Un sondage vient de révéler que 55% des femmes de 50 à 74 ans n’ont pas participé à la campagne de dépistage nationale du cancer du sein organisée en France en 2022. De quoi inquiéter quand on sait que cette maladie est la plus répandue des cancers féminins. Mais pourquoi sont-elles si peu nombreuses à se faire dépister ?

Plus d'une femme sur deux ne se fait pas dépister du cancer du sein

Penser à réaliser sa mammographie en prévision des signaux d’un cancer du sein n’est pas toujours le rendez-vous médical qui passe en priorité chez les femmes. Pourtant, avec plus de 60 000 nouveaux cas par an et 900 000 personnes atteintes en France, le dépistage devrait davantage être pris en considération. Dans un sondage réalisé sur 1006 femmes âgées de plus de 18 ans et publié en août 2023, l’institut d’études OpinionWay a révélé que seulement 44,9 % des femmes de 50 à 74 ans ont participé à la campagne de dépistage nationale du cancer du sein en 2022. Un taux inquiétant qui a interpellé la Ligue contre le cancer, qui rappelle que « l’intérêt du dépistage, c'est d'arriver avant que les signaux n'apparaissent ».

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Rendez-vous bisannuel gratuit, la participation à un dépistage du cancer du sein pour les femmes de 50 à 74 ans est conseillé, et même très recommandé. L’Institut National du cancer (INCa) rappelle que se faire dépister reste la meilleure solution pour prévenir la maladie : « le dépistage des cancers du sein permet de détecter tôt une éventuelle anomalie ou un cancer avant l'apparition de symptômes. Cette détection précoce augmente les chances de guérison : elle permet à 99 femmes sur 100 d’être en vie 5 ans après le diagnostic. » Un taux de guérison qui redonne espoir face à la maladie, mais encore faut-il qu’elle soit détectée à temps. Mais alors, pourquoi les Françaises sont-elles freinées à l’idée d’aller se faire dépister ?

Les raisons qui freinent les Françaises à ne pas faire un dépistage du cancer du sein

Les résultats du sondage dévoilent également que si 89 % des femmes interrogées par OpinionWay déclarent se sentir concernées par le dépistage, on constate cependant que 12 % d’entre elles admettent n’y avoir jamais participé, ce qui représente plus d’un million de femmes en France. Un résultat qui place la France en bas du classement européen, loin des pays nordiques comme le Danemark ou la Finlande, dont les taux de participation dépassent les 80 %. Identifiées grâce au sondage, les raisons qui poussent les Françaises à ne pas participer au dépistage du cancer du sein se concentrent en plusieurs éléments : pour 34% d’entre elles, l’absence de symptômes en est la cause première, pour 20% des interrogées, la crainte d’avoir mal prend le dessus et selon 16% d’entre elles, la peur qu’on leur diagnostique véritablement un cancer les inquiète trop pour passer le pas. La peur de se dénuder face à un médecin et le manque d’informations sont aussi deux des raisons évoquées par les interrogées.

Si ces raisons sont compréhensibles, elles ne doivent cependant pas amener les femmes concernées par un potentiel dépistage à rester dans le déni de leur santé. En réponse à ce sondage, la Ligue contre le cancer s’est, par ailleurs, engagée à davantage informer et à mieux accompagner les femmes, en particulier dans les populations fragiles et les « déserts médicaux ». Lancée le dimanche 1er octobre prochain, la campagne Octobre Rose 2023 a également pour objectif de sensibiliser à la maladie et d’inciter les femmes à davantage se faire dépister pour éviter une découverte trop tardive d’un cancer du sein.