Outre le plaisir qu’il procure, l’orgasme a de nombreux bienfaits insoupçonnés. Pour certaines, la jouissance apaise les douleurs de règles, quand d’autres témoignent de ses effets sur le stress. C’est ce que démontre le psychanalyste et sexothérapeute Alain Héril dans son ouvrage L’Orgasme thérapeutique, quand le plaisir chasse la douleur (Ed. Grancher). 

Loin d’ériger la jouissance en médicament, l’auteur la réhabilite et rappelle combien elle est essentielle à l’épanouissement personnel, en se basant sur la science et des témoignages. « L’orgasme thérapeutique a pour effet d’apporter un mieux-être durable. Il peut même créer une sensation de libération et d’amélioration de douleurs récurrentes qui ne sont pas apaisées par la prise de médicaments », nous éclaire-t-il d’emblée. 

Des propriétés anti-stress et anxiolytiques

« Le stress peut fortement diminuer après un orgasme », explique Alain Héril.Cette expérience de détente et de lâcher prise permet de ressentir « comme une déconnexion du réseau d’angoisses qui peuvent paralyser une personne », expose le sexothérapeute. « L’orgasme ouvre les portes à des émotions de liberté et de joie qui viennent contrecarrer ce que le stress provoque : rétrécissement des sensations, mise aux aguets permanente, peur, anxiété... » On retrouve presque la même chose dans certains états méditatifs. N’y voyez pas ici l’ultime rempart contre la boule au ventre ou la dépression profonde mais simplement un « outil de mieux-être ».

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Des effets sur les douleurs menstruelles, inflammatoires, musculaires

L’orgasme s’accompagne d’un déferlement d’hormones régulatrices de la douleur. « L’ocytocine et l’endorphine, la morphine naturellement produite par le corps ont des actions antidouleur naturelles », décrit Alain Héril. « Les sensations orgasmiques peuvent entrainer des effets analgésiques et peuvent ainsi avoir des effets apaisants au niveau des douleurs menstruelles, inflammatoires, du stress », poursuit le sexothérapeute. Parmi les témoignages recueillis par le professionnel, plusieurs femmes atteintes de sclérose en plaque rapportent des douleurs amoindries après l’orgasme et des poussées sclérosantes moins fortes.

La jouissance peut aussi apaiser certaines personnes souffrant de douleurs musculaires, articulaires ou de spasmophilie. « Dans le cas de la fibromyalgie, c’est la détente musculaire amenée par l’orgasme qui a des effets bénéfiques », indique le spécialiste. 

Orgasme et migraines

Parmi les confidences recueillies par Alain Héril, le professionnel recense de nombreuses résolutions de maux de tête chez les hommes et les femmes par l’orgasme. Sans guérir les migraines, la jouissance peut aider à en atténuer certaines sensations désagréables. « Comme l’orgasme a tendance a vasculariser une partie de l’organisme et notamment le cerveau, l’effet bénéfique peut être immédiat. Il est à noter que cela dure peu de temps et que l’activité orgasmique se doit d’être régulière », commente l’expert.

« Cette maladie apporte un lot de douleurs qui inhibe la possibilité de se projeter dans des activités joyeuses et légères. L’activité orgasmique durant des périodes de migraine réoriente le sujet vers cette éventualité », ajoute-t-il. 

Un moyen efficace pour accélérer et faciliter l’accouchement

Si dans notre culture occidentale les femmes sont censées enfanter dans la douleur, le vécu orgasmique pourrait la tempérer. « C’est un sujet encore tabou, parce qu’on persiste à associer l’accouchement à la douleur, mais il est tout à fait possible, grâce à la jouissance, de réduire les douleurs lorsque le travail a commencé », assure Alain Héril. « Il suffit d’être à l’écoute des témoignages de femmes qui ne parlent pas forcément d’orgasme mais d’instants d’extase, de béatitude ou d’envahissement océanique pour penser que cela n’est pas loin d’une dimension orgasmique réelle ».

Cette phase de détente et de plaisir a d’autres vertus pour les femmes en fin de grossesse, puisqu’elle peut accélérer le déclenchement de l’accouchement. Comment ? Parmi les différentes hormones qu’il libère dans l’organisme, l’orgasme va notamment entraîner la sécrétion d’ocytocine, qui est naturellement fabriquée par le corps, mais qui peut également être administrée dans le cadre de déclenchements programmés d’accouchements. « On peut supposer que l’orgasme, au-delà des contraction vaginales, peut aider à déclencher l’accouchement », observe le sexothérapeute.

Bon pour prévenir le cancer de la prostate

Le psychanalyste et sexothérapeute le rappelle : les cancers de la prostate sont en recrudescence. Selon le professionnel, de récentes études laissent entendre que pour être en bonne santé, cette glande doit être stimulée régulièrement. « Son importance dans l’éjaculation est très largement démontrée. Laisser la prostate au repos peut entraîner une fatigue qu’il est bon de réveiller par des orgasmes réguliers », affirme Alain Héril. « Il est de plus en plus conseillé de masser ou d’activer la prostate après certaines opérations comme l’adénome de la prostate. Certains urologues ou andrologues conseillent 21 éjaculations par mois pour entretenir sa prostate en bonne santé », développe-t-il.