Ressentir une légère gêne aux ovaires quand on ovule est normal. La sage-femme, Coralie L’Honoré explique pourquoi cette douleur est présente, et que faire si elle est trop forte.

Douleur ovulatoire, résultat du cycle menstruel

« Pour bien comprendre pourquoi avoir mal quand on ovule est normal, il faut avoir en tête les différentes phases du cycle menstruel », avance la sage-femme Coralie L’Honoré. Un cycle dure en moyenne 28 jours et est composé de trois phases :

  • La phase folliculaire de J1 à J13, la partie épaisse de l'utérus, l'endomètre, se développe après les règles
  • La phase ovulatoire de J13 à J14, déclenchement de l'ovulation et formation de l'ovocyte
  • La phase lutéale de J14 à J28, l’ovocyte se déplace et est expulsé s’il n’est pas fécondé

« A la fin du cycle, l’endomètre est très épais, rempli de sang et on arrive à la première phase avec les règles, la dégradation de l’endomètre, qui va s’épaissir de nouveau », ajoute la spécialiste.

« Lors de la deuxième phase, on peut ressentir des douleurs ovulatoires soit le jour même (J14) ou 1 jour avant (J13) », précise l’experte. « Le mécanisme de l’ovulation est déclenché. On retrouve des follicules de la première phase qui se développent dans un des ovaires. Parmi tous ces follicules, il y en a un qui augmentera de volume, et deviendra l’ovocyte. Sa sortie de l’ovaire vers la trompe entraîne des douleurs ovulatoires », explique Coralie L’Honoré. 

Quels sont les symptômes des douleurs ovulatoires ?

« Les douleurs sont généralement localisées au niveau de l’ovaire qui travaille, donc soit celui de droite ou de gauche, ils alternent entre chaque cycle pour des raisons hormonales », expose Coralie L’Honoré. « La douleur dure généralement un ou deux jours, et reste supportable et gérable », rassure la sage-femme.

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« Parfois, la douleur peut se déplacer dans la trompe, dans l’utérus, ou au niveau des lombaires et du dos », déclare la spécialiste. « Il est possible d’avoir des petits saignements qui sont liés à l’expulsion de l’ovocyte », ajoute l’experte. « La peine est propre à chacune, elle est variable d’une femme à une autre, et d’un cycle à un autre », rappelle Coralie L’Honoré. 

Quand faut-il s’inquiéter de ses douleurs ovulatoires ?

« Il faut s’inquiéter des douleurs ovulatoires quand elles durent plus que la phase ovulatoire, que la peine est très forte et si l’ovaire douloureux est toujours le même », alerte la sage-femme. Ces facteurs peuvent cacher une cause organique, telle que :

  • Le syndrome des ovaires polykystiques (SPOK), entraîne des douleurs ovulatoires

« Souvent, le SPOK entraîne moins d’ovulation, toutefois, toutes les patientes n’ont pas ce symptôme, c’est un syndrome propre à chacune », insiste Coralie L’Honoré. « Avec le SPOK, le cholestérol est élevé donc la sécrétion des hormones est en décalage entre les deux phases », avance la spécialiste.

« En général, les patientes n’ont pas plus de douleur, mais une gêne qui s’explique par une ovulation moindre », argue l’experte. Autrement dit, les follicules immatures s’accumulent dans l’ovaire, aucun follicule dominant ne se crée, donc l’ovaire gonfle et devient douloureux.

  • L’endométriose, signe d’ovulation douloureuse

« En fonction du placement de l’endométriose les symptômes sont différents », insiste également Coralie L’Honoré. « Si elle est placée au niveau des ovaires ou du ligament qui les tient, alors les douleurs ovulatoires peuvent être assez fortes, étant donné que l’ovulation tire sur ses tissus », justifie la sage-femme.

  • Des kystes ovariens, synonymes de douleurs ovulatoires

« Les kystes ovariens ne sont pas à confondre avec le SPOK », déclare la spécialiste. « Les kystes ovariens sont bénins et anodins, mais peuvent engendrer des douleurs, car ils sont positionnés sur les ovaires, ce qui les rend physiquement lourds », explique l’experte.

Enfin, peut-être que vous ne rencontrez aucune douleur ovulatoire lors de votre cycle menstruel, mais pas d’inquiétude. Ce phénomène s’explique soit par la prise d’une contraception hormonale qui bloque l’ovulation. Soit par des facteurs environnementaux, tels que le stress. « Quand on est stressé, le niveau de cortisone est élevé donc il n’y a pas d’ovulation, pas de règle et donc aucune douleur n’est ressentie », justifie Coralie L’Honoré. 

Comment soulager ses douleurs ovulatoires ?

Si les douleurs ovulatoires sont trop présentes, alors il faut consulter un.e gynécologue ou une sage-femme et réaliser une échographie pelvienne, et possiblement un bilan sanguin. Si une des pathologies citées est déclarée alors le ou la professionnel.le de santé vous proposera un traitement adapté. Mais iel peut vous conseiller de prendre la pilule par exemple. « La contraception hormonale bloque les douleurs comme il n’y a pas d’ovulation », ajoute la sage-femme.

Le ou la professionnel.le consulté.e pourra vous prescrire des médicaments antalgiques comme de l’ibuprofène ou du paracétamol, pour soulager les douleurs.

Enfin, il existe des remèdes naturels pour calmer les douleurs ovulatoires, tels que l’huile d’onagre et de bourrache. Ces dernières sont à prendre avec l’avis de votre gynécologue ou sage-femme.