En 2015, la psychologue américaine Jessica Zucker crée I Had Miscarriage, un compte Instagram destiné à libérer la parole autour de la fausse couche.

Suivie par près de 30 000 abonnés, Jessica Zucker a contribué à mettre en lumière ce phénomène encore très souvent gardé sous silence. Une mission extrêmement importante, car moins on parle des fausses couches, plus on se fait des idées fausses et plus on souffre. 

Fausse couche, définition 

  • Une fausse couche arrive tôt dans la grossesse 

Une fausse couche est un arrêt spontané de la grossesse qui survient au cours des 5 premiers mois de grossesse. Elle se caractérise par des saignements et des pertes vaginales accompagnés de fortes douleurs abdominales.

On parle de fausse couche précoce quand l'arrêt a lieu avant 14 semaines d'aménorrhée, ce qui a lieu dans 8 cas sur 10. C'est pourquoi la plupart des couples attendent le fameux cap des 3 mois pour annoncer une grossesse. Entre 14 et 22 semaines, il s'agit d'une fausse couche tardive. 

Quand la mort du foetus survient après le 5e mois en revanche, on parle de deuil périnatal.  

  • Les fausses couches arrivent plus souvent qu'on ne le croit 

Une fausse couche est un évènement traumatisant, aussi bien physiquement qu'émotionnellement. Il est d'autant plus traumatisant que les femmes (et leur partenaire) sont souvent persuadés qu'il s'agit d'un phénomène rare face auquel ils se sentent extrêmement isolés. 

Pourtant, 15% à 20% des grossesses aboutissent à une fausse couche en moyenne, soit près d'une grossesse sur quatre. 

Comment éviter une fausse couche ? 

  • On peut avoir fait une fausse couche s'en sans rendre compte 

Parfois, la fausse couche a lieu à un stade très précoce de la grossesse, avant même que la personne ait réalisé qu'elle est enceinte. L'évacuation de l'embryon est alors perçue comme des règles "classiques". 

  • On ne peut pas vraiment prévenir une fausse couche 
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Dans la majorité des cas, une fausse couche précoce est due à une anomalie génétique, qui donne lieu à une malformation embryonnaire. Or, bien souvent, on ne sait pas déterminer la cause de ces anomalies. Dans ces conditions, il est très difficile de se prémunir contre la fausse couche. 

Néanmoins, une prévention est possible dans les cas où la mère présente un terrain favorable à la fausse couche (malformation de l'utérus, syndrome des ovaires polykistiques, fibrome, problèmes de thyroïde...). 

  • Les risques de fausse couche augmentent avec l'âge

Le risque de fausse couche est le plus faible entre 25 et 29 ans : 12%. Entre 35 et 39 ans, il passe à 15%. Après 40 ans en revanche, une femme subit un arrêt de grossesse dans 50% des cas. 

  • Une fausse couche ne signifie pas que vous en ferez d'autres 

Si vous vous demandez quand recommencer à essayer de tomber enceinte après une fausse couche, la réponse est simple : c'est quand vous et votre partenaire êtes prêts.

En effet, les risques de revivre cette expérience traumatisante sont très, très faibles : les cas de fausses couches à répétition (3 arrêts de grossesse spontanés consécutifs) sont très rares : seules 1,5% des femmes sont concernées. 

Comment se remettre d'une fausse couche ? 

Une fausse couche est extrêmement difficile à vivre, pour les futures mamans comme pour les futurs papas. Mais il y a deux choses que le couple doit garder en tête. 

  • Ce n'est pas de votre faute 

On l'a dit, les causes d'une fausse couche sont méconnues : il s'agit la plupart du temps d'un "accident" de chromosome. Alors même si c'est un sentiment naturel, ni vous ni votre partenaire n'avez à vous sentir coupable ou honteux, encore moins à vous auto-flageller. 

  • C'est normal d'être en deuil 

Faire une fausse couche, c'est devoir dire au-revoir à un être qu'on n'a encore jamais eu le bonheur de rencontrer. Un choc émotionnel immense qu'il n'y a aucune raison de minimiser. 

La perte de votre enfant ne vaut pas moins qu'une autre, votre grossesse ne vaut pas moins qu'une autre ! Alors ne retenez pas votre tristesse et votre frustration par pudeur ou par honte : il est tout à fait normal d'être en deuil et de se laisser aller à ses émotions après une épreuve aussi difficile

Vous êtes d'ailleurs en droit de réclamer une assistance psychologique en plus d'une assistance médicale.