On sait depuis longtemps que la prise d’une pilule contraceptive n’est pas sans conséquences sur les femmes. Outres des risques importants sur la santé importants, on déplore des effets secondaires contraignants comme la baisse de la libido… Une étude récemment publiée atteste désormais que la pause de 7 jours effectuée entre deux plaquettes influait sur la santé mentale des femmes. 

L’arrêt de la pilule entre deux plaquettes est nocif pour notre santé mentale

Professeure dans différentes universités européennes, la chercheuse Belinda Angela Pletzer vient de boucler une étude bientôt présentée au Collège européen de neuropsychopharmacologie dans laquelle les résultats montrent que l’arrêt de 7 jours recommandé entre deux plaquettes de pilule avait tendance à détériorer l'humeur des femmes. L’étude a étudié le comportement de 120 utilisatrices de longue date de différentes pilules (qui la tolèrent donc très bien) et 60 qui n’en prennent pas, sur une période de près d’un an. Des tests sur l’humeur ont été effectués deux fois par mois à l'aide d'une série de questionnaires validés.

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« Nous avons constaté que pendant la pause de la pilule, l'humeur des femmes se détériore, et qu'elles présentent des symptômes de santé mentale similaires à ceux que les femmes présentent pendant leurs règles lorsqu'elles ne prennent pas de contraceptifs hormonaux ». Durant cette période, les femmes sous contraception ont montré une augmentation de 7 % de leur score d'anxiété et de 13 % de leur score de sentiments négatifs. 

Selon la chercheuse, il est encore trop tôt pour dire si ce changement d’humeur est « un effet direct du sevrage hormonal ou s'il est dû aux effets secondaires physiques de l'hémorragie de privation qui se produit lorsque l'on arrête la pilule quotidienne ».

Est-il possible de zapper la semaine de pose entre deux plaquettes de pilule ?

Tout à fait ! Il n’y a aucun risque à prendre la pilule en continu. Du moins, il n’y a pas plus de risques à agir de la sorte qu’à faire cette pause. L’étude du Pr Pletzer le prouve, comme bien d‘autres avant la sienne. Cela évite de devoir gérer ce qui s’apparente à des règles (la pilule crée des règles artificielles), mais aussi tous les désagréments mentaux qui y sont liés (règles douloureuses et/ou abondantes, migraines, bouffées de chaleur ou fatigue). En outre, les études ont prouvé que la prise de pilule en continu diminuait le risque de cancers de l’ovaire et de l’endomètre. Aucune augmentation des risques de cancers du sein ou de troubles cardio-vasculaires ne sont à déplorer, et le retour à la fertilité, lorsque l’on souhaite un enfant, est le même que l’on prenne la pilule en continu ou non.

La seule gêne possible en agissant ainsi est de constater de petites pertes de sang (le spotting) après quelques mois. Pertes qui n’ont rien de dangereux, mais peuvent être contraignantes. Quand c’est le cas, il suffit de faire bien faire la pause entre deux plaquettes, puis on est reparti pour plusieurs mois de tranquillité ! 

Pour pouvoir pratiquer librement la prise de pilule en continu, il suffit que le professionnel de santé qui la prescrit précise sur l’ordonnance que la prise se fera en continu. Cela évite de manquer de plaquettes sur la durée de prescription. Mais certaines pilules contraceptives sont aussi spécifiquement créées pour être prise en continu. Leur nom ? Cérazette, Jasminelle, Melodia…. Dans ce cas, les plaquettes comprennent non pas 21 comprimés, mais 28.