Se toucher pour mieux se connaître sexuellement 

  • Observer sa morphologie.

Un petit jeu pour commencer  : prenez une feuille, un crayon, appliquez-vous et dessinez votre sexe. Évidemment, on préférerait dessiner sa main, n’est-ce pas ?

" La grande majorité des femmes ne connaissent pas leur corps, s’étonne Evelyne Dillenseger, sexologue et thérapeute de couple. Or il faut savoir à quoi ressemble son sexe. D’abord parce qu’on a peur de ce qu’on ne connaît pas, et aussi parce qu’on ne peut pas se laisser aller avec son partenaire si on ne sait pas ce qu’on lui montre !"

  • Se toucher.

Un sexe, ça ne se regarde pas qu’avec les yeux, les doigts ont aussi plein de choses à nous raconter.

" Cela peut être une deuxième étape  : se toucher. Pas forcément en quête de plaisir mais dans un premier temps par pure curiosité ", explique notre sexologue.

On profite donc de la douche pour aller à la rencontre de cet inconnu en essayant de se figurer les différentes zones, maintenant qu’on les connaît mieux. Et  on écoute  simplement nos perceptions  : ici, c’est doux, là, plutôt chaud, ici, ce n’est pas très réactif…

  • Se masturber pour prendre du plaisir en solo.

De l’exploration au plaisir, il n’y a parfois qu’un pas. Voire un sextoy, pour certaines.

"Ma petite révolution, ça a été un vibro offert par une copine, explique Capucine. La première fois, plutôt cool. La deuxième, je l’ai enduit d’un échantillon de lubrifiant, et j’ai eu mon premier orgasme solo. "

Une expérience qu’encourage Evelyne Dillenseger  : " Il y a un tabou sur la masturbation féminine, mais on peut faire sauter certains blocages en rendant l’expérience ludique grâce à un sextoy. "

Vidéo du jour :

D’autant que le jeu en vaut la chandelle  : " Quand on trouve soi-même les leviers de son excitation, on active plus facilement la montée du plaisir lors d’un rapport. Les gestes qui nous font du bien, le rythme qui nous fait grimper, la pression idéale… "

 Prendre du plaisir pour soi ne s'oppose pas au plaisir de l'autre, au contraire... 

Se découvrir sexuellement, ça se fait aussi à deux

  • Se masturber devant son partenaire.

Tout ça, on peut l’explorer seule, mais aussi à côté de son partenaire. Avouons-le, on ne sait pas toujours s’y prendre pour lui dire ce qu’on aime, les mots manquent, la pudeur nous freine, et la peur de casser l’ambiance fait le reste.

" On croit souvent, à tort, que l’autre connaît la voie directe vers notre plaisir, parce qu’il y aurait un langage commun au sexe, que ça fonctionnerait à peu près de la même façon. C’est une erreur. Il faut oser se raconter, quel que soit le moyen. La masturbation en est un."

Autre avantage des caresses auto-prodiguées pendant un rapport  : "C’est aussi un bon moyen d’intégrer que prendre du plaisir pour soi ne s’oppose pas au plaisir de l’autre, au contraire… »

  • Changer de partenaire, c’est (parfois) changer d’envies sexuelles.

"L’amour physique, c’est toujours une rencontre, rappelle notre sexologue. Or on peut être différente à chaque rencontre." Et donc découvrir qu’avec X(avier), on aime des choses qu’on n’aimait pas avec Y(ann).

" Après huit ans de relation avec un homme où le sexe était le seul truc qui marchait vraiment bien, je pensais que je me connaissais par cœur. Mais dans les bras d’un autre, je ne retrouvais rien de ce que j’avais connu, ça a été un fiasco."

"J’en ai conclu que ce type et moi, on était incompatibles sexuellement. On en a parlé. (...) J’ai considéré que je repartais à zéro, et ça a été un peu le cas. Aujourd’hui notre sexualité n’a rien à voir avec celle que j’avais avant lui. Tout simplement parce que notre relation n’a rien à voir avec celle que j’avais avec mon ex. "

  • Insuffler du changement dans ses pratiques sexuelles. 

Tout comme on ne fait pas l’amour avec X comme on le faisait avec Y, on n’a pas la même sexualité à 30 ans qu’à 20 ans.

Alors si on se met systématiquement sur le ventre parce qu’on ne jure que par cette position, on passe peut-être à côté d’un missionnaire révolutionnaire.

Idem dans l’autre sens, comme le prouve Marion  : " J’ai longtemps été convaincue que je n’étais pas du matin, sexuellement. Et c’est ce que je murmurais à Fred en sautant du lit dès qu’on se réveillait…"

"Jusqu’à cette nuit à l’hôtel tous les deux, où, pour me réveiller, il a usé de tous les moyens… caresses, mains confisquées, lâcher-prise… orgasme total. (...) Pendant mes années fac, coloc et gueules de bois, ça ne s’y prêtait pas, mais finalement c’était plus une question de circonstances que de goûts intimes… » 

Mieux se connaître sexuellement pour booster son plaisir 

  • S’inspirer des autres pour découvrir des nouvelles envies.

Amalia se rappelle de ce week-end où elle est venue en solo chez des amis. Elle a oublié d’apporter de la lecture. Sur une étagère de la chambre d’amis : Fifty Shades of Grey.

"Je commence à survoler les pages. Troublant, cette sorte de chatouillement qui me fait croiser les jambes plus fort chaque fois que Christian Grey donne un ordre à cette pauvre Anastasia. Je ne pensais pas que c’était mon truc. Pourtant, en rentrant deux jours plus tard, j’imaginais ce dont j’avais envie…"

Pour notre sexologue, c’est logique  : "On est souvent stoppés par notre éducation, notre culture… Grâce aux films et à la littérature érotiques, on passe par d’autres moyens, les tabous sautent, on apprend à découvrir ce qu’on aime et ce qui nous convient moins. Se fier à ses sensations, c’est un peu le secret en matière d’orgasme. "

  • Faire taire ses complexes pour se libérer au lit.

Le mieux serait d’aimer tout dans son anatomie. Et se rappeler, comme l’affirme Evelyne Dillenseger, que "pendant l’amour, on n’a pas de vision morcelée du corps de l’autre."

Mais si le complexe sexuel n’a pas lieu d’être, il est pourtant bien là, et empêche de se laisser aller  : on ne peut pas toujours  dépasser  son complexe. Dans ce cas, inutile d’y aller en force. En attendant de s’accepter, on ruse avec une lumière tamisée, un joli caraco, une position qu’on préfère.

Pour Sophie, il a fallu la bonne rencontre  : "Mes seins sont minuscules. Longtemps, ça m’a complexée. (...) Je mettais des soutiens-gorge rembourrés, et les mains des mecs ailleurs, quand elles s’y aventuraient. Jusqu’à ce que l’homme que j’aime me dise  : “Je les adore comme ils sont.” Du coup, je les libère et je me suis libérée. "

  • Jouer avec ses cinq sens. 

Et si on ne perçoit toujours pas vraiment ce qu’on aime au lit ? C’est souvent qu’on n’accorde pas assez d’importance aux sensations de plaisir et de déplaisir.

Deux bonnes nouvelles  : la première, c’est que ça se travaille, pour pouvoir dire aussi simplement qu’on dirait " je déteste la vanille ", " le cunni, non merci.", la seconde, c’est que l’été est la période idéale.

Laura est passée à la pratique  : "Quand je commence à faire l’amour, je porte mon attention sur mon souffle, ma peau, mes frissons… Les sens sont décuplés, et c’est comme ça que j’ai identifié à quel point le chaud-froid me rendait dingue. Ensuite, il a suffi à mon mec d’explorer chaque zone de mon corps en soufflant doucement. En respirant ma peau, en remontant du bas vers le haut, en effleurant ma peau du bout des lèvres… C’est comme un jeu. "

>> Alors maintenant, à vous de jouer  !