La slow fashion, c'est le retour à une mode plus responsable et plus éthique. En opposition aux marques de fast fashion, les enseignes de slow fashion privilégient les petites collections - automne-hiver et printemps-été - et des moyens de productions éthiques et responsables, aussi bien du point de vue humain qu'écologique. Des valeurs auxquelles la Maison FMK Paris, spécialisée dans le tutu, porte à travers son fonctionnement mais aussi à travers la voix de sa créatrice, Frédérique Leininger. 

Fast fashion : les conséquences de la surconsommation

En l'espace de 15 ans, notre consommation de vêtements a doublé en Occident. Des vêtements que l'on gardera deux fois moins longtemps qu'avant. La faute à notre façon de consommer, oui, mais aussi aux marques de fast fashion qui proposent de plus en plus de collections à des prix défiant toute concurrence.

Le temps d'une interview, Frédérique Leininger nous explique "la fast fashion c’est cette grosse industrie de la mode qui aujourd’hui produit en continue sans tenir compte des besoins. Il y a une espèce de surconsommation mais aussi de surproposition". Preuve en est : le nombre affolant de collections de certaines enseignes de fast fashion, qui vont parfois jusqu'à renouveler leurs rayons toutes les deux semaines. "Il y a de plus en plus de collections dans les collections. Avant on avait printemps/été et automne/hiver et maintenant, à l’intérieur, on a je ne sais combien de collections encore" poursuit la créatrice de la Maison FMK Paris.

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Les conséquences de la fast fashion sont nombreuses et notamment sur l'environnement, qui peine à éliminer les résidus de cette dernière. Greenpeace dénonçait récemment le danger des substances toxiques contenues dans nos vêtements qui, une fois rejetées dans l'environnement se dégradent en composés toxiques, mauvais pour la planète mais aussi pour nous, ces derniers étant soupçonnés aujourd'hui d'être des perturbateurs endocriniens.

L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie alerte elle aussi en dévoilant que l'industrie de la mode émet chaque année 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre, davantage donc que les vols internationaux et le trafic maritime réunis. Selon la Fondation MacArthur, la mode utiliserait par ailleurs 4% de l'eau potable de la planète pour produire nos vêtements. Comptez ainsi 285 douches pour fabriquer un jean et 70 pour un tee-shirt. Des chiffres qui donnent le tournis et qui poussent de plus en plus de consommateurs à se tourner vers une mode plus responsable

Derrière les petits prix que proposent la fast fashion se cachent également parfois des moyens de productions peu reluisants. On se souvient en 2013 de l'effondrement du Rana Plaza, à Dacca au Bangladesh, dans lequel 1 127 personnes trouvaient la mort. Un bâtiment qui abritait plusieurs ateliers de confection de marques internationales devenu, après le drame, un symbole des abus de la fast fashion

"Si vous achetez aujourd’hui une robe à 4 euros, à 10 euros, ce n'est pas possible en fait" poursuit Frédérique. Tout simplement "parce que derrière, un mètre de coton, c’est 3 euros. Derrière il y a une personne qui a produit, derrière c’est parti du Bangladesh pour arriver jusqu'en France. Ça ne donc pas coûter 9 euros. Si vous achetez une robe moins chère qu’une prune, il faut vous poser des questions".

Comment consommer plus responsable en matière de mode ? 

On a tendance à penser que se lancer dans la slow fashion, c'est devoir dépenser plus d'agent pour s'habiller. Une impression pas si vraie, puisque l'une des principales valeurs de la mode éthique appelle à réduire sa consommation de vêtements de façon générale. 

Avant de se lancer dans la slow fashion, la créatrice de la Maison FMK Paris conseille tout d'abord de faire un gros tri dans sa garde de robe pour ne garder que l'essentiel. Le but : se rendre compte de ses besoins et acheter ce qui sera utile. L'idée n'est bien sûr pas d'arrêter de se faire plaisir mais de le faire différemment, c'est à dire moins souvent mais avec de plus jolies pièces - éthiques - que l'on gardera plus longtemps.

Pour trouver des offres responsables et avantageuses financièrement, Frédérique conseille les market places ou les sites comme Etsy, où "on peut trouver des jeunes créateurs à des prix défiant toute concurrence parce qu’ils vendent directement, ils suppriment des intermédiaire ce qui rend le prix attractif". 

Enfin, prenez le réflexe de regarder l'étiquette pour voir où le vêtement a été produit, conseille Frédérique : "quand vous êtes en train de succomber à un petit pull à 4 euros et que vous vous dites « y a un petit truc là », on regarde l’étiquette et surtout on achète ce dont on a besoin". 

Ces réflexes pourraient bien faire changer la donne plus rapidement qu'on le croit. "C’est le consommateur qui a le plus de pouvoir et il faut déposer ce pouvoir-là" car "les marques suivront derrière" poursuit Frédérique.

C'est notamment ce que commence à faire la marque H&M, qui se tourne peu à peu vers une mode plus responsable en proposant désormais une gamme "conscious", fabriquée à partir de soie ou de coton bio et de polyester recyclé. De quoi nous rappeler que même dans le monde de la fast fashion, le client reste roi.