Pour certaines femmes, tomber enceinte est rapide, facile et sans complications. Pour d'autres c'est un parcours du combattant. Qui peut parfois se solder par un heureux évènement, grâce à l'avancée de la médecine. 

Une greffe d'utérus pour tomber enceinte

En effet, lorsque certains couples rencontrent des difficultés à avoir un enfant, ils sont obligés de se tourner vers la PMA (procréation médicalement assistée) afin d'être aidés. Mais parfois, il faut bien plus que cela. 

Deborah était âgée de 34 ans lorsqu'elle a reçu une greffe d'utérus. La jeune femme était en réalité née sans cet organe reproducteur féminin. Elle est atteinte du syndrome de Rokitansky (MRKH). Il s'agit d'un syndrome très rare qui touche 1 femme sur 4500 à la naissance.

Elle a donc toujours su qu'elle ne pourrait jamais avoir d'enfant naturellement, à moins de recevoir l'utérus de quelqu'un d'autre. Et en mars 2019, elle a pu être greffée grâce au don de sa mère. Cette dernière, âgée de 57 ans, avait en effet décidé de lui donner son utérus. 

Un premier bébé après une greffe d'utérus

Après la greffe, il a fallu attendre un an pour s'assurer qu'il n'y ait pas de rejet. La procédure a alors pu débuter. Mais en raison de l'épidémie de Covid-19 et du premier confinement du printemps dernier, la jeune femme a dû attendre quelques mois supplémentaires. En effet, les procédures de PMA ont été mises en pause durant cette période. 

Le premier transfert d'embryon a été réalisé en juillet. La procédure a fonctionné du premier coup. La grossesse s'est déroulée normalement, sans problème mais a été évidemment très suivie en raison de son origine très particulière. 

Et le vendredi 12 février, Deborah a donné naissance à son premier enfant. Il s'agit d'une petite fille, pesant 1,845 kg à la naissance, née à 33 semaines de grossesse. Si le bébé est légèrement prématuré, elle va bien, et sa mère également, ainsi que l'ont confié les médecins à nos confrères de l'AFP. . 

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Un espoir pour les femmes sans utérus

Il s'agit d'une première en France. Le tout premier cas de naissance après greffe d'utérus au monde a eu lieu en 2014 en Suède. 

Cela représente en tout cas un immense espoir pour toutes les femmes qui n'ont pas d'utérus. Qu'elles soient nées sans utérus comme Deborah en raison du syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser. Ou bien qu'elles n'aient plus cet organe reproducteur en raison d'une ablation après un cancer de l'utérus par exemple. 

En France pour ces femmes, il n'existait jusqu'à aujourd'hui que peu de solutions pour avoir un enfant. Adopter un enfant en est une. Procéder à une gestation pour autrui (GPA) en est une autre. Mais cette procédure étant interdite en France, elle doit se faire à l'étranger, là où c'est autorisé, comme aux Etats-Unis ou au Canada. 

Cette procédure de greffe d'utérus, puis de PMA est amenée à se répéter et à se généraliser.