La drunkorexie, ou alcoolorexie, est le mélange de deux troubles bien connus : l’anorexie et l’alcoolisme. Cela consiste à sauter des repas pour réduire les apports caloriques alimentaires afin de les économiser pour boire ensuite de l’alcool, grand pourvoyeur de calories. 

Le phénomène n’est pas récent mais il gagne en ampleur, surtout chez les étudiants, et en particulier les jeunes femmes, alors que la communauté médicale semble lui accorder relativement peu d'attention. La "drunkorexie" s’est beaucoup répandue sur les campus des universités américaines.

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Quels sont les risques de la drunkorexie ?

Cette pratique, dont les dangers avaient été révélés par des chercheurs de l’université du Missouri en 2012, continue d’inquiéter. A cette époque, 67% des étudiants interrogés affirmaient réduire leur apport calorique lors du repas précédant une soirée arrosée, voire même de le sauter. Environ 21% d’entre eux avaient confié vouloir être ivres plus vite. En 2016, ce sont des scientifiques de l’université de Houston, au Texas, qui ont tiré la sonnette d’alarme

Menée sur 1 184 étudiants, cette étude avait révélé que 8 jeunes sur 10, présentaient des troubles liés de près ou de loin à la drunkorexie. En France, l’OFDT (Observatoire français des drogues et des toxicomanies) a signalé qu’entre 2005 et 2010, les états d'ivresse avaient augmenté, en particulier chez les jeunes femmes de 18 à 35 ans.

Ce trouble alimentaire peut générer des problèmes de santé sérieux tant sur le plan physique que cognitif. Boire beaucoup et peu manger entraîne un déséquilibre nutritionnel et hydro-électrolytique, des carences, des troubles métaboliques (diabète), des hépatites, des troubles digestifs. A cela s’ajoutent une perte de concentration, des troubles anxieux, une perte d’énergie, une fatigue chronique, voire une dépression. 

Comment trouver de l’aide si vous souffrez de drunkorexie ?

Pour Dee Johnson, thérapeute en toxicomanie, interrogé par Cosmopolitan UK, ce comportement « découle généralement de la peur et de la paranoïa absolues et accablantes de la prise de poids, mais peut aussi être un symptôme d’autres problèmes de santé mentale ».

Les chercheurs appellent à prendre la drunkorexie beaucoup plus au sérieux, et ils proposent de généraliser une dénomination scientifiquement plus correcte : le trouble alimentaire et alcoolique. « Cela peut sembler effrayant, embarrassant, honteux ou même futile de demander l’aide d’un professionnel, mais parlez d’abord à quelqu’un, peut-être un ami de confiance ou un membre de la famille », recommande Dee Johnson. La drunkorexie est un trouble du comportement alimentaire qui ne doit pas être négligé. N’hésitez pas à vous tourner vers un professionnel de santé en qui vous avez confiance, cela peut être votre médecin traitant par exemple. Si ce n’est pas un médecin traitant, il peut s’agir d’un autre spécialiste : un psychiatre, un pédopsychiatre ou un spécialiste des troubles du comportement alimentaire.

Les lignes d’écoute offrent la possibilité d’une première mise en mots pour ceux qui auraient besoin d’un peu de distance, ou pour qui la rencontre en face à face est, dans un premier temps, trop difficile. La plupart sont anonymes et gratuites. 

  • Fil Santé Jeunes : 0800 235 236 (psychologues et médecins)
  • Anorexie Boulimie Info écoute : 0810 037 037 (psychologues, associations, médecins, spécialistes selon les jours)

Quel que soit l’aide vers laquelle vous vous tournez, il est primordial de consulter un professionnel de santé.