« Enfin, ne plus avoir à me poster face au coucher de soleil, avec mon bon profil et le bon look ! » Kristina Bazan a beau avoir exprimé sa volonté de ne pas s’étendre sur la fermeture de son blog pendant notre rencontre, c’est elle qui en parle. « Je suis passée à autre chose. J’ai commencé ce blog à 13 ans, j’en ai 25 ! » On est venue parler beauté, mais si elle veut, on va commencer par le début.
Kristina Bazan, ex influenceuse star du Web
Fille unique de parents bielorusses, elle a 6 ans quand sa famille s’installe en Suisse. Kristina tente de s’intégrer chez les Helvètes. Mais s’isole. Elle n’a pas le look col Claudine, plutôt rock rebelle.
« Bloguer m’a permis de raconter ma solitude en poèmes, le rejet des autres. De poster aussi mes looks décalés. »
Son petit copain de l’époque, photographe, la suit, et la shoote H24. Des posts en rafale sur Instagram, mais hyper soignés. Très vite, on la remarque. Elle a 16 ans quand elle est conviée aux dix ans du « Vogue » nippon. Alors que ses parents rêvent de la voir avocate, elle les convainc d’arrêter ses études pour son blog : Kayture.
Elle mise sur le chic, et c’est malin : le joaillier Chopard la contacte.
Suivent Vuitton, Elie Saab, Gucci…
À 20 ans, Kristina Bazan est classée par le magazine « Forbes » à la deuxième place des trente talents de moins de 30 ans et Kayture est élu Blog de l’année.
Des réseaux, elle en connaît parfaitement les règles : « Une plage, c’est toujours bien. » Maîtrise super bien cette communication : « Un bikini, une petite moue coquine : 500 000 likes. Qu’on s’aventure à poster un tableau ou citer un livre qu’on a aimés : 10 likes. » Il faut satisfaire 2,2?millions de followers, et pour ça, se renouveler sans cesse, poster non-stop… Énorme pression.
Avril 2018, Kristina Bazan ferme son blog.
Une influenceuse, rockeuse dans l’âme
C’est à son projet de chanteuse qu’elle veut se consacrer aujourd’hui. Le rock ne lui est pas tombé dessus. Un contact avec un agent à Los Angeles il y a trois ans lui promet un destin à la Lana Del Rey. « On m’a juste demandé de poser ma voix sur une musique qu’ils avaient dans un tiroir… En fait, c’était le nombre de mes followers qui les impressionnait. Est-ce qu’ils réalisaient le boulot que j’avais fourni pour arriver à cette audience ? »
L’Amérique reste pourtant un rêve pour Kristina.
Elle a dévoré les versions US de « Allure » et « Vogue » pour glaner mille et une astuces beauté pour son blog.
On ne grimpe pas au top 5 des it girls les plus influentes en postant que « la laque Elnett sert aussi à fixer le vernis » !
Elle est très exigeante sur tout, à commencer par les produits qu’elle met sur sa peau : « Tout ne me convient pas, alors j’évite de superposer les crèmes. Et je prône les cosmétiques bio avant tout. Je suis totalement fan des soins Kora Organics by Miranda Kerr. » Avec Saint Laurent, c’est une longue histoire de beauté, d’abord : « La Touche Éclat est un must have en make-up »
Et de musique, ensuite.
Kristina Bazan, future grande artiste
En effet, c’est avec le label E.47 RECORDS, qui affiche sa volonté de soutenir de jeunes talents, qu’elle signe « Clockwork », extrait de son futur album : « C’est une chanson énig-matique, un peu comme ce que décrit la série “Black Mirror”, ce monde virtuel qui peut rendre fou. »
Contrairement à l’expérience à L. A., ici, elle a « tout fait, paroles et musique ».
Pour le clip, elle s’est maquillée elle-même : « Je suis assez control freak. Mais surtout, j’en suis revenu des make-up artists qui passent deux heures à faire le teint. Pour moi, c’est du chiqué. » Nouvelle vie et parler franc. « J’ai tellement été ce que mes followers voulaient que je sois. C’est d’une grande solitude. »
Aujourd’hui, elle ne renie rien de son blog, elle veut juste prendre un nouveau départ, et à la réouverture de son compte Insta, vierge de son passé, elle a gardé quasi tous ses followers.
Auxquels s’ajouteront les fans de sa musique.
Une star est née en IRL…