On ne le considère par toujours à sa juste valeur, mais le sommeil est crucial pour le maintien de notre bonne santé. Lorsque les mauvaises nuits s’accumulent à cause d’un trouble du sommeil - insomnies, apnées du sommeil, travail nocturne, nuits trop courtes… - les répercussions peuvent être sévères. Baisse de l’acuité et de la concentration, prise de poids, irritabilité voire dépression, troubles cardio-vasculaires ne sont que quelques exemples de ce qui pourraient advenir. Si cela est exceptionnel, pas inquiétude. Mais c’est lorsque le phénomène se répète régulièrement qu’elle devient source de préoccupations. 

Un sommeil de mauvaise qualité peut être fatal

Selon une étude publiée dans Neurology et menée par le Dr Wendemi Sawadogo (Université Virginia Commonwealth à Richmond), cumuler les mauvaises nuits de sommeil pourrait augmenter considérablement les risques cardio-vasculaires, dont ceux de faire un AVC, notamment chez les personnes de moins de 50 ans. Un phénomène préoccupant lorsque l’on sait que l’insomnie est un symptôme qui touche une part importante de la population mondiale. L’étude précise par exemple qu’un tiers des Américains en souffrent, tandis qu’en France, on est entre 30 et 50% de la population. 

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Ce trouble du sommeil augmente considérablement les risques de faire un AVC

Le lien entre les symptômes de l'insomnie et les accidents vasculaires cérébraux est sous-étudié et le mécanisme sous-jacent reste incertain » précisent les auteurs de l’étude. C’est ce qui les a poussés à étudier le comportement nocturne de 31 123 américains de plus de 50 ans et de leurs conjoints (âge moyen : 61 ans), de 2002 à 2020, n’ayant jamais été victimes d’un AVC auparavant. Si 57% des personnes participant à l’étude étaient des femmes, les chercheurs se sont surtout attardés à étudier le profil de celles déclarant avoir des difficultés à s'endormir ou à maintenir le sommeil, celles ayant tendance à se réveiller tôt ou ayant un sommeil non réparateur.

Au cours de l’étude, près de 2000 AVC ont été recensés. « Comparativement aux sujets ne présentant aucun symptôme d'insomnie, un risque accru d'accident vasculaire cérébral a été observé chez ceux dont les scores de symptômes d'insomnie allaient de 1 à 4 et de 5 à 8 » rapportent les chercheurs. Ainsi, ceux de la première catégorie voyaient leur risque augmenter de 16%, quand ceux de la seconde avaient 51% de chance en plus. Les risques étaient encore plus importants en cas de comorbidités (diabète, hypertension, maladies cardiaques, dépression) ou chez les adultes de moins de 50 ans. « Déterminer quels problèmes de sommeil entraînent une augmentation risque d'accident vasculaire cérébral peut permettre des traitements plus précoces ou des thérapies comportementales pour les personnes qui ont du mal à dormir et éventuellement réduire leur risque d'accident vasculaire cérébral plus tard dans la vie » ont conclu les chercheurs.