexes et de protéines, éviter la caféine et l’alcool. Pratiquer une activité physique régulière ainsi que des activités relaxantes est vivement recommandé. Sans compter que le sport va libérer de l’endorphine, l’hormone du bonheur, et ainsi réduire le stress déjà très présent dans sa vie quand on connait le syndrome prémenstruel.  

  • Syndrome prémenstruel et traitement médicamenteux

Un traitement médicamenteux est requis en cas de troubles gênants et « quand les conseils hygiéno-diététiques ne sont pas suffisants », précise Hélène Jacquemin-Le Vern. Parmi les options possibles, il y a  les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) tels que l’Ibuprofène. Permettant de soulager les crampes et réduire la sensibilité des seins, ils doivent être pris la semaine précédant les menstruations et les premiers jours des règles. 

En cas de rétention d’eau, les médecins peuvent prescrire un diurétique (qui aide les reins à éliminer le sodium et l’eau du corps).

Des traitements hormonaux peuvent soulager certaines femmes. La solution la plus courante est de tenter de canaliser le syndrome prémenstruel sous pilule. Celle-ci est prise en continu pour supprimer les menstruations. « Il est aussi possible de prescrire de la progestérone en deuxième partie de cycle pour soulager les symptômes », ajoute la gynécologue. 

  • Les médecines douces et approches complémentaires

« En nutrithérapie, l’huile d'onagre est réputée pour soulager les symptômes du SPM », conseille l’experte. On peut aussi miser sur une huile essentielle comme le Gattilier, semblable à la progestérone, qui va agir sur la régulation hormonale. 

Pour les adeptes de l’homéopathie, on peut rééquilibrer œstrogène et progestérone en freinant les œstrogènes en première partie de cycle avec folliculinum en 9 CH et en stimulant la progestérone en deuxième partie de cycle avec Luteinum en 5CH. 

« La vitamine B6 et la vitamine E peuvent diminuer les symptômes du SPM dans une certaine mesure », ajoute la gynécologue. Il est toutefois recommandé de consulter son médecin avant de prendre tout complément, en particulier la vitamine B6, qui peut être nocive si elle est prise à dose élevée. 

Réflexologie, luminothérapie, acupuncture, Qi gong : médecines alternatives et pratiques sont également plébiscitées par certaines femmes. À vous de faire votre choix, et d’écouter votre corps. Il vous dira ce qui est le mieux pour vous.