Après une dispute, vous avez tendance à ruminer et à vous dire que vous aviez raison ? C’est peut-être le signe que vous vous disputez mal. Dans un article du 29 août 2023 pour Psychology Today, le psychologue Seth J. Gillihan a décrypté nos biais cognitifs qui empêchent la bonne résolution des conflits.

Et si vous aviez tort ?

« Lors du dernier désaccord avec votre partenaire, quel parti avez-vous pris ? », commence le thérapeute, « Le vôtre évidemment ». Si la question peut sembler étrange, elle n’en est pas moins intéressante car bien que vous ayez toujours choisi votre propre parti au début d’une dispute, vous avez forcément déjà réalisé au cours ou après une discussion que votre moitié n’avait pas complétement tort et que vous étiez même peut-être un peu dans le faux... Néanmoins, rassurez-vous cette confiance aveugle que nous plaçons en nos propres opinions lors d’un moment d’agacement ne fais pas de nous des êtres de mauvaise foi mais simplement des individus sujets à des biais cognitifs.  

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Selon Seth J. Gillihan, le reflexe consistant à se persuader de notre bien-fondé serait un mécanisme de protection de notre cerveau. « Quand vous pensez que votre bien-être est menacé, votre esprit se concentre rapidement sur ce qui va être perçu comme protégeant vos intérêts » explique-t-il. Ainsi, il pourrait être compliqué pour nous d’entendre des informations allant à l’égard de notre point de vue, y compris dans nos relations.

Et si vous manquiez de compréhension ?

Ce reflexe d’auto persuasion mène alors à une justification interne de nos comportements, suffisante à nous conforter dans le statut du « good guy ». Pourtant, face à ceux de notre partenaire, nous pouvons avoir tendance à rester très critiques. Le psychologue mentionne un exemple : « Imaginons que votre partenaire soit désagréable, pour aucune raison apparente, vous serez énervé contre lui. Mais si vous êtes désagréable de la même manière, ce sera plus simple de justifier votre irritation. Vous vous direz peut-être qu’il n’avait qu’à pas vous poser une question quand vous étiez en train d’essayer de vous concentrer ou avant que vous ayez bu votre café. 

Et ce fonctionnement est renforcé par un autre biais appelé « L’erreur fondamentale d’attribution ». Un schéma qui consiste en une importance disproportionnée donnée à certains facteurs en fonction de la personne concernée par une situation. Par exemple, Seth J. Gilihan cite le cas d’un accident de voiture : si mon partenaire a un accident j’aurais tendance à lui reprocher de ne pas avoir été assez prudent, mais si j’ai un accident, je risque de blâmer plutôt les autres conducteurs et la mauvaise visibilité.

Se disputer mieux

Ainsi, s’il est difficile de chasser le naturel, vous pouvez apprendre à le reconnaître pour changer votre manière de vous disputer. Votre esprit vous soufflera toujours, sans doute, que vous avez raison lors d'une dispute de couple mais en identifiant ces schémas vous pouvez devenir moins tenace. Le psychologue conseille alors de « voir ce que cela donne d'envisager la possibilité que vous et votre partenaire détenez chacun une partie de la vérité. Plutôt que d'essayer de faire comprendre à votre partenaire que vous avez raison, cherchez à l'écouter et à comprendre son point de vue. » Ainsi, en visant le consensus plutôt que la persuasion dans vos disputes, vous apprendrez à communiquer plus sainement.