Comme si les règles n’apportaient pas déjà leur lot de manifestations désagréables, voilà que de nouveaux symptômes se déclarent : maux de gorge, maux de tête, courbatures, nausées, diarrhées et même fièvre. 

Non, il ne s’agit pas du Covid, mais de la « grippe de règles », « period flu » en anglais. Cet état se manifeste généralement entre l’ovulation et le début des règles. 

La grippe de règles, un symptôme du SPM ?

La grippe menstruelle n’est pas un terme ou un diagnostic médical formel. Si les Anglo-saxon·ne·s l’appellent ainsi, c’est parce que les signes ressemblent beaucoup à la grippe, provoquant des maux de tête, de la fièvre, des troubles gastro-intestinaux, des douleurs articulaires et musculaires, de l’épuisement et des nausées.

Pour la gynécologue Alyssa Dweck, interrogée par Women’s Health, "cela fait partie du syndrome prémenstruel (SPM), qui peut avoir des effets à la fois physiques et émotionnels". Les personnes qui en souffrent "présentent des symptômes pseudo-grippaux et même de la fièvre entre l’ovulation et le début de leurs règles", indique la spécialiste.

Qu’est-ce qui cause la grippe menstruelle ?

Les hormones sont à l’origine de ces bouleversements. Les oestrogènes, les prostaglandines et la progestérone, plus précisément. "Au milieu de votre cycle, lorsque vous ovulez, vos niveaux d’œstrogènes et de progestérone commencent à augmenter, et ils diminuent lorsque vous ne tombez pas enceinte et que vous n’avez pas vos règles", explique la Dre Alyssa Dweck. "C’est donc ce déclin précipité, en particulier des œstrogènes, qui est à l’origine d’une grande partie des symptômes".

Auprès de Health, Kelly Culwell, gynécologue, évoque aussi le rôle des prostaglandines, substances chimiques qui aident l’utérus à expulser le sang pendant les règles et qui peuvent provoquer "des crampes abdominales et de la diarrhée".

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Les changements hormonaux influencent également la chimie de votre cerveau, entraînant une fluctuation des niveaux de sérotonine. Pour la gynécologue, cela peut à son tour entraîner une variété de symptômes, comme une fatigue semblable à celle causée par la grippe.

Pour la Dre Dweck, ces facteurs organiques ne sont pas seuls responsables de nos douleurs. Ce que nous avons tendance à ingurgiter pendant cette période peut jouer un rôle déterminant dans notre forme physique. "Par exemple, vous pourriez augmenter votre consommation de sucre et de collations salées, ce qui peut provoquer un gonflement et une inflammation", détaille-t-elle.

Quand consulter ?

L'experte estime qu’il est nécessaire de jauger à quel point notre quotidien est impacté par ces symptômes. "S’ils sont si graves - physiques comme émotionnels - qu’ils interrompent votre vie de tous les jours ou interfèrent avec vos relations, alors vous devez vous faire examiner", insiste la Dre Dweck. En plus de proposer des options de traitement, votre médecin vérifiera également qu’il n’y a pas d’autre problème médical - comme la grippe réelle, ou des conditions qui provoquent des symptômes de type SPM tels que le syndrome de fatigue chronique, la dépression ou le trouble dysphorique prémenstruel.

Si vos symptômes sont légers, il est possible de les soulager en adoptant les mêmes gestes que pour réduire le SPM. À savoir surveiller son alimentation, pratiquer une activité physique douce, et favoriser la relaxation (yoga, méditation, exercices de respiration, etc). 

Il convient toutefois de s’assurer qu’il ne s’agit pas du coronavirus, dont les symptômes peuvent ressembler à ceux de la grippe : sentiment de fatigue, diarrhée et nausées. Si vous connaissez bien votre cycle menstruel et que ces symptômes vous paraissent inhabituels, n’excluez pas cette possibilité et faites un test pour en être sûr·e.