Si vous ressentez des angoisses, si vous êtes stressée, avez du mal à dormir ou tout simplement si vous aimez la forêt, la sylvothérapie est peut-être faite pour vous.  

Qu’est-ce que la sylvothérapie ?

Du latin silva qui signifie « forêt », la sylvothérapie est la pratique invitant à se reconnecter avec la nature, afin de retrouver douceur de vie et bien-être. Elle vise à améliorer la santé par des activités auprès des arbres. De la simple balade en forêt à la rencontre avec un arbre, le spectre est large et chacun peut y trouver son compte.

La sylvothérapie est née au Japon, fruit du travail du docteur Qing Li. Ce médecin immunologiste au département d’hygiène et de santé publique de l’université de médecine de Tokyo a fondé la société japonaise de sylvothérapie. Il soutient qu’il faut se mettre aux bains de forêt car cela améliore la santé et fait diminuer le stress.

On oublie de réintégrer la nature au cœur de nos vies

La sylvothérapie est une « pratique naturelle qui devrait exister dans toutes les cultures. Mais avec notre rythme métro-boulot-dodo, on oublie de réintégrer la nature au cœur de nos vies » explique Jérémy Baillet, sylvothérapeute dans les Ardennes françaises.

Son métier ? Organiser et gérer des groupes de personnes qui cherchent à retrouver un certain bien-être. Il propose des randonnées et utilise notamment la marche afghane (technique de respiration rythmée synchronisée sur la marche). Le but étant de sortir de cette promenade avec un gain d’énergie. Il prévoit aussi des activités de méditation.

Son slogan ? « C’est en retrouvant la nature que l’on retrouve sa véritable nature ». Le message est clair. 

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Quels sont les bienfaits de la sylvothérapie ?

« Toutes les personnes que je vois me disent que leur stress a diminué à la fin de la séance, assure Jérémy Baillet. Elles se sentent apaisées et repartent avec le sourire. Je vois vraiment la différence entre le début et la fin de la randonnée ».

Le principal bienfait de la sylvothérapie résiderait donc dans la diminution du stress. Il faut rappeler qu’il s’agit d’un dispositif préventif. On ne guérit pas d’une maladie grâce à la sylvothérapie mais on renforce son système immunitaire.  

L’autre bienfait qui découle du premier est de réapprendre à être dans l’instant présent. « Vivre le moment à 100% en relâchant ses émotions, c’est ce que j’essaye de faire faire aux personnes qui me consultent », poursuit Jérémy Baillet. « C’est très important de se reconnecter avec le temps présent, de ne pas avoir l’esprit qui vagabonde à droite et à gauche ».  

L’idéal, pour bénéficier en continu des bienfaits de la forêt, serait de faire un week-end dans la nature tous les mois, ou alors des marches de deux heures toutes les semaines.

Comment se déroule une séance ?

Une séance chez un sylvothérapeute sera différente en fonction du praticien bien qu’il y ait toujours un tronc commun : mettre la nature au cœur de l’activité.

Jérémy Baillet nous a raconté comment se passe une séance type chez lui, dans les Ardennes. « J’invite d’abord chaque personne à se présenter ». Pour le moment, le sylvothérapeute n’organise que des sessions collectives et propose des formules adaptées : on peut demander une séance en famille si on préfère être avec ses proches plutôt qu’avec des inconnus.

Ensuite, il explique en quoi va consister la sortie du jour. Généralement, il s’agit d’une marche de 5km en 3h-3h30, entrecoupée par des exercices. « J’essaye de ne pas tout évoquer dès la présentation, afin de laisser une part de mystère, pour susciter la curiosité mais surtout pour leur permettre de lâcher prise et de se laisser guider ».

Puis, trêve de bavardages, la séance peut vraiment commencer. D’abord, Jérémy Baillet invite chaque participant à se toucher le cuir chevelu et d’autres points du corps afin d’activer la circulation sanguine.

Une fois partis en balade, « on va vraiment essayer de retrouver son âme d’enfant, explique cet amoureux de la nature. Par exemple, on va s’extasier devant les feuilles (pour stimuler la vue) ou écouter les oiseaux chanter (pour l’ouïe) ». La marche à pied est entrecoupée d’activités de mise en énergie visant toujours à stimuler les sens, pour se les réapproprier.

Enlacer l’arbre est un stéréotype

A la fin de la séance, commencent les activités énergétiques. C’est à ce moment-là que Jérémy Baillet propose de serrer un arbre dans ses bras. «Enlacer l’arbre est un stéréotype de notre pratique, c'est vraiment ce que les gens retiennent mais la sylvothérapie ne doit pas être réduite à cela. On propose ce rapprochement avec l'arbre car dans tous les êtres vivants, et donc dans les arbres, il y a de l’énergie. Se rapprocher d'eux permet donc de puiser dans leur énergie et d'en ressortir revigoré », raconte le praticien. Et si quelqu’un n’en ressent pas l’envie, il peut faire l’exercice en touchant une des personnes du groupe. 

Il faut compter entre 20 et 25€ pour une séance d'environ 3h.  

Dangers et controverses concernant la sylvothérapie

D’un point de vue dermatologique, il faut faire attention lorsqu’on part en forêt effectuer une séance de sylvothérapie. Si vous n’êtes pas accompagnée par un professionnel et que vous souhaitez tester le câlin aux arbres, faites attention à l’arbre que vous choisissez.

Les dermatologues et les professionnels du bois alertent sur le fait que certains troncs hébergent des mousses ou sécrètent des sèves nocives, pouvant provoquer des démangeaisons et des réactions allergiques. Il faut également faire attention aux tiques, pouvant provoquer la maladie de Lyme, et à certains insectes comme la chenille processionnaire du pin qui peut entraîner des réactions d’urticaire.

Certains membres du corps médical émettent également des réserves vis-à-vis de cette pratique qui repose sur des affirmations dont il est difficile de vérifier si elles sont vraies. Les études réalisées sont souvent basées sur de petits effectifs, il est donc compliqué d’en faire des généralités.