Octobre rose : la mode en renfort

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Octobre rose : les marques de mode qui s'engagent
Ces marques accompagnent les femmes atteintes d'un cancer du sein. Leurs créatrices ont toutes une histoire à raconter, porteuse d'espoir.

Avec Les Franjynes, Julie imagine des turbans colorés

En 2015, Julie Meunier se bat contre un cancer du sein, qui la prive de ses cheveux pendant dix-huit mois. La perruque, elle n'arrive pas à sauter le pas. Alors elle invente son système : « J'achète une fausse frange que je clippe à un turban. En enroulant le tissu autour de ma tête, je retrouve la sensation de me coiffer : bienfait thérapeutique immédiat. » Les compliments fusent et quand elle guérit, Julie décide de partager son idée « à une condition : qu'elle soit prise en charge par la Sécu. »

Elle y parvient. Ex-juriste en droit immobilier, Julie se lance dans l'entreprenariat et crée Les Franjynes : « Quand tu as été atteinte d'un cancer, tu ne peux pas emprunter d'argent pendant cinq ans – avant 2022, c'était dix ! Je lance un crowdfunding qui me permet de récolter 35 000 €. » Une belle façon de se faire connaître. « Et j'ai imaginé sept façons de nouer le turban. » Tutos qu'elle partage sur son blog et dans des ateliers organisés avec des assos. Depuis le lancement des Franjynes, plus de 36 000 € ont été reversés à la recherche contre le cancer. lesfranjynes.com

Avec Cœur de Lys, Angélique propose des soutiens-gorge tout doux

Quand on a subi une mastectomie, une chirurgie reconstructrice ou qu'on ne supporte plus les armatures, pas facile de trouver un soutien-gorge adapté – Angélique de Rocquigny en sait quelque chose.

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« Après un cancer du sein il y a onze ans, une mastectomie, une reconstruction, une re-reconstruction... on me propose de la lingerie postopératoire spécialisée. Les matières synthétiques frottent sur ma poitrine hypersensible, les élastiques me font un mal de chien... » Elle décide d'agir et d'aider les femmes à retrouver leur féminité en imaginant des sous-vêtements aussi jolis que pratiques, et surtout qui respectent les peaux fragilisées. « Je veux du doux, sans élastique au contact de la peau : je me lance dans de la lingerie en fourreau en coton bio. » Cœur de Lys est né. Un pourcentage sur chaque article vendu est reversé auprès des associations partenaires pour la recherche et les malades. coeur-de-lys.com

Avec Garance, Cécile conçoit des maillots de bain parfaits

Printemps 2010, Cécile Pasquinelli Vu-Hong est atteinte d'un cancer du sein. En été, elle enfile son maillot, « pas franchement laid mais certainement pas beau, qui masque un peu ce corps que je n'ai plus envie de montrer », se souvient-elle. Elle regarde les femmes sortir de l'eau en s'essorant les cheveux... « Elles sont si belles, d'un coup mon maillot et mon foulard sont moches, je ne peux pas mouiller ma tête, encore moins essorer ces cheveux que je n'ai plus. Cela réveille une colère en moi : pourquoi n'existe-t-il pas de maillot dans lequel je me sente belle ? »

Cécile lance Garance, une ligne de maillots prenant en compte les contraintes inhérentes à une ablation. Son rêve ? « Qu'on ait investi assez d'argent dans la recherche pour pouvoir un jour s'en sortir sans ablation, soigner sans abîmer. Et que ces maillots se soient démocratisés, qu'on puisse les trouver partout. » Tant que ce sera nécessaire, Cécile continuera à s'investir dans Garance, certifiée entreprise économie solidaire et sociale depuis 2016. garance-paris.com

Avec BiBi&BiBi, Caroline crée de la jolie lingerie

Touchée par un cancer du sein en 2007, Caroline Le Beuvant ne trouve plus de lingerie adaptée à sa poitrine modifiée : « Après une ablation puis une reconstruction, je ne suis Plus dans les standards. les seuls modèles qui me conviennent sont des brassières de sport ou des modèles confort complètement hors d'âge... je me sens exclue du rayon “plaisir” des sous-vêtements. » Et si elle imaginait sa propre lingerie ? Quelques années plus tard, BiBi&BiBi naît.

Alliant douceur, technicité et élégance, trois lignes pensées pour chaque étape Des traitements voient le jour. asymétrie, peau fragilisée par la radiothérapie, port d'une prothèse externe... toutes les problématiques sont prises en compte. bibi-bibi.fr

Avec Les Monocyclettes, Angélique réalise des tattoos éphémères

Atteinte d'un cancer du sein en 2016, Angélique Lecomte est traitée par mastectomie. « La reconstruction chirurgicale n'est pas possible immédiatement à cause de la radiothérapie et d'un risque élevé de récidive », confie-t-elle. Elle doit attendre deux ans, pendant lesquels elle se familiarise avec sa cicatrice, apprend à l'aimer et à gérer cette asymétrie. « Lorsque j'ai enfin la possibilité de faire une chirurgie plastique... je ne le souhaite plus. »

Angélique décide de se réapproprier son corps et sa féminité autrement : « Au fond de moi, je crois que j'ai toujours eu une façon de penser décalée, asymétrique. » C'est là que lui vient l'idée des Monocyclettes, pour sublimer l'asymétrie au lieu de la cacher. Elle imagine d'abord une collection de lingerie, puis elle a l'idée de proposer des tatouages éphémères pour sublimer les cicatrices, ainsi que des aréoles mammaires temporaires. « Une marque pour les Amazones qui s'assument ! » lesmonocyclettes.com

[Dossier] Octobre Rose - 14 articles à consulter

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