On ne compte plus les conséquences du Covid. Sur la santé physique bien sûr, sur la santé mentale aussi. Inquiétude, situation financière délicate, isolement, projets en berne : on est tous touchés. Les célibataires doivent ajouter à cela que les rencontres, ce n’est pas franchement l’idéal entre les règles de distanciation sociale et les restrictions (confinement, limitations de déplacement, couvre-feu, etc.).

Et désormais, il faut aussi ajouter un nouveau phénomène. Celui-ci a été baptisé avec un acronyme anglais : fear of dating again (FODA). Traduisez : la peur des rencontres post-Covid.

Le phénomène a été conceptualisé par l’application de rencontres Hinge, qui se veut être un Tinder haut-de-gamme. Par haut-de-gamme, entendez qu’elle veut pour ses utilisateurs plus que du dating, elle veut être à l’origine de belles rencontres. Bref, un hashtag lancé sur les réseaux sociaux devenu viral plus tard et on se rend compte que cela touche bel et bien une part non négligeable de la population.

Peur du virus et rupture du lien social : les ingrédients du FODA

L’insouciance, les frissons, les rendez-vous ratés, la préparation à son premier rendez-vous, le stress de savoir quoi écrire pour un premier message sur les applis : toute cette légèreté autour du dating est perturbée par le sombre nuage Covid. Soudain, la peur de choper le Covid prend le dessus sur la volonté de choper tout court.

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Certains ont même d’ailleurs décider de préciser dans leurs bios s’ils sont vaccinés. Dans les échanges par messages, d’autres se mettent d’accord avant de se voir : on porte un masque ou pas, on se teste avant, on ne respecte pas tout à fait les recommandations. Et bien qu’on ne peut qu’encourager la démarche de prendre ses précautions, il faut l’avouer, ça casse un peu la magie (et encore une fois l’insouciance) des débuts.  

Et même pour ceux qui ne sont pas tellement effrayés à l’idée d’attraper le coronavirus, il y a cette peur du lien social. Communiquer avec un.e inconnu.e, s’adapter à lui ou elle, le ou la découvrir : cette manière d’interagir et de s’ouvrir s’entretient. Et en limitant depuis plus d’un an les contacts, même avec ses proches, la machine est un peu rouillée.

Surtout que rester chez soi, si certains y ont pris goût, pour d'autres ça voulait dire : ne plus voir personne, en avoir marre des apéros visio et les abandonner au fur et à mesure, faire attention à la déprime qui guette, voire aux risques de dépression, et rester en pyjama. 

Le dating, c'est une dynamique. C'est quitter le confort wear pour une tenue un peu plus séduisante (que ce soit pour les hommes ou les femmes), c'est s'apprêter, c'est se prêter au jeu de la drague. Et être coincé chez soi depuis des mois, ce n'est pas le mood idéal. 

FODA : la pression du dating sur les sites de rencontre

Pour les célibataires, les applications de rencontres semblent être l’unique moyen de faire des rencontres en ce moment. Le télétravail diminue les rencontres au travail, l’ensemble des activités sociales (sport, culture, bars et restaurants, soirées entre amis) est au ralenti. Alors, si on ne peut plus rencontrer in real life, on prend son smartphone en main.

La preuve en chiffres: en octobre 2020, 31% des Français, soit près d'un tiers, étaient inscrits sur un site de rencontre en ligne, selon une étude Ifop pour Facebook. Un chiffre en hausse, puisqu'ils n'étaient que 26% sur ces services en octobre 2018. Pour aller plus loin, en 2018, les couples se rencontraient d'abord dans des fêtes (25 %), puis Internet sur (21 %), et 13% d'entre eux au travail. Fin 2020, le premier endroit pour se rencontrer est Internet (30 %), creusant l'écart avec les fêtes (14%) et le travail (9 %).

Sauf qu'il faut le dire, la concurrence est rude sur les sites et applis. Il faut savoir se démarquer, par son humour, sa beauté, son esprit, une passion. C’est d’autant plus vrai pour les hommes que pour les femmes. Et en ce moment, la pression est encore plus grande. C'est intimidant, de devoir se démarquer en virtuel. 

Ainsi, la solution pour certains est d’attendre qu’une vie normale reprenne son cours. C'est légitime. Il faut respecter sa peur, et si elle vous gêne, demander de l'aide. Le FODA peut être un signe d'angoisse, jamais bonne à long terme, voire être un prémice de phobie sociale.

Et pour ceux qui ont simplement besoin de se remotiver un peu, d'autres solutions existent. Les précautions dont on a déjà parlé, d'abord. Les dates virtuels qui se répandent de plus en plus ensuite. Vous pouvez simplement parler, mais aussi tenter d'autres activités ensemble : cuisiner, diner, un cours de yoga (pour les vrais adeptes, il faut être à l'aise), regarder un film à distance. Faites de nouveau place à votre imagination.