L'expression "pillow princess", ou princesse d'oreiller en français, semble tout droit sortie d'un conte de fées. Et pourtant, si elle était reliée à un livre, ce serait plutôt le Kama Sutra ! Cette formule désigne un certain type de comportement sous la couette, que vous avez peut-être déjà pratiqué.

Mais que fait une pillow princess ?

Selon l'Urban Dictionnary, ce dictionnaire de la langue urbaine qui regroupe les définitions que l'on ne trouve pas dans les dictionnaires classiques, une princesse d'oreiller est "une femme dans une relation queer (lesbienne ou bisexuelle) qui préfère recevoir du plaisir plutôt que d'en donner". En résumé, une personne qui préfère rester passive pendant l'acte et que l'on s'occupe d'elle, que ce soit pour recevoir un cunnilingus, se faire caresser ou se faire pénétrer. Le tout en se prélassant confortablement sur son oreiller !

Cette expression ne date pas d'hier : elle est née au sein de la communauté LGBTQIA+ dans les années 90 pour faire référence aux femmes qui couchaient avec des femmes, et qui souhaitaient profiter d'un cunni sans avoir à rendre la pareille à leur partenaire. Et non, ce n'est pas une question d'égoïsme, ainsi que le rappelle l'éducatrice sexuelle Searah Deysach dans les colonnes d'InStyle : "Il y a des personnes qui préfèrent être les seules actives dans une relation sexuelle, et donc qui recherchent spécifiquement une pillow princess. Cette expression est donc purement descriptive d'un comportement, ce n'est pas un jugement de valeur."

Vidéo du jour :

Pillow princess, une expression souvent mal utilisée

Malheureusement, de plus en plus de gens utilisent l'expression pillow princess pour parler d'une femme qui ne serait pas assez active pendant le sexe. En particulier chez les hétérosexuels, qui se sont approprié cette expression. Bon nombre d'entre eux pensent en effet qu'il s'agit d'une nouvelle façon plus moderne de dire qu'une femme "fait l'étoile de mer". Une expression qui renforce le stéréotype selon lequel les hommes seraient les seuls à s'activer pendant une relation sexuelle, et qui invisibilise totalement la charge mentale et sexuelle des femmes.

Pour rappel, il existe un véritable fossé en matière de plaisirs entre les hommes et les femmes. En 2017, une étude publiée dans la revue scientifique Archives of Sexual Behavior rappelait que seulement 65% des femmes atteignaient l'orgasme à tous les coups, contre 95% des hommes. Et ce parce que bien trop souvent, le rapport s'arrête une fois que ce dernier a joui.