Entre les histoires d'épouvante qu'on a pu se raconter pour se faire peur adolescents et les films d'horreur, la figure du fantôme divise. Certaines personnes estiment qu'il s'agit d'un simple mythe quand d'autres croient dur comme fer aux revenants. Alors faut-il croire aux fantômes ?
D'où viennent les histoires de fantômes ?
Il faut savoir que les histoires de fantômes circulent depuis l'antiquité. Dès les récits d'Homère, auteur grec de l'Illiade, nous retrouvons des traces d'histoires de fantômes. Ainsi Ulysse prend contact avec l'âme de sa mère, Anticlée et Patrocle apparaît après sa mort à Achille. Autrement dit, les humains parlent de revenants depuis la nuit des temps.
L'idée que l'âme des défunts irait dans un autre monde, une autre réalité, a toujours rassuré les humains. Dans l'Antiquité déjà on recouvrait les yeux des morts avec des pièces de monnaie afin qu'ils puissent payer le passage vers l'au-delà. Plusieurs croyances ont finalement évoqué l'idée que certaines âmes pourraient rester coincées sur Terre après, par exemple, une mort violente, et tenteraient d'entrer en contact avec les vivants.
Photos de fantômes : mythe ou réalité ?
Alors comment est née la figure du fantôme et toute l'esthétique qui l'entoure ? Rappelons qu'on représente souvent un fantôme d'un drap blanc, flottant au vent. Cette image viendrait du Moyen-Âge : à l'époque on recouvrait le corps des défunts d'un linceul blanc qui était censé s'envoler lorsque l'âme s'élève vers les cieux. Depuis cette époque, on imagine une silhouette flottante.
Au fil des siècles, les croyances ont pu s'intensifier jusqu'à ce que certaines prétendent pouvoir entrer en communication avec des revenants. Le spiritisme a été inventé au 19ème siècle avec les sœurs américaines Margaretta et Catherine Fox. Ces dernières ont prétendu pouvoir dialoguer avec des fantômes en les invoquant autour d'une table jusqu'à ce qu'ils "frappent plusieurs coups" pour se faire entendre. Cette pratique a contribué à renforcer les croyances autour des revenants. Des décennies plus tard, elles ont avoué qu'elles avaient suspendu une pomme au bout d'une ficelle sous leur table de spiritisme qu'elles balançaient pour qu'elle cogne contre le plateau de bois.
Autre objet qui a participé au mythe concernant les fantômes : la planche Ouija. Beaucoup pensent qu'il s'agit d'un très ancien instrument permettant de contacter les esprits : ils déplaceraient la flèche sur un alphabet gravé pour dicter des mots. Loin d'être un objet pour professionnels du spiritisme il s'agit avant tout d'un... jouet. Créée en 1890, la planche Ouija a eu, contre toute attente, beaucoup de succès auprès des enfants.
Les années passant, l'existence des fantômes a tenté d'être prouvée par le biais d’appareils plus sophistiqués comme les films, les radios ou les photos. Par exemple, des halos de lumière sur des photos ont pu ressembler à des silhouettes sur certains clichés.
Là encore, aucune preuve scientifique n'a pu prouver l'existence de fantômes.
Est-ce que les fantômes existent ?
Les fantômes n'ont jamais eu autant la cote. La fête d'Halloween prend de l'ampleur à travers le monde un peu plus chaque année. Les films d'horreur et séries sur les revenants pullulent sur Netflix. Sur YouTube notamment, les "phénomènes paranormaux" sont largement relayés et partagés. Les chasseurs de fantôme sont un véritable phénomène sur YouTube : on suit leurs enquêtes dans la pénombre alors qu'ils tentent d'avoir la preuve, sans réussite, de la présence de spectres.
L'idée qu'un lieu puisse être hanté peut parfois "expliquer" selon certaines personnes le sentiment de malaise dans un lieu ou des bruits inexpliqués.
N'oublions pas que propager l'idée que les fantômes existent peut également être un business lucratif : vendre de la sauge pour "purifier" un lieu, faire appel à des "professionnels du spiritisme" pour entrer en contact avec un mort... les façons de se faire de l'argent sur cette idée sont nombreuses.
Mais les histoires de fantômes sont aussi porteuses d'espoir: elles prouvent qu'il y a un "après" la mort, qu'on peut toujours être lié à ceux qui sont partis et qu'il existe "quelque chose", un autre monde que le notre. Une chose est sure : si rien ne prouve que des lieux peuvent être hantés, les humains le sont parfois. La culpabilité, la nostalgie, un traumatisme... peuvent occuper toute la place dans un esprit. Nous vivons tous avec nos propres fantômes.
Alors faut-il croire aux revenants ? Rien ne prouve l'existence de fantômes. Mais si cela nous fait du bien, pourquoi s'en priver ?