Deux camps semblent s’affronter de manière régulière sur TikTok. D’un côté, nous trouvons les personnes réalistes, qui ne se font guère d’illusions sur leurs crushs ou leurs relations, et celles qui font tout l’inverse de l’autre côté. Pour ces dernières, une nouvelle expression a vu le jour pour les désigner : "delulu girl".

Que veut dire "delulu girl" ?

Le surnom affectueux de "delulu girl" vient de la contraction du terme anglais delusional, que l’on pourrait traduire par "délirant". Vous l’aurez compris, la delulu girl est une personne qui adore se faire des films, et qui romantise sa vie à l’extrême. Ainsi, quand l’un·e de ses crush met plusieurs jours à répondre, la delulu girl s’accroche et y voit le signe d’une personne débordée, et donc passionnante, là où les autres y voient la manifestation d’un désintérêt profond.

De nombreuses delulu girls ont jalonné l’univers de la pop culture. Le personnage de Carrie Bradshaw dans la série Sex And the City en est le parfait exemple : elle met plusieurs saisons à réaliser que Mr Big, l’homme sur lequel elle fantasme, est un red-flag ambulant. La tendance de la delulu girl fonctionne car beaucoup de personnes ont besoin d’une forme de déni romantique pour continuer de croire en l’amour.

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De quoi la delulu girl est-elle le symbole ?

Le déni plutôt mignon des cœurs d’artichaut n’est pas nouveau. En psychologie, il existe un concept qui s’en rapproche : la "limerence". Créé par une psychologue américaine à la fin des années 70, il s’agit d’un "état d’esprit involontaire d’un individu très amoureux, qui se caractérise par un puissant désir de réciprocité des sentiments, impliquant des pensées intrusives, obsessionnelles et compulsives". Les delulu girls en sont les descendantes directes. On pourrait également les qualifier d'éternelles romantiques, déconnectées de la réalité des relations amoureuses.

Cet état de déni peut également compenser le fait que le terrain des rencontres amoureuses est de plus en plus miné. D’après un sondage de l’Ifop paru en mars 2023, 43 % des jeunes Français·e·s de 18 à 25 ans n’avaient connu aucun partenaire sexuel durant l’année écoulée, contre 25 % en 2011. La tendance de la delulu girl peut ainsi être interprétée comme une façon d’ironiser sur les rencards difficiles à obtenir, et que se bercer d’illusions est finalement bien moins fatigant.