Il est relativement normal d’éprouver des émotions et sentiments contradictoires, c’est-à-dire de l’ambivalence, à l’égard de votre partenaire, surtout après plusieurs années de relation. Mais à quel moment ces sentiments causent-ils des problèmes à votre relation ? Une étude publiée récemment dans la revue Social Psychological and Personality Science s’est penchée sur ce phénomène.

Quatre types d’ambivalence dans les relations amoureuses

Il peut être facile de supposer que ressentir une quelconque ambivalence envers votre partenaire signifie que vous devez rompre. Mais l’étude, publiée dans la revue Social Psychological and Personality Science, a examiné «  quatre types différents d’ambivalence relationnelle : objective, subjective, implicite-explicite et implicite » et a exploré comment elles affectaient réellement le bien-être des personnes et la qualité de leurs relations.

L’ambivalence objective « reflète la présence d’évaluations positives et négatives en même temps ». Le terme couvre la vision globale impartiale de la relation d'une personne, sans tenir compte de la force avec laquelle les émotions positives ou négatives biaisent les participants. L’ambivalence subjective couvre, quant à elle, l’expérience biaisée que les gens ont de ces sentiments.

L’étude s’est également penchée sur l’ambivalence implicite-explicite, qui, selon les chercheurs, « fait référence à l’inadéquation entre les auto-évaluations des personnes et leurs évaluations implicites ». Et enfin, les chercheurs ont examiné les effets de l’ambivalence implicite, qui « fait référence à la structure de l’attitude, mais se produit à un niveau implicite lorsque les gens ont des évaluations automatiques fortement positives et fortement négatives ».

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L’ambivalence objective et subjective, un signal d’alarme 

La recherche a consisté en quatre études intensives impliquant plus de 1 000 couples romantiques et individus dans une relation amoureuse. Les participants ont répondu à des questionnaires et ont tenu un journal.

Les deux premiers types d’ambivalence – objective et subjective – ont eu les pires résultats pour les couples, tandis que l’ambivalence implicite-explicite et l’ambivalence implicite n’ont pas semblé avoir beaucoup d’effet. L’ambivalence objective et subjective sont liées à « des résultats négatifs pour la santé, tels qu’un stress, une pression artérielle et une inflammation plus élevés, ainsi qu'à de moins bons résultats relationnels, tels qu’une intimité relationnelle plus faible et des pensées de rupture », révèle l’étude.

« Les présents résultats suggèrent que c’est principalement la conscience des sentiments contradictoires (c’est-à-dire l’ambivalence subjective) qui est particulièrement associée aux personnes signalant des résultats négatifs, du moins pour le bien-être relationnel », écrivent les auteurs. Ils ajoutent que dans les relations amoureuses, « les gens peuvent être plus menacés par la conscience de leur ambivalence étant donné le fort désir de voir leur partenaire positivement et les implications potentiellement changeantes pour la relation et la vie que le fait d’agir selon ses propres évaluations peut avoir ». 

« Cette idée est également cohérente avec les recherches montrant que l’ambivalence est plus influente lorsque les gens ruminent leur relation, c’est-à-dire lorsque l’importance du conflit est forte », précisent-ils. Ainsi, s’il est courant d'éprouver des sentiments contradictoires à l’égard de son ou sa partenaire, le fait d’être constamment conscient de son incertitude (ou de celle de son ou sa partenaire) peut constituer un signal d’alarme majeur.