Les fissures vaginales se manifestent d'abord par une gêne. Puis vous faites l’amour, et au moment de la pénétration, une grande douleur vous surprend terriblement. Forcément, ça inquiète. Et on ne peut pas dire que le vagin soit la partie la plus accessible du corps pour aller observer par vous-même ce qu’il se passe. Malgré tout vous en êtes sûre, vous avez des fissures vaginales.
Les causes des fissures vaginales
On parlera surtout de lésions vaginales, voire de microlésions. Elles sont à distinguer des déchirures vaginales. La gynécologue Hélène Jacquemin-Le Vern insiste : "Ce n'est pas du tout la même chose. Les déchirures vaginales n'apparaissent jamais en dehors d'un accouchement." Les fissures vaginales sont en revanches possibles hors accouchement. Et lorsqu'elles surviennent, elles doivent obligatoirement être suturées", assure-t-elle.
L’une des principales raisons de ces lésions vaginales est la sécheresse. Et la principale raison pour lesquelles elles s’aggravent, en général, c’est vous (et votre partenaire). Plus précisément, c’est votre insuffisant recours au lubrifiant. La peau autour de la vulve et de l'intérieur des lèvres est très fragile. Ainsi, si la lubrification est insuffisante, le pénis, ou tout autre objet sexuel, ne va pas glisser, mais va tirer cette peau. Les microlésions sont alors créées.
Cela peut très bien arriver également lorsque vous vous donnez du plaisir toute seule, y compris lors de la masturbation sans sextoys. Attention les doigts mesdames ! Et bien que ça puisse paraître évident, un coup d’ongles et les peaux mortes qui ont durci autour de ceux-ci sur la muqueuse qui recouvre les parois de votre vagin génèrent ces petites déchirures. "On peut très rapidement provoquer une fissures cutanées au niveau de la vulve ou du périnée"
Ces plaies vaginales peuvent se créer également lors d’un acte beaucoup moins plaisant qu’une partie de jambes en l’air : au moment de mettre un tampon pendant votre période de règles, si votre vagin est un peu sec. Sachez qu’il est également courant de ressentir des fissures vulvaires en exerçant une pression excessive sur le périnée, situé entre le vagin et l'anus. La taille du pénis de votre partenaire ou de votre jouet sexuel, et une nouvelle fois un manque de lubrifiant, sont à l’origine de ce problème. De même que des positions qui exercent une pression supplémentaire sur le périnée, telles que la levrette et la sodomie.
Vous n'avez pas de rapports sexuels, ne pratiquez pas la masturbation et avez tout de même des fissures ? Cela a une explication : "Elles peuvent aussi apparaître en cas de maladie de la peau, si on a du psoriasis par exemple ou s'il y a un déséquilibre de la flore vaginale", précise Hélène Jacquemin-Le Vern.
Comment soigner une lésion au vagin ?
"C'est douloureux et ça met du temps à cicatriser", affirme la gynécologue. Mais pas de panique : la magie du vagin va encore frapper. Tout comme il est autonettoyant (reposez tout de suite ce gel douche intime dans le rayon du supermarché, il ne sert à rien), il est également auto-guérissant. Dans une certaine mesure bien sûr.
Les blessures vaginales peuvent se soigner par elles-mêmes à condition de ne pas venir les titiller. Évitez de faire l’amour pendant quelques jours, ou d’introduire quelque objet que ce soit afin de laisser cette zone au repos. Gardez simplement la zone propre : encore une fois, l’eau chaude de votre douche suffit à votre hygiène intime, les savons, déodorants ou parfums même spécifiquement dédiés à votre sexe, ne feront qu’aggraver la situation.
Mais si la sécheresse vaginale ne s'atténue pas : vous devez consulter un.e spécialiste. "Il existe des traitements pour fissure vulvaire à base d'ovules pour régler ce problème", détaille la gynécologue. Votre sécheresse peut également nécessiter un traitement de votre flore vaginale. "C'est plus rare, mais cela peut aussi s'expliquer par un dérèglement hormonal, et dans ce cas votre gynécologue peut vous prescrire des oestrogènes à appliquer localement en crème ou en ovule", ajoute-t-elle.
D’autres petits changements peuvent êtres faits : il est nécessaire d’éviter tout accessoire ou vêtement qui va créer une zone d’humidité (avec votre propre sueur) ou d’irritation. Ainsi, ne portez pas de collants et changez par exemple de sous-vêtements en privilégiant ceux en coton, et surtout ceux dans lesquels vous vous sentez bien. S’il y en a un qui vient frotter contre l’entrée du vagin, on le laisse de côté, aussi sexy soit-il.
Comment éviter les fissures vaginales ?
LUBRIFIANT. On ne le répètera jamais assez, alors on le met en majuscules. "Si on lubrifie bien la zone, on diminue vraiment le risque de fissures", rappelle la gynécologue. La sécheresse étant la principale raison de l'apparition de blessures au vagin, la lubrification est votre meilleure amie. Laissez-vous le temps de mouiller avant chaque pratique sexuelle, en faisant monter l’excitation.
Cependant, il se peut que ces lésions reviennent un peu trop souvent. Vous pourrez ressentir un picotement, puis une douleur. Ou alors ne pas vous en apercevoir avant d’avoir des petits saignements. Dans ce cas-là, allez voir votre médecin généraliste ou votre gynécologue. Si ces fissures se résorbent en général d’elles-mêmes, cela pourrait vous rassurer, et écarter la suspicion d’un autre souci ou de maladie, comme la vulvodynie. En bref, une seule règle à respecter : prenez soin de votre vagin comme de la prunelle de vos yeux, car il est au moins aussi précieux qu’elle.