L’endométrite est une infection de la muqueuse utérine qui se développe généralement après un accouchement, mais pas seulement. Elle nécessite une prise en charge rapide pour limiter tous risques de complication. 

Qu’est-ce que l’endométrite ?

« L’endométrite est une infection de l’endomètre, c’est-à-dire de la muqueuse qui tapisse l’intérieur de la cavité utérine », explique Odile Bagot, gynécologue. « Elle est due à une infection bactérienne ascendante, lorsque des bactéries provenant du vagin ou du col de l’utérus remontent vers l’utérus, précise-t-elle. L’endométrite survient après une intervention intra-utérine (hystéroscopie, curetage, mise en place d’un stérilet), un accouchement, une fausse couche ou une IVG ».

Quels sont les symptômes de l’endométrite ?

Les symptômes courants de l’endométrite sont « des douleurs pelviennes, accompagnées de pertes vaginales malodorantes et d’un état fiévreux », indique Odile Bagot. Dans certains cas, la patiente peut également ressentir une sensation de malaise général, de la fatigue, des nausées ou des maux de tête.

À quoi est-elle due ?

« L’endométrite la plus fréquente est post-partum, c’est-à-dire survenant après un accouchement », souligne la gynécologue. Il existe également des cas d’endométrite consécutifs à la pose d’un stérilet ou post-abortum, plus souvent après une interruption de grossesse ou un curetage par voie chirurgicale », poursuit-elle. « Dès qu’on introduit des germes par voie médicale ou chirurgicale au niveau de l’endomètre, on peut avoir un risque  d’endométrite ».

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Comment la diagnostique-t-on ?

Le diagnostic d’endométrite peut être posé en combinant plusieurs éléments, notamment les symptômes rapportés par la patiente, l’examen clinique et des tests complémentaires. « Le médecin ou gynécologue effectue un prélèvement bactériologique pour identifier le germe », détaille Odile Bagot. Des tests sanguins peuvent être effectués pour vérifier les marqueurs inflammatoires tels que la numération globulaire complète (NFS), la vitesse de sédimentation (VS) et la protéine C réactive (CRP). « Des niveaux élevés de ces marqueurs peuvent indiquer une infection », signale la gynécologue.

Quelles sont les traitements de l’endométrite ?

Le traitement de l’endométrite repose généralement sur la prise d’antibiotiques pour éliminer l’infection bactérienne. « Les antibiotiques sont administrés par voie intraveineuse si la patiente est hospitalisée, généralement pendant une semaine, ou par voie orale si l’infection est légère et ne présente pas de signes de complication », note la gynécologue. Enfin, si c’est l’endométrite est secondaire à la pose d’un stérilet, il faut le retirer et envisager un autre mode de contraception.

Quelles sont les complications possibles ?

Si l'endométrite est soignée correctement et à temps, elle n’aura pas de conséquence et ne mettra pas en danger une potentielle grossesse. Dans de rares cas, on peut avoir une forme grave, qui ne répondra pas aux traitements ou aura été prise en charge trop tard. A ce moment-là, l’endométrite pourra gêner le développement normal d’une grossesse et entraîner une fausse couche, une grossesse extra-utérine et un abcès pelvien.

« Pour limiter les risques d’endométrite iatrogène, c’est-à-dire liée à un geste intrusif, il faut procéder à une bonne désinfection au niveau du col et du vagin et éventuellement faire des prélèvements bactériologiques préalables à l’intervention », prévient Odile Bagot.