Comment se déroule une IVG chirurgicale ?

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Comment se déroule une IVG chirurgicale ?
L’IVG instrumentale ou chirurgicale consiste en une aspiration de l’œuf, précédée d’une dilatation du col de l’utérus. Quelles sont les étapes à respecter ? Comment se déroule l’intervention ? Quels sont les risques ? Les réponses de Danielle Hassoun, gynécologue.

Il existe deux types d’interruption volontaire de grossesse (IVG) : l’IVG chirurgicale (ou instrumentale) et l’IVG médicamenteuse. En France, près de 97 000 interruptions volontaires de grossesse (IVG) instrumentales sont réalisées chaque année. L’IVG chirurgicale est pratiquée jusqu’à la fin de la 14e semaine de grossesse.

Qu’est-ce qu’une IVG chirurgicale ?

« L’IVG instrumentale (chirurgicale) est une interruption volontaire de grossesse réalisée à l’aide d’un geste technique appelé curetage ou aspiration », définit Danielle Hassoun, gynécologue. Elle a obligatoirement lieu dans un établissement de santé (hôpital ou clinique). 

Quels sont les délais pour avorter par voie instrumentale ?

« L’IVG chirurgicale est pratiquée jusqu’à la fin de la 14e semaine de grossesse (soit la 16e semaine d’aménorrhée) en France », explique Danielle Hassoun. La femme enceinte doit avoir une information détaillée sur les deux méthodes possibles et choisit, avec son médecin ou sa sage-femme, la plus adaptée à sa situation.

Comment se passe une IVG chirurgicale ?

L’IVG instrumentale est réalisée sous anesthésie générale ou locale. « Dans un premier temps, on donne à la patiente un médicament pour dilater le col de l’utérus », indique Danielle Hassoun. Une fois le col bien ouvert, le médecin introduit dans l’utérus un petit tube (ou canule) relié à un dispositif permettant d’aspirer le contenu utérin. La préparation cervicale repose sur :

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  • une antiprogestérone, la mifépristone (à prendre par la bouche 36 à 48 heures avant l’aspiration) ou sur une prostaglandine, le misoprostol (à prendre par la bouche 3 à 4 heures avant l’aspiration) ;
  • ou sur le géméprost (un ovule par voie vaginale 3 heures avant l’aspiration).

L’intervention en elle-même dure une dizaine de minutes mais une surveillance de la patiente doit ensuite être réalisée pendant quelques heures.« Elle est réalisée en ambulatoire, ce qui signifie que la patiente rentre chez elle au bout de quelques heures », précise la gynécologue. 

Les jours suivants l’IVG chirurgicale, « des saignements peuvent apparaître », poursuit-elle. « Ils peuvent durer une dizaine de jours ». S’ils sont abondants et/ou persistants et/ou accompagnés de fièvre ou de vomissements, il faut consulter.

En quoi consistent les deux consultations avant l’IVG ?

Ces deux consultations médicales sont obligatoires pour toutes les femmes (majeures et mineures). 

  • La première consultation pour une IVG

Au cours de cette consultation, la femme fait une demande d’IVG et reçoit des informations sur les différentes méthodes (chirurgicale et médicamenteuse), sur les lieux de réalisation et sur les risques et effets secondaires possibles. Le médecin doit lui proposer de bénéficier d’un entretien psycho-social. Il précise que cet entretien est facultatif pour une personne majeure et obligatoire pour une personne mineure. Cette première consultation constitue aussi une occasion d’être informée des moyens de prévention et de dépistage des infections sexuellement transmissibles et du VIH.

  • La deuxième consultation pour une IVG
Cette seconde consultation a lieu au moins une semaine après la première consultation. Lors de celle-ci, la patiente confirme sa demande d’IVG par écrit et remet son consentement au médecin. Elle apporte des informations utiles pour l’intervention et signale si elle a eu des antécédents médicaux importants (maladies, interventions chirurgicales, allergies, traitements…). 
Le médecin explique en détail le déroulement de l’interruption de grossesse chirurgicale et détermine le mode d’anesthésie (locale ou générale) le mieux adapté à votre situation. 

Comment se déroule la visite de suivi après l’IVG ?

Après une IVG, une visite de suivi est nécessaire. Cette consultation a lieu généralement 14 à 21 jours après l’intervention chirurgicale. Cette visite a pour but de s’assurer qu’aucune complication n’est apparue, par exemple une infection utérine ou une rétention ovulaire (fragments de grossesse). C’est aussi le moment d’évoquer les moyens de contraception les plus adaptés à votre situation si ça n’a pas déjà été fait. Le médecin peut orienter vers une consultation psycho-sociale si besoin. 

IVG chirurgicale : quels troubles peuvent survenir ?

Les complications après une IVG sont rares. Les principales complications, rencontrées dans moins de 1% des cas, sont la perforation utérine lors de la dilatation du col ou lors de l’aspiration, la déchirure du col de l’utérus et l’hémorragie pendant l’aspiration. Il existe un risque d’infection, lui aussi très rare. En cas de fièvre, de pertes de sang importantes ou de fortes douleurs abdominales dans les jours qui suivent l’IVG chirurgicale, il est recommandé d’appeler rapidement l’établissement où a eu lieu l’IVG.

Quelle est l’efficacité d’une IVG instrumentale ?

Le taux de réussite de la méthode instrumentale est de 99,7 %, le risque d’échec est donc très faible. « Le risque d’échec est minime », rassure Danielle Hassoun. 

Quelles sont les contre-indications à l’IVG chirurgicale ?

« Il n'existe pas de véritables contre-indications à la pratique de l’IVG par aspiration, à part les cas de malformations utérines », indique la spécialiste. Toutefois, ce type d'IVG nécessitant la réalisation d’une anesthésie, les risques encourus sont identiques à ceux de toutes les opérations chirurgicales pratiquées sous sédation. C’est pour cela qu’une consultation avec un médecin anesthésiste est requise préalablement à l’intervention.

Quand reviennent les règles après une IVG par aspiration ?

« Comme pour l’IVG médicamenteuse, les règles reviennent généralement 4 à 5 semaines après l’avortement », souligne Danielle Hassoun. « La reprise de la fertilité après une IVG est immédiate », insiste la gynécologue-obstétricienne. Il est donc recommandé de reprendre votre contraception habituelle le jour de l’avortement. 

Comment bien se préparer à une IVG chirurgicale ? 

Afin que l’IVG se déroule dans les meilleures conditions possibles, n’hésitez pas à vous faire accompagner dans vos démarches par une personne de confiance. 

Un arrêt de travail peut vous être prescrit. Si votre médecin ne le propose pas automatiquement, n’hésitez pas à le demander si vous avez besoin de quelques jours. L’avortement peut être vécu de manières très différentes selon les femmes, et toutes sont légitimes. Si vous avez besoin de parler, de vous sentir écoutée et soutenue, n’hésitez pas à vous confier à un·e proche. Vous pouvez aussi contacter le planning familial ou vous diriger vers des associations et/ou vers un·e psychologue. 

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