Désillusion pour les utilisateurs·trices de Tinder. Si iels pensaient pouvoir trouver un·e prochain partenaire pour une rencontre romantique pouvant déboucher sur une relation durable, il semblerait qu’iels se soient inscrit·e·s en faux. Une nouvelle étude portant sur près de 1 400 utilisateurs·trices de l’application vient de montrer que près de deux tiers d’entre elles·eux seraient déjà en couple, voire mariés.
Tinder, une source "d’ego boost" pour les personnes en couple
Publiée le 23 juin 2023 sur le site de la société d’édition indépendante Mary Ann Liebert, Inc., l’étude a été réalisée auprès de 1 387 utilisateurs·trices de Tinder, âgé·e·s de 18 à 74 ans. 63,5 % de ces personnes ont indiqué avoir déjà un·e partenaire, et seule la moitié d’entre elles a précisé vouloir vraiment rencontrer quelqu’un dans la vraie vie. L’autre moitié choisirait de rester sur l’application de rencontre sans aller jusqu’à la rencontre physique, pour les mêmes raisons que les réseaux sociaux. Tinder lui paraîtrait comme une source de divertissement, offrant un "ego boost" à coups de likes et de matchs.
Le co-auteur de l’étude, Germano Vera Cruz, professeur de psychologie à l’Université d’Amiens (Picardie), a déclaré auprès du média anglais NBC News que cette dynamique aboutissait à "un jeu de tromperies". "Ceux qui veulent de réelles rencontres ont une probabilité plus faible d’y parvenir, car moins d’utilisateurs partagent cet objectif. Et puis les gens vont de plateforme en plateforme, mais à chaque fois qu’ils y sont, ils ne sont pas satisfaits".
Une étude contestée par Tinder
Dans une déclaration par e-mail adressée quelques jours après la parution de l’étude, un porte-parole de l'application de rencontre Tinder a déclaré que la société contestait l’étude. "Sur la base des données de Tinder, les chiffres mis en évidence dans cette étude sont très trompeurs, et ne représentent pas fidèlement nos membres. Les participants à l’étude n’avaient que trois options pour se décrire : ‘abstinent’, ‘en couple’ ou ‘veuf’, sans option pour ‘célibataire’. Cela a probablement abouti à une représentation complètement baisée de qui sont les membres de Tinder, et de ce qu’ils recherchent".
Le porte-parole a mis l’accent sur le nombre d’utilisateurs·tices qui utilisaient Tinder, tout en insistant sur le fait qu’iels recherchaient plus souvent des relations amoureuses sur le long terme. "Tinder a été téléchargé plus de 530 millions de fois et a créé plus de 75 milliards de correspondances. La fonctionnalité ‘Intentions’ intégrée à l’application permet aux membres de signaler leurs intentions. (…) Globalement, 40 % des membres de Tinder déclarent rechercher une relation à long terme, contre 13 % une connexion à court terme".