Rares sont ceux qui considèrent le célibat comme une chance. Ils ne savent pas ce qu’ils ratent.

Les avantages d'être célibataire : être indépendante

  • J’apprécie ma compagnie

À la maison, les embrouilles sont rares. Il faut dire que je ne me prends jamais la tête pour le choix du programme télé (« Mets Top Chef ! » « Non, le docu sur Pinochet ! »), ou la destination des prochaines vacances (« Je veux aller en Savoie. » « Et moi au Bouthan. »). Si je retrouve des chaussettes en boule sous mon lit, c’est souvent les miennes. Idem pour les Dragibus écrasés sous la table basse.

Et puis je me sens rarement jugée, épiée ou de trop. Le matin, sous la douche, si j’interprète les plus grands tubes de M.Pokora, personne ne rouspète, ni me reproche de chanter trop fort. Ou trop faux. La nuit, si je rentre en fanfare, pompette et que je m’enfile un kebab dans mon lit, personne ne se plaint de l’odeur des frites. Ni de la tache de sauce samouraï sur l’oreiller. My bed, my rules.

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  • J’ai besoin d’espace

Dans mon studio parisien, un centimètre carré est une denrée rare, non sécable, ni partageable avec autrui. Et comme je ne roulotte pas mes jeans et encore moins mes torchons comme Marie Kondo, j’ai besoin de place. Dans mon dressing, pas de négo pour la coloc. Tout a été pensé et optimisé par un archi d’intérieur (moi) pour que les robes ne touchent pas les pulls et que le bleu de mes jeans ne se mélange pas au blanc de mes teeshirts.

J’occupe aussi toute la superficie du lit, puisque je dors en diagonale, les jambes et les bras écartés. Et de temps en temps, je pratique « la quesadilla », une position qui consiste à s’enrouler dans la couette façon garniture. Et y a jamais personne pour chuter du sommier et perturber mon sommeil en s’écrasant au sol.

  • Je suis libre

De bronzer toute la journée sur la plage. De cuisiner des Chocapic pour le dîner. De partir en week-end à Rome et de changer d’avis au dernier moment, « Finalement, ce sera Londres ! ». Libre de rejoindre des amis à minuit ou d’autoriser ma soeur à squatter mon clic-clac pendant trois semaines – et elle restera trois mois. Libre de draguer, de prendre mon petit déj avec un livre en terrasse ou de passer la journée au lit. Libre de ne pas me forcer à faire la conversation ou d’allumer la lumière en pleine nuit pour aller aux toilettes.

Je ne connais aucune limite, aucune restriction. Ma vie est guidée par mes coups de tête et mes émotions.

  • Je sais tout faire

Monter un meuble. Repeindre les murs. Remplir ma feuille d’imposition. Changer d’appart. Remettre le monsieur grossier et sexiste à sa place. Organiser mes vacances à l’étranger. Allumer le barbecue. Faire les bons choix pour moi… Ça demande du temps, de l’énergie, je tombe des gouttes de sueur, je me ronge les ongles de stress mais le résultat est là : j’ai réussi toute seule et j’en suis fière.

Les avantages d'être célibataire : apprendre à s'aimer

  • Je suis un être complet

J’en ai un peu marre de répondre poliment quand on me demande : « Alors darling, toujours pas trouvé ta half one ? » Partir à la recherche de « sa moitié », c’est long (imagine qu’elle se trouve à Singapour), ça prend du temps (12 heures de vol) et ça coûte super cher (600 balles les billets d’avion).

À la place, j’économise cette énergie pour me regarder le nombril et mettre le doigt sur l’évidence : je suis une personne entière et je ne veux pas d’une relation basée sur la co-dépendance affective. Chez moi, zéro craquelure, fissure ou cassure qui mériterait d’être comblée au mastic par une tierce personne. Évidemment, si quelqu’un toque à ma porte dans l’espoir que nous partagions nos complétudes et regardions dans la même direction, je l’inviterais volontiers à entrer.

Surtout si elle s’est cognée de la route pour me trouver !

  • Mon corps est une mine d’or

Mon mec appuyait sur mon clitoris comme sur ses manettes de PlayStation, nerveux à l’idée de perdre la partie. Mon coiffeur, horrifié par la texture de mes longueurs, me suggérait de couper 15 cm. J’ai largué les deux !

Depuis, j’ai découvert que les pointes des cheveux passées sur mon cou étaient la plus merveilleuse des caresses et que la pulpe de mes doigts sur mon clitoris pouvait être le plus beau des cadeaux. J’ai souscrit à un abonnement illimité à la découverte de mon propre corps et je le rentabilise vachement.

  • Je m’aime

Je ne me fais pas de déclaration d’amour devant le miroir (je ne suis pas influenceuse) et je n’ai pas érigé d’autel à ma gloire (je ne suis pas Bouddha). En revanche, j’ai développé une relation saine avec moi-même.

Je m’accepte telle que je suis – défauts compris –, je ne me juge pas et je n’attends plus l’amour pour exister. Mieux ! J’ai découvert que l’amour de moi m’ouvre à l’amour des autres.

  • Je suis courageuse

Il faut avoir les reins solides pour être une nana célib. Même en 2020. Même en France.

Même chez les 20-35 ans. Si tu es célibataire depuis plus d’un an, les gens te regardent comme si tu allais à la potence. J’ai compris qu’ils projetaient leurs propres peurs sur moi. J’ai compris qu’ils ne seraient pas capables de se retrouver seul, le soir, face à leurs pâtes carbo. Leur phobie de la solitude se traduit par des réflexions déplacées à mon encontre, « comment ça se fait que tu ne sois pas en couple ? », et des étiquettes collées sur mon front : « pauvre fille », « femme à chat », « âme esseulée », « hystérique »… Pourtant, certains enchaînent les relations comme les burgers.

Personne pour leur coller d’étiquette ou leur faire de réflexion. Étrange… et très faux cul. Parce qu’au final, le célibat demande du courage pour affronter les autres, mais jamais soi. Cherchez l’erreur.

Les avantages d'être célibataire : avoir la vie que l'on souhaite

  • Je suis plus entourée que jamais

Au risque d’en choquer plus d’un, je vais lever le voile sur l’un des plus gros mensonges de l’histoire du célibat. Attention, roulement de tambour… Être célibataire ne veut pas dire être seule ! En réalité, c’est même l’inverse.

Comme la moitié de mon cerveau n’est pas consacrée à une seule et même personne (ni mon emploi du temps, d’ailleurs), la voie est libre pour les milliards d’humains qui peuplent la planète. J’ai noué des relations profondes non pas avec une, deux ou trois personnes (soyons fous) mais une bonne vingtaine.

Mon cercle s’est élargi. Ma vie sociale a évolué. Mes relations sont plus épanouies que jamais. Est-ce grâce à ma belle aura ? Un nouveau don pour les relations ? Non. Je suis simplement plus ouverte et dispo aux autres car moins enfermée dans ma vie de couple. En découlent des relations amicales et familiales plus riches, solides et vivifiantes. Il faut se rendre à l’évidence : je n’ai jamais été aussi bien entourée.

  • J’ai plein de talents

Loin de moi l’idée d’attendre ma « moitié » pour finir la saison 3 de Ozark ou terminer la grille de mots fléchés qu’on a commencée ensemble. Si le célibat m’a bien appris une chose, c’est que j’avais du temps pour mettre à profit tous mes talents. Et Dieu sait que j’en ai.

Depuis que je suis célibataire, j’ai repris les cours de piano, je chine des heures aux puces, j’ai ressorti mon tarot de Marseille pour réviser mes tirages, je customise mes vieux vêtements… J’ai renoué avec ma créativité et je ne m’ennuie jamais.