Ces derniers mois, les pénuries de médicaments se sont multipliées partout dans le pays. La faute à un phénomène de mode qui fait augmenter les demandes de certaines molécules, à l’image de l’Ozempic. Cet anti-diabétique est aussi utilisé pour amorcer une perte de poids chez les personnes insulino-résistantes. Mais le problème est aussi du au fait que les productions sont souvent en inadéquations avec les besoins. Pour Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) on constate aussi une évaporation de certains médicaments entre le lieu de production et les officines, ce qui nécessite plus de « transparence dans le circuit ».

Pourquoi certains médicaments sont-ils en rupture ?

Selon le président de l’USPO interrogé par FranceInfo, « près de 4 000 médicaments sont actuellement en rupture de stock ou en risque de rupture ». Un phénomène susceptible de durer dans le temps ? Selon le spécialiste, cela concerne « des ruptures ponctuelles, qui vont durer un mois, deux mois, certaines peut-être plus. Mais on a aussi des ruptures qui s’inscrivent dans la durée et là, ça devient dramatique ». 

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Mais comment contrer la situation ? En juin dernier, le président de la République avait annoncé un « plan de relocalisation » pour la production d’une cinquantaine de médicaments indispensables. Une démarche qui semble plus que nécessaire et que le président de l’USPO juge « fondamentale », même si elle ne résoudra pas le problème pour toutes les molécules. D’autant que les maux hivernaux (rhume, grippe, rhino-sinusite, angine…) impliquent une « consommation accrue de médicaments contre la fièvre ou d’antibiotiques » qu’il faudrait pouvoir anticiper selon Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale de l’ANSM.

Quelles sont les molécules concernées par la rupture ?

Contrairement aux pénuries de l’années dernière, cette année, elles concernent d’autres références. « On pourrait en effet manquer d’amoxicilline, de cortisone, d’antalgiques, mais aussi de médicaments anti-cancer ou des anti-diabète » indique Pierre-Olivier Variot. Mais alors que le gouvernement a récemment rédigé une « liste des médicaments essentiels » afin de limiter les pénuries, les médecins et pharmaciens haussent les yeux au ciel en mettant en avant de nombreuses redondances des molécules et l’omission de certaines. Bref, le casse-tête pourrait encore durer longtemps pour les malades.