Vous vous êtes rencontrés, vous vous êtes plu, vous avez couché ensemble pour la première fois, puis pour la deuxième fois, puis pour la troisième fois, puis vous avez ri, discuté, refait le monde jusqu'à l'aube... Si vous n'êtes pas en "couple" (car le mot fait peur), vous êtes du moins en "date" régulier. Et à chaque fois que vous vous voyez, c'est beau, c'est bien, c'est bon. Tout va bien, donc. 

Sauf que. Entre deux rendez-vous amoureux, vous lui courez après mais il reste insaisissable. Un petit "lu" apparait sous votre (énième) texto mais jamais il ne prend la peine de répondre.

Et dès que vous vous dites que c'en est fini de cette raclure de bidet, paf ! il réapparaît. 

"On se voit ce soir ?" ("Ce soir" signifiant, 99,99% du temps, "À 4h12 du matin, bourré, parce que je n'ai pas trouvé mieux à la discothèque.") 

Il n'y a pas de doute qui tienne : vous êtes en train de vous faire "firedoorer" en beauté !

Le firedooring, une relation à sens unique

  • Firedooring, définition
Vidéo du jour :

"Fire door", en anglais, c'est la porte coupe-feu. La porte coupe-feu (lui) est totalement hermétique à la fumée (vous) et ne s'ouvre que d'un côté, l'autre voie demeurant impénétrable. 

C'est ça, le firedooring, selon le média britannique Metro. Une relation où l'un des partenaires essaie coûte que coûte, mais en vain, de faire fondre l'autre. 

Il s'agit tout simplement d'une relation à sens unique, maladie très répandue sur la planète Amour.  

  • La différence entre ghosting et firedooring 

Clémence, 27 ans, a cru être ghostée par George, un amant délicieux rencontré sur Tinder. Aux conversations inépuisables par texto et aux rendez-vous à mettre des papillons dans les yeux succèdent la froideur puis le long silence de George. 

"Après une soirée bien arrosée dans un petit resto italien avec des copines, je lui envoie - erreur fatale - un long message bien senti pour lui expliquer le fond de ma pensée concernant son comportement", raconte Clémence.

"Loose utlime, je signe d'un 'ciao bello', encouragée par le pizzaiolo qui a pris part à la conversation. Le message reste bien évidemment sans réponse. J'ai beau retourner la situation dans tous les sens, la vérité est difficile à admettre : je suis victime du ghosting." 

Mais surprise, George revient quelques mois plus tard avec quelques excuses et un 'ciao bella' coquin. 

Le firedooreur ne rompt pas. Il entretient sporadiquement une relation dont il se fiche.

C'est toute la différence entre firedooring et ghosting. Le ghosteur décide de rompre en faisant le mort. Le firedooreur ne rompt pas. Il entretient sporadiquement une relation dont il se fiche (ou du moins pour laquelle il n'est pas prêt). 

Clémence finit par céder un soir : "Nos retrouvailles n'ont rien de glorieux, dans mon appart, en fin de soirée, mais je suis quand même, inexplicablement, hyper contente de le retrouver !"

"Depuis, c'est toujours la même chanson : vendredi ou samedi, vers 2h du mat, je reçois un petit 'ola linda !', comme ça, tranquille, pour prendre la température."  

Comment savoir si je suis "firedoorée" ?

Les petits rappels alcoolisés à des heures avancées de la nuit constituent un bel indice de firedooring. 

Ils s'accompagnent en général d'un désintérêt complet pour des rendez-vous à 14 heures autour d'un café ou pour des échanges de nouvelles en tout bien tout honneur.

"Si j'ai le malheur de répondre le lendemain dans la journée, ou de demander des nouvelles plutôt que d'accepter ses demandes de rendez-vous nocturnes, c'est généralement le silence pendant quelques semaines. Et puis ça reprend, incessamment", raconte Clémence. 

Autre signal d'alarme : il est formidable et attentionné quand vous êtes seuls, mais devient fuyant et évasif lorsque vous le croisez par hasard en public. 

Le firedooring consiste alors en une relation bâtarde, où l'un considère l'autre comme un simple sexfriend sans vraiment le lui dire, tandis que l'autre espère passer de ce plan cul à une relation plus sérieuse, en vain. 

Et c'est bien là le problème : en matière de firedooring, la victime n'est pas tout à fait innocente. Car elle a beau faire face indéniablement à un goujat, elle continue de répondre à ses avances, aussi rares et grossières soient-elles. 

La personne firedoorée va par exemple s'agacer de n'avoir reçu aucune réponse à ses 32 textos, mais va se réjouir et tout plaquer pour rejoindre le goujat dès qu'il daignera répondre. 

Que faire en cas de firedooring ? 

Pour mettre fin au firedooring, n'essayez pas d'ouvrir la porte. Fuyez-la en trois étapes cruciales : 

  • Ne pas essayer de le comprendre... il ne vaut pas le coup ! 

Le firedooreur ne mérite pas qu'on le laisse s'allonger sur le divan.

Soit il joue le jeu du "suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis", ce qui peut fonctionner lors des débuts d'une relation, mais qui, passé 16 ans et demi, n'a plus grand intérêt.  

Soit, n'ayons pas peur des mots, il s'en fout et vous croque quand vraiment, vraiment, il n'a rien d'autre à se mettre sous la dent. Et ça, non non non, on ne veut pas. 

Bref, il est ce crapaud qui n'atteint pas la blanche colombe (aka vous), alors laissez-le tomber. 

  • Faire sa propre introspection

Cela dit, votre réaction à son attitude mérite d'être prise au sérieux.

Manque de confiance en soi, peur d'être seule, admiration démesurée envers ce partenaire qu'on place sur un piédestal... Mieux vaut s'auto-diagnostiquer et traiter le problème à la source plutôt que de replonger dans le même schéma à la prochaine relation amoureuse.

Je m'attribue automatiquement la faute au lieu de me dire 'ce n'est pas la bonne personne' ou 'ce mec est un gros con'. 

Clémence a opéré cette introspection : "Je pense que de mon côté, j'ai un sentiment d'insécurité et d'abandon quand le lien avec les gens se rompt, même si ces personnes ne m'apportent pas grand chose."

"Je n'arrive pas à accepter qu'une relation ne fonctionne pas, je m'attribue automatiquement la faute au lieu de me dire 'ce n'est pas la bonne personne' ou 'ce mec est un gros con'."

  • Prendre ses jambes à son cou 

À partir de ce moment-là, on est prête à accepter que cette relation ne marchera pas, qu'elle n'a pas été épanouissante et qu'on mérite mieux. Et c'en est fini, pour de bon.

"Il m'arrive encore parfois de recevoir un petit "ola linda", qui, désormais, reste sans réponse…"