Avant de se jeter sur son appli de rencontre préférée, une main sur le clavier, l'autre sur la boite de mouchoirs qui éponge notre dernier chagrin d'amour, on déconnecte et on se pose. Ce qui déterminera la couleur de notre prochaine histoire -et cette fois on veut du rose bonbon- ce n'est pas notre agilité à sauter sur le prochain match en croisant les doigts pour ne pas tomber sur un énième polisson (on reste polie), mais plutôt notre disposition d'esprit avant de lancer les recherches. 

Faire le bilan de ses relations amoureuses pour être bien avec soi-même

On comprend le passé pour mieux le régler. "J’ai la poisse, il n’y a que moi pour pécho trois mecs infidèles d’affilée !"; "Je ne comprends pas, j’ai une pancarte “recherche fils à maman” sur le front ou quoi ?"; "S’il y en a encore un qui me ghoste, je sors du marché de l’amour"…

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Combien de fois a-t-on prononcé de genre de phrases? Et si, là où l’on voit la fatalité, résidait en fait la clé pour comprendre nos relations, et le moyen de nous libérer une fois pour toutes des histoires pourries ?

L’objectif  : identifier nos schémas répétitifs en amour. Sur une feuille, on dessine quatre cases et on inscrit à l’intérieur : qualités, défauts, ce qui m’a attiré chez lui, les raisons de notre rupture.

Pour chaque ex qui a compté, on note les mots-clés qui correspondent à chacune des cases. Et… oh comme c’est bizarre, on pensait que Martin et Youssef étaient à des années-lumière l’un de l’autre, et pourtant, c’est fou le nombre de points communs qu’ils partagent sur cette feuille… On le voit se dessiner, le schéma ?

Et maintenant ? Les qualités que l’on admire chez l’autre sont celles que l’on possède sans en avoir toujours conscience, à nous de les développer davantage. Quant aux défauts de cette personne que l’on appelle désormais notre ex – ou "l’autre connard" – ils mettent souvent en lumière ce que l’on a à régler soi-même.

Mélanie l’a expérimenté : "J’ai longtemps reproché à mon ex de manquer d’attention. Jamais un mot doux, peu de temps à me consacrer, pas un cadeau ou une surprise en deux ans… J’ai fini par le quitter, convaincue que je méritais mieux. De longues années de célibat se sont ensuivies. Trop occupée par mon boulot d’assistante de direction, je n’ai pas eu beaucoup d’occasions de faire des rencontres. Jusqu’au jour où je me suis cassé le pied après une chute sur le trajet du travail. Forcée à l’arrêt, j’ai appris à me chouchouter, à prendre du temps pour moi, à m’écouter… Tout ce que je ne faisais pas avant. Tout ce que je reprochais à mon ex de ne pas faire. Trois mois après mon plâtre, j’ai rencontré Damien, un amour à la hauteur de mes rêves les plus dingues. Et j’ai levé le pied (lol) sur le boulot."

S’aimer soi-même avant de chercher la rencontre amoureuse

"Je veux un meeeec !" Pour se sentir moins seule, pour se sentir aimée, pour partager des bons moments avec quelqu’un… On attend l’amour comme la réponse à nos besoins. En fait, on voit le célibat comme une version diminuée de la vie. Comme la préface avant le début du roman. Résultat : on projette notre petite boule de rêves et d’espoirs en vrac sur chacune de nos rencontres et – spoiler – ça foire.

Pourquoi ? Parce qu’on n’a pas pu accueillir l’autre dans son entièreté, seulement la part de lui qui comblait nos attentes. Sauf que, une fois la phase prince charmant terminée, la vérité nous apparaît brutalement : le vide en nous est toujours là. On peut le reprocher à son preux chevalier déchu autant qu’on le voudra, il ne pourra rien y faire. Et si on regardait les choses sous un nouvel angle ?

L’objectif : faire le point sur ses besoins. Derrière chacune de nos raisons de vouloir être en couple, se cache un besoin non satisfait. Pour le mettre en lumière, on fait ce petit exercice de mise à distance. On rédige son/ses attentes : "J’aimerais un amoureux pour me sentir moins seule." Puis on enlève l’amoureux de la phrase, et on traduit cette envie en constat sur soi-même : "Je ne suis pas bien seule." Enfin, on rédige notre besoin personnel : "Mon besoin serait de me sentir heureuse avec moi-même."

Et maintenant ? Ce n’est qu’en se sentant entière et à l’aise célibataire que l’on sera prête à partager une vie de couple équilibrée. Cela implique de trouver en nous, plutôt qu’à l’extérieur, les ressources pour répondre à nos besoins : la confiance en soi pour se sentir rassurée, le petit moteur interne qui vibre pour se sentir avancer, le courage d’assumer seule ses besoins…

Le recours à une aide thérapeutique peut alors s’avérer utile. C’est ce qui a tout débloqué pour Magali, confrontée à la peur panique de passer à côté de la vie de famille : "Je cherchais le père de mes futurs enfants, et la trentaine avançant, ça devenait urgent. J’ai fini dans le cabinet d’une psy le jour où Julien m’a quittée parce qu’il venait de mettre enceinte une autre fille, deux mois après notre premier baiser… Ça a été un choc, mais un déclic aussi. Il m’a fallu un an pour mûrir ma décision et passer à l’acte : à 35 ans, j’ai fait un bébé toute seule, avec un don de sperme. Trois ans plus tard, libérée de ma peur, j’ai un nouvel amoureux qui aime ma fille comme la sienne, et on parle de mettre un petit deuxième en route."

Miser sur l’honnêteté pour passer de la rencontre amoureuse au couple

Longtemps, on a suivi les codes édictés par les experts de la séduction – nos copines aussi célib que nous, ou pire, maquées depuis l’ère pré-Tinder. On a aussi suivi la peur, celle d’être déçue, une fois de plus. Résultat : on a mis au point une routine de séduction bien éloignée des Disney sur lesquels on tripait enfant.

Sophia le reconnaît : "Je rêve d’une histoire simple, mais à chaque nouvelle rencontre, j’attends trois jours avant de le rappeler, je ne couche pas le premier soir même quand j’en meurs d’envie, et je stalke toutes ses ex sur Facebook depuis 2009… Puis j’attends qu’il me donne assez de preuves d’attachement pour me rassurer. Chaque nouvelle déception fait grandir mon découragement… "

Lorsqu’on se protège par peur de se faire avoir, c’est exactement le message que l’on envoie à notre partenaire : la méfiance. Que gagne-t-on en retour ? La peur de l’autre de s’engager avec quelqu’un qu’il sent sur la retenue. C’est le serpent qui se mord la queue. 

L’objectif : sortir de la parade de séduction. Et si on la jouait franc-jeu dès le premier date ? Nous, avec nos blagues parfois ras la ceinture, nos envolées lyriques quand on décrit ses yeux émeraude qui provoquent des marées d’eau douce dans notre bas-ventre, notre rire déployé à son maximum sans mettre une main devant la bouche pour planquer nos dents un peu trop en avant, et cette audace qui nous surprend nous-même quand on lui lancera avant le dessert : "Tu viens à la maison après ? J’ai très envie de toi !"

Et maintenant ? Soit on chevauche gaiement l’étalon conquis, soit… il a flippé, rapport au fait qu’il n’a pas croisé une meuf sans filtre depuis un bail. On s’interdit alors notre réflexe habituel, celui qui consiste à se mettre sur la défensive et à se dire «"tant pis pour lui il ne sait pas ce qu’il loupe", ou pire, à se fouetter intérieurement : "Eh merde, je n’aurais pas dû suivre les conseils de ces magazines débiles."

Chez Cosmo, on ne se vexe pas… On insiste : l’honnêteté est notre meilleure amie. Plutôt que de supposer, posons des questions : "Je te sens sur la retenue, il y a quelque chose qui te freine ?" On lui demande quelles sont ses craintes, ses besoins… On ne juge pas et on partage les nôtres. Une belle manière de se rapprocher davantage encore. À ce niveau de conversation, s’il a suivi, on est au moins tombée sur un mec bien, prêt pour une histoire saine, marquée du sceau de la communication. S’il botte en touche, on écoute la petite voix du coeur qui nous souffle de lui laisser une autre chance… ou de slider vers la gauche.