Vous êtes persuadé.e qu’il faut être minimum deux pour envisager une idylle amoureuse ? L’autosexualité prouve que non. Cette pratique sexuelle pousse l’amour de soi à son paroxysme. Au point de véritablement entretenir une relation sexuelle et amoureuse avec soi-même.

L’autosexualité, qu’est-ce que c’est ?

En véritable identification sexuelle, l’autosexualité consiste à être attiré.e par soi-même, aussi bien sexuellement que sentimentalement.

Peu commun, ce terme a été propulsé sur le devant de la scène par plusieurs célébrités. Emma Watson, ou, plus récemment Kourtney Kardashian, se sont revendiquées autosexuelles. L’ainée des sœurs Kardashian en a même fait un article sur son site, Poosh, dédié au lifestyle. La thérapeute, Casey Tanner, y explique notamment que l’autosexualité c’est le fait de "se sentir sexy indépendamment de quelqu'un d’autre".

"C’est de la masturbation quoi", pensez-vous, mais c’est un peu plus que ça. Lorsqu’une personne autosexuelle se masturbe, elle pense exclusivement à elle-même. L’auto-attraction, le fait de ressentir un profond désir pour soi-même, est au cœur même de cette forme de sexualité. Cela implique d’être excité.e par sa propre nudité et ses propres courbes.

L’autosexualité s’accompagne quasi-systématiquement d’autoromantisme. Une personne autosexuelle peut donc être son propre partenaire, aussi bien sexuellement, qu’amoureusement.

L’autoromantisme, une des pratiques de l’autosexualité

Les autosexuels explorent leur propre érotisme dont la masturbation est une des principales pratiques. En plus de se toucher et de se caresser, les autosexuels sont générateurs de leur propre plaisir : en bref, ils n’ont besoin de penser à personne d’autre lorsqu’ils se masturbent.

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Au-delà de l’expérience sexuelle personnelle, c’est une véritable pratique d’exploration de son corps, du clitoris aux seins, en passant par la vulve, on est sa propre source de désir et donc de plaisir. Notez toutefois que l’autosexualité peut aussi être pratiquée par les hommes ainsi que les personnes en couple.

Comme dans une relation amoureuse monogame, où on aurait envie de prendre soin de l’autre, l’autosexualité implique aussi de l’autoromantisme. Se cajoler, s’auto-câliner et prendre soin de son corps et de son moral font partie de cette pratique. L’autosexualité prend des formes plus ou moins concrètes et serait donc un concentré de bienveillance et d’attention envers soi-même. 

L’autosexualité, une pratique anti-conformiste

Face à une société plus ou moins progressiste qui repose néanmoins sur des normes monogames, cette forme de sexualité peut paraître saugrenue, voire même déranger. C’est pourtant cette même société qui promeut le développement personnel et l’amour de soi. Mais si l’autosexualité trouble autant, c’est notamment parce qu’elle déboulonne les préjugés qui voudraient qu’une femme célibataire soit forcément à la recherche de l’amour.

Être stimulé.e par son propre charme, son propre corps et sa propre personnalité, pousse aussi certaines personnes à associer l’autosexualité au narcissisme. Cette association n’est pas légitime. Une personne narcissique recherche le besoin insatiable d’être admiré.e par les autres et manque d’empathie. Tandis qu’une personne autosexuelle n’a justement pas spécialement besoin du regard des autres pour s’épanouir.

Dans l'article publié par Poosh, la thérapeute Casey Tanner affirme : "Beaucoup de gens résistent encore à l'autosexualité, craignant qu'elle ne soit narcissique ou qu'elle puisse nuire aux relations sexuelles en couple. En réalité, l'autosexualité peut être une facette saine, voire précieuse, de votre vie sexuelle". 

A l’ère où pas mal de personnes peinent à trouver un partenaire, il serait peut-être temps d’élargir notre conception de l’amour. L’autosexualité marque peut-être le début d’un changement.