Si le succès mondial de la trilogie 50 Nuances de Grey a popularisé le sadomasochisme (SM) et a rendu certaines pratiques plus admises, il est assez réducteur du milieu BDSM. Il existe de nombreuses façons d’explorer le SM. Si vous voulez vous y mettre avec votre/vos partenaire(s), voici quelques conseils pour prendre du plaisir en toute sécurité.

Le sadomasochisme (SM), une pratique du BDSM

SM signifie sadisme et masochisme, ou sadomasochisme. Il s’agit d’une pratique qu’englobe le BDSM, acronyme de bondage et discipline (BD), la domination et la soumission (DS) et le sadomasochisme (SM). Les actes de sadomasochisme sont accomplis par des personnes qui obtiennent du plaisir en donnant ou en recevant de la douleur. « Le sadisme va plutôt concerner les personnes autrices de sévices, tandis que le masochisme concerne celles qui les reçoivent », indique Claire Alquier, sexologue.

La douleur infligée peut être physique, comme tirer les cheveux, fouetter, pincer ou jouer avec la température, ou émotionnelle, par le biais de l’humiliation ou la soumission totale. « La communication et le consentement sont les ingrédients principaux pour des pratiques SM réussies », insiste la sexologue. Parce que le BDSM peut inclure des activités nouvelles, intimidantes et risquées, vous devez procéder avec soin et prudence. « Ce sont des codes, des jeux, des séances consentis entre les partenaires, avec un cadre sérieux qui est posé. On ne fait pas du SM à la légère », ajoute-t-elle.

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Quelles sont les règles de base pour explorer le SM ?

Avant de vous lancer dans le SM, vous et votre/vos partenaire(s) de jeu devriez avoir une discussion approfondie sur ce que vous voulez faire, sur vos désirs et vos limites. « Cela passe par une communication en amont, pendant et après les rapports sexuels. Il faut que les limites soient posées : jusqu’où on va, qu’est-ce qu’on fait, de quoi on parle », argue Claire Alquier. « Le consentement est fondamental et devrait l’être dans toutes les sexualités et pas uniquement les sexualités dites “alternatives” », précise-t-elle.  

Pour se donner une porte de sortie durant le jeu, si jamais cela devient inconfortable, ou pour toute autre raison, on s’entend sur un safe word, qui, lorsque prononcé, met fin immédiatement à l’action. Cela peut aussi être un safe geste, si on a l’intention d’utiliser un bâillon et qu’on ne peut pas parler. L’idéal étant d’utiliser un mot (ou un geste) facile à retenir et qu’on a la certitude de ne pas utiliser par erreur. 

Quelles pratiques pour s’initier au sadomasochisme ?

« Dans le SM, on est sur des nuances extrêmement variées en termes de pratiques, d’intensités, de durées », rappelle Claire Alquier. Les pratiques sont très diverses : les jeux d’impact comme la fessée érotique ou la flagellation, les jeux de température, la privation sensorielle, les sensations de pincement ou encore la douleur émotionnelle telle que l’humiliation ou la soumission. 

Si vous débutez, la sexologue recommande de commencer par des jeux moins extrêmes, comme la privation sensorielle et le jeu de sensations. La privation sensorielle signifie enlever l’un des sens, comme bander les yeux de votre partenaire, de sorte qu’il ou elle se concentre sur d’autres sens, comme le toucher ou l'odorat. Commencez par lui bander les yeux, puis utilisez une plume ou vos dents pour le stimuler ou le chatouiller.

L’importance de l’aftercare après les jeux SM 

Dans le BSDM et le SM, il y a cette communication en amont, mais souvent ce que qu’on recommande aux gens qui commencent à pratiquer, c’est qu’il y ait aussi un espace après, où on débriefe ce qui vient de se passer. On parle d’aftercare, une période de soins et de caresses que dominateurs et soumis se prodiguent l’un·e l’autre immédiatement après une séance afin de répondre aux besoins physiques, psychologiques et émotionnels. Lors de ce moment, les personnes en profitent pour débriefer, ce qui a été apprécié, les points à améliorer pour la prochaine fois, le ressenti de chacun·e, etc. 

Si l’aftercare est indispensable dans le cadre de pratiques intenses comme le SM, nous gagnerions tous à nous inspirer de cette communication en aval du rapport selon Claire Alquier. « La communication dans une sexualité vanille me semble tout aussi essentielle. Cela peut permettre d’ouvrir d’autres perspectives, de se dire ce qui était bien, ce qui était bon, et ça a une grande valeur dans la communication érotique. On devrait tou·te·s s’en inspirer », assure-t-elle.