Quand la vulve démange au point que vous avez l’impression d’avoir un feu entre les jambes, cela peut vite devenir un cauchemar. Les démangeaisons vulvaires, aussi appelées prurit vulvaire, peuvent devenir très handicapantes si elles ne sont pas traitées rapidement. 

Prurit vulvaire : définition et symptômes

Le prurit vulvaire se manifeste par des démangeaisons au niveau de la vulve. La patiente ressent un besoin irrésistible de se gratter. «Ce grattage peut avoir des conséquences, par exemple créer des lésions», explique Camille Tallet, sage-femme et co-autrice de l’ouvrage Au bonheur des vulves.

Les démangeaisons intimes peuvent être localisées sur l’ensemble de la vulve ou sur des zones précises comme les lèvres ou le capuchon du clitoris. Le prurit vulvaire est un symptôme d’une affection ou maladie. La cause doit être déterminée pour mettre fin à ces démangeaisons.

Quelles sont les causes du prurit vulvaire ?

En cas de démangeaisons de la vulve, on a tendance à directement penser «mycose» mais les autres possibilités sont nombreuses. Le prurit vulvaire peut avoir différentes causes :

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  • Les infections : par exemple, la mycose, la vaginose bactérienne, la trichomonase. «La mycose est caractérisée par un prurit sévère et une envie irrépressible de se gratter», précise Camille Tallet. «Dans le cas d’une vaginose, le prurit vulvaire est accompagné de rougeurs et de pertes blanches odorantes et bleu-vertes», poursuit-elle. En l’absence d’odeur, il peut s’agir d’une infection sexuellement transmissible (Trichomonas). 

  • Les pathologies dermatologiques : l’eczéma, le psoriasis et le lichen scléreux. «Le lichen scléreux touche la muqueuse génitale. La vulve peut prendre un aspect blanc, nacré», indique la sage-femme. 

  • Les réactions irritatives et les causes externes : Parfois, les démangeaisons de la vulve sont causées par une utilisation de produits irritants et mal adaptés à la fragilité de cette zone intime. Une fois la réaction irritative installée, un cercle vicieux peut s’installer : la peau gratte et cela engendre alors des rougeurs et lésions.

  • Une atrophie vulvo-vaginale : c’est une conséquence de la ménopause. La carence en œstrogènes accélère le processus de détérioration des tissus vulvo-vaginaux. La vulve devient plus fine, plus fragile, plus sensible, ce qui peut occasionner des démangeaisons ainsi que des douleurs lors des rapports sexuels.

Prurit vulvaire et pertes vaginales anormales

«Si c’est rouge et que ça gratte mais qu’il n’y a pas de sécrétions anormales, il s’agit probablement d’une sécheresse vulvo-vaginale», explique Camille Tallet. Si les démangeaisons s’accompagnent de pertes vaginales anormales de couleur jaunâtre ou verdâtre, la cause infectieuse est plus probable. 

Démangeaisons vulvaires : ne pas attendre pour consulter

Si vous souffrez de démangeaisons de la vulve de manière persistante, il faut consulter un médecin, gynécologue ou une sage-femme. «S’assurer du bon diagnostic est primordial», insiste Camille Tallet. Il arrive souvent que les femmes pensent à tort qu’elles ont une mycose. Il est donc nécessaire de trouver la cause du prurit vulvaire pour déterminer le traitement le plus adapté.

«Bien qu’il soit normal de vouloir se soigner rapidement en achetant directement des ovules antimycosiques vendus sans ordonnance, il est préférable de consulter, si les symptômes persistent, pour vérifier que les démangeaisons ne sont pas liés à une vaginose bactérienne ou une sécheresse vaginale, qui nécessitent des traitements différents», précise la sage-femme. 

Comment traiter un prurit vulvaire ?

Le traitement du prurit vulvaire va dépendre de sa cause. Un prélèvement mycobactériologique permet d’identifier le germe responsable en cas d’infection et d’adopter le traitement approprié. «On peut réaliser cet examen soi-même en autoprélèvement sur ordonnance et on a le résultat en 48 heures», note Camille Tallet.

S’il s’agit d’une pathologie dermatologique, des dermocorticoïdes sont généralement prescrits. «Le traitement consiste à appliquer une crème à base de cortisone, d’abord tous les jours, puis d’espacer doucement à une fois par semaine quand la situation s’est améliorée», précise la spécialiste. Lorsque le prurit vulvaire est dû à une irritation mécanique, l’application d’une crème ou d’une huile végétale aide à apaiser. En cas d’atrophie vulvo-vaginale, un traitement local à base d’œstrogènes est prescrit. Le laser peut également être une bonne indication. 

Enfin, il est conseillé, à titre préventif, d’éviter d’utiliser des produits agressifs pour son hygiène intime et de ne pas porter de vêtements trop serrés.