On connait depuis longtemps l’importance du sommeil pour le bien-être mental, comme pour la santé en général. Mais une étude d’origine Australienne vient de démontrer que la manière dont on dort pourrait n’être pas sans conséquence sur le risque de développer un Alzheimer. D’où l’intérêt de veiller sur son sommeil comme sur la prunelle de ses yeux. 

Pour réduire les risques d’Alzheimer, mieux vaut dormir comme cela

Selon Matthew Pase, chercheur-enseignant à la Monash School of Psychological Sciences et au Turner Institute for Brain and Mental Health à Melbourne (Australie), il est judicieux de surveiller son sommeil et qui plus est sa qualité. Plus précisément, grâce à une étude menée sur le sujet, il a pu constater que prolonger autant que possible la phase de sommeil que l'on appelle « sommeil profond » pouvait minimiser les risques de développer un Alzheimer jusqu’à 17 ans plus tard. Publiée le 30 octobre, cette étude affirme qu’une réduction, même minime et de l’ordre de 1 % du sommeil profond par an chez les personnes de plus de 60 ans, induirait en retour une augmentation de 27 % du risque de démence. Cela sans même tenir compte d’autres facteurs tels que l’âge, le sexe, la génétique, le potentiel tabagisme, la consommation éventuelle de somnifères, d’antidépresseurs et d’anxiolytiques. 

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Pour parvenir à ce constat, l’étude a analysé les résultats obtenus sur 346 participants, âgés de plus de 60 ans. Tous ont participé à deux phases d’observation sur le sommeil nocturne au cours des périodes 1995 à 1998 et 2001 à 2003, avec une moyenne de cinq ans entre les deux études. Les chercheurs se sont aperçus que la quantité de sommeil profond diminuait entre les deux études, c’est-à-dire à mesure que les participants prenaient de l’âge. Au cours des 17 années d’études, 52 cas de démence ont été détecté. « Le sommeil lent, ou sommeil profond, soutient le vieillissement cérébral de plusieurs manières, et nous savons que le sommeil augmente l'élimination des déchets métaboliques du cerveau, notamment en facilitant l'élimination des protéines qui s'agrègent dans la maladie d'Alzheimer » a expliqué le chercheur. 

L’importance du sommeil sur les maladies neuro-dégénératives

La maladie d'Alzheimer correspond sans nul doute à la forme la plus connue de démence. Ce trouble neurodégénératif affecte principalement la mémoire, puis s’attaque ensuite à d'autres fonctions cognitives comme le langage, l'apprentissage, le raisonnement. Elle prive peu à peu celles et ceux qui en souffrent d’autonomie. Souvent liée à la génétique, il est toutefois possible d’agir pour diminuer les risques, notamment en soignant son hygiène de vie, dont le sommeil de qualité fait partie. 

On sait aussi que des troubles du sommeil, le SAOS (syndrome d'apnées obstructives du sommeil) peuvent augmenter les risques de développer de graves troubles - dont des maladies neuro-dégénératives - s’il n’est pas diagnostiqué et traité en conséquence.