5 podcasts qui racontent le cancer du sein autrement

Im/patiente est un podcast de 7 épisodes créé par Maëlle Sigonneau et Mounia El Kotni, anthropologue. Maëlle a 29 ans lorsqu’une plaque apparaît au niveau de son aisselle, on lui dit qu’elle est trop jeune pour être malade, mais six mois plus tard le diagnostic tombe. Elle est atteinte d’un cancer métastatique réputé pour être incurable. Pendant les trois ans et demi qui précéderont son décès, elle suit un parcours de soins intensifs dans lequel elle découvre que les injonctions ne reculent pas face à la maladie. Même malades, les femmes doivent rester féminines et ne pas faillir dans leurs tâches professionnelles et domestiques. Dans un récit intime et immersif, « parce que les chiffres ça ne parle à personne tant qu’on n’a pas un humain en face de soi ou dans son casque », elle retrace son parcours, interroge ces diktats et les violences sexistes qui persistent en milieu hospitalier, le tout éclairé par le travail de recherche de Mounia El Kotni. Après son décès en août 2019, l’anthropologue continue le podcast pour quelques épisodes et pour affirmer encore une pensée militante de la maladie. Ce travail a donné lieu à un livre éponyme en 2021.

Réalisé par Marielle Fournier pour RTL, Les combattantes rassemble les témoignages de 4 femmes, d’âges et d’horizons différents, qui racontent leur histoire. De l’annonce à l’après, en passant par les traitements, la douleur, l’angoisse, la place de l'entourage et le rapport au corps, ces histoires fortes dressent en 5 épisodes un panorama complet de la maladie.

Elles sont 8 à bord et 6 rescapées du cancer du sein. Entre traversée de l’Atlantique et traversée symbolique pour surmonter le traumatisme de la maladie, l’équipage devient progressivement une équipe qui s’entraide et se confie. Réalisé par Francesca Argiroffo pour la RTS, ce programme mêle récit de voyage - rendu vivant par les sons enregistrés à bord - et récits intimes entre rires et larmes, résilience et angoisse des femmes qui racontent la maladie, la peur de la récidive, les maux physiques et l’espoir. Un podcast pudique, original, bercé par les vagues et placé sous le signe de la sororité.

Moins connu, le cancer triple négatif concerne 15 à 20% des femmes malades et touche principalement les moins de 40 ans. Plus agressif, ce type de crabe est celui qu'on a annoncé à Émilie Daudin, ou @emiliebrunette sur les réseaux sociaux, en octobre 2020. Lorsque le diagnostic tombe, l'influenceuse décide de profiter de sa notoriété pour faire connaître ce type de cancer encore difficile à soigner et méconnu. Elle s'engage dans une campagne de prévention du cancer du sein, lance une marque de tee-shirt dont les fonds ont été reversés à la Fondation ARC qui soutient la recherche et surtout créé son podcast Triple Négatif. Dans ce programme, elle reçoit chaque épisode une femme atteinte de ce même cancer avec qui elle dialogue. L’objectif ? Sensibiliser au triple négatif, mobiliser et faire avancer la recherche. « Parler chiffres, donner du concret, apporter des solution », donne-t-elle comme lignes directrices. 

Le podcast de lettres sonores Postscriptum a invité Isabelle et Anne à s’exprimer sur leur cancer du sein dans un épisode très justement intitulé « Chère guerrière ». « Cher cancer de merde, je ne t’avais pas invité et pourtant tu as cru bon de t’installer chez moi » commencent-elles. Dans cette création audio de 30 minutes, les deux femmes de cinquante ans livrent leur combat face à la maladie, « je vais t’atomiser » promettent-elles. Elles racontent leur combat, leur refus de laisser gagner la maladie, même un peu, leurs espoirs et leur rapport au corps et à la douleur. Entrecoupé par des extraits de L’écume des jours de Boris Vian et d’Une joie féroce de Sorj Chalandon, l'épisode se fait véritable ode à la force et à la résilience, tout en interrogeant la place des aidants et la solitude induite par la maladie.