Les Champs-Élysées scintillent sous le soleil, nous entrons dans un hall siglé noir et blanc, ultra-luxe de rigueur. Nous sommes dans l’immeuble Beauté Chanel.

La comédienne, elle, est à Neuilly, d’où elle se prête au charme des interviews minutées et à distance.
Quand vient notre tour, on la retrouve par écran interposé, détendue, en veste de tweed, jouant au chat et à la souris avec nos questions, cultivant le secret et les sourires.

Marion Cotillard et Chanel : une longue histoire d’amour

Se concentrer sur des images mentales positives, attirer des événements de même nature que ses pensées, être en accord avec soi-même… Ce chemin, Marion Cotillard le suit depuis toujours.

Vidéo du jour :

Le premier défilé auquel elle a assisté alors qu’elle commençait à être une actrice reconnue ? Un défilé Chanel, rue Cambon. L’audace, la joie, la modernité insufflées par Karl Lagerfeld résonnent en elle. Alors retrouver la marque quelques années plus tard, après avoir travaillé ensemble sur le lancement du film La Môme aux États-Unis, est au-delà de la chance. Une évidence : « J’ai rencontré dans cette maison de luxe des gens formidables, avec une grande conscience sociale et environnementale. »

La grand-mère maternelle de Marion ritualise le passage à l’adolescence de sa petite-fille avec un parfum de femme, un Chanel. « Je me souviens d’un flacon si élégant que j’aimais le regarder dans ma chambre. » Plus que le respirer, elle l’observe. « Il m’évoquait un monde de raffinement qui me faisait rêver. » Donner un sens à sa vie tout en gardant le cap… Marion sait faire.
« Lorsqu’on m’a proposé ce rôle, à la fois égérie du parfum Chanel N° 5 et danseuse dans le film publicitaire, je l’ai pris comme une nouvelle aventure. Je suis attirée par l’inconnu. » Douter d’être à la hauteur ? Pour elle, c’est un moteur. « Pour ce film, j’ai dû apprendre à danser, réussir à traduire ce mouvement où deux forces amoureuses se rejoignent.

C’était un défi, beau et insensé. » Une histoire d’amour interstellaire, écrite et réalisée par Johan Renck, chorégraphiée par Ryan Heffington, et menée par le danseur étoile à l’opéra Garnier Jérémie Bélingard. Une bifurcation sur son parcours qui la mène… sur la Lune.

La nouvelle campagne N°5 de Chanel

« Il faut toujours viser la Lune, car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles », disait Oscar Wilde. À la fois terrienne et aérienne, Marion est comme ça : « J’ai eu très tôt la chance d’être éduquée dans cet état d’esprit, celui d’exercer mon imaginaire. » S’envoler, bras tendus mais les pieds ancrés au sol. Car pour concrétiser ses rêves, Marion travaille sans relâche. « Une dure à cuire », c’est comme ça que Jérémie Bélingard parle d’elle : « Pendant la semaine de répétitions, elle n’a rien lâché avant d’avoir parfaitement maîtrisé la chorégraphie. »

Le troisième acteur du film publicitaire ?
La Lune justement, un décor avec des cratères argentés sur lesquels l’actrice risque à tout moment de se tordre une cheville. « C’est parce que Jérémie m’a offert sa confiance que mes ailes se sont déployées. J’ai été nourrie par le partage, le travail et l’énergie. » Un Everest qu’elle grimpe avec concentration, joie et fous rires. Au fil des répétitions, les courbatures se réveillent… elle les dépasse.

« Je me suis rendu compte que l’essentiel était l’émotion que je voulais transmettre l’amour, l’inattendu, la liberté. Et que les petits incidents techniques rendaient ce duo encore plus vibrant. J’ai lâché prise et accepté que tout ne soit pas parfait… »
C’est peut-être ce qui rend ce film si poétique.