Les brûlures vulvaires et les brûlures vaginales sont communes et complètement guérissables. Mais quand on n'en connaît pas l'origine, on a vite fait de s'inquiéter.

Pour ne pas nous laisser céder inutilement à la panique, Bernard Hédon, gynécologue et co-auteur de l'ouvrage 'Le grand livre de ma grossesse' (Ed. Eyrolles), nous rassure : "Les brûlures ne sont pas dangereuses, elles sont très inconfortables, elles peuvent faire mal, mais il n’y a pas de péril pour la santé". Il est tout de même nécessaire d'en connaitre les causes, pour adapter au mieux la réaction. Voici tout ce qu'il faut faire en cas de brûlures vaginales

Les brûlures vaginales en cas d'infection et de mycoses

Quand une femme souffre de brûlures vaginales, la première raison qui lui vient à l'esprit est l'infection. Et en effet, il y a même plusieurs types d'infections à l'origine de ce symptôme. 

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Trois types d'infections sont généralement à l'origine des sensations de brûlure à la vulve. Il y a d'abord la vaginose bactérienne, qui dérègle le pH du vagin, et donc le microbiote vaginale. Les mauvaises odeurs en sont le principal symptôme. Les démangeaisons et la gêne dans le vagin ne sont pas automatiques, mais possible. 

Il en est de même avec certaines infections sexuellement transmissibles, comme la chlamydia et la gonorrhée, dont les brûlures font partie des symptômes.

Parfois, on peut avoir une sensation de brûlure dans le vagin lors d'une infection urinaire, l'urètre et le vagin étant très proches l'un de l'autre.

Les mycoses vaginales sont également une cause courante de brûlures. Si vous n'êtes pas sûr de vous, il est toujours préférable de se rendre chez un professionnel de santé : un médecin généraliste, sage-femme ou gynécologue. 

Pour Bernard Hédon, les personnes habituées aux infections et mycoses vaginales auront le réflexe d'aller simplement chez le pharmacien pour acheter un ovule gynécologique, et cette solution lui convient parfaitement. 

"Il n'est pas dangereux de prendre un ovule pour soigner une infection alors que ça n'en est pas une, indique-t-il. Si les brûlures persistent, ou si elles récidivent encore et encore, en revanche, il faut consulter. Vous ne traitez surement pas la bonne chose". 

Ce peut aussi être un symptôme d'une vulvodynie. La vulvodynie, d'après  la société internationale de pathologie vulvaire est un "inconfort vulvaire chronique, le plus souvent des brûlures, sans lésion visible pertinente et sans maladie neurologique cliniquement identifiable". Cette maladie demande une prise en charge à part pour soulager les douleurs. 

Mais si ce n'est pas une infection, ni une pathologie, que cela peut-il être ?  

Brûlures vulvaires sans infection : un changement hormonal en cause ? 

La réponse peut être liée à une période particulière de votre vie. Et notamment, à une période qui inclut un changement hormonal. Ainsi, chez certaines personnes, la grossesse, la ménopause, la périménopause ou la pilule contraceptive peuvent provoquer des brûlures vaginales. Les changements hormonaux ne causent pas directement des brûlures, mais une sécheresse vaginale... qui provoque des brûlures.

"Lors de la grossesse, le taux de deux hormones augmente, les œstrogènes et la progestérone. Or, si les œstrogènes sont des bonnes hormones pour le vagin, la progestérone provoque une sécheresse vaginale", explique Bernard Hédon.

Pour les brûlures vulvaires lors de la ménopause (précoce ou pas), au contraire, c’est la chute d’hormones qui en est responsable. Un traitement local est nécessaire pour venir renforcer la paroi vaginale.

Si on vient de changer de pilule ou d'installer un dispositif intra-utérin et que ça coïncide avec des sensations de brûlures, mieux vaut retourner chez son gynécologue pour régler la situation. Ce peut être le temps de s'habituer, ou cela demande peut-être de changer de moyen de contraception. 

Une fois encore, le microbiote vaginal est chamboulé. Il existe plusieurs manières de traiter la sécheresse vaginale. Le plus souvent, il prend la forme d'un ovule gynécologique, non pas pour les infections, mais bien pour cette sécheresse. Il permet un apport de germes supplémentaires, les lactobaciles, pour rétablir l'ordre dans l'équilibre de ce microsystème vaginal. 

Les brûlures vaginales causées par des irritations externes 

Enfin, la dernière grande raison des brûlures vaginales est l'excès d'hygiène. "Certaines femmes ne lavent pas seulement la partie externe de l'appareil génital, mais aussi l'intérieur du vagin, avec du savon par exemple : cette toilette intime est responsable des brûlures, car encore une fois on vient perturber le microbiote vaginal", explique Bernard Hédon. Le gynécologue insiste : pas de pénétration, comme on lave un sexe masculin, on reste sur la vulve lors de la douche. 

Plus rarement, les protections périodiques peuvent aussi être en cause. C'est notamment le cas de certaines femmes qui portent des tampons lors de règles non abondantes, à la fin des menstruations par exemple. Avoir recours à une coupe menstruelle ou une serviette est une solution. 

Il existe aussi des sensations de brûlures au niveau du pubis et des grandes lèvres, et non du vagin. Le vagin est composé de muqueuses (comme les petites lèvres), alors que le reste est fait de peau. Il arrive d'avoir de l'eczéma ou du psoriasis sur les autour du vagin. Résultat : ça gratte et à force de gratter, ça finit par brûler. 

Ces soucis de peau n'affectent pas forcément l'intérieur du vagin, mais peut s'étendre sur toutes les parties externes de l'appareil génital féminin. Un traitement spécifique à la maladie doit être suivi. Si cela vous arrive, votre gynécologue ou votre dermatologue peut vous prescrire de quoi apaiser les démangeaisons.

 Si vous n'avez pas de vous-mêmes identifié la cause, pour le moment, et que l'inconfort n'est pas trop important, le meilleur traitement naturel contre une brûlure vulvaire est la patience. Stress, fatigue, ou autres : le microbiote vaginal a pu être passagèrement perturbé, et va se réguler de lui-même.