En amour, on sait ce qu’on veut. Peut-être un peu trop. Et ce ne sont pas les applis et leurs filtres super précis qui nous aident à voir plus loin que le portrait-robot du prince charmant...

Célibat : commencer par arrêter d'idéaliser les histoires d'amour

  • Jenvoie bouler mes critères de sélection

À 30 ans, Cécile cherchait un mec entre 32 et 40 ans, sans enfant, profession intellectuelle et globe-trotter. Elle se marre en relisant sa phrase d’accroche : «T’as un passeport et des Miles à dépenser ? Tu m’intéresses. »

Cinq ans plus tard, Cécile est mariée à Robin, fromager, zéro Mile au compteur, papa d’un petit Nino issu d’une précédente union, ils sont installés dans la Drôme et… « Je n’ai jamais été aussi heureuse ! »

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Robin est arrivé dans sa vie à un moment où, lassée des histoires bancales, elle s’était donné un nouvel objectif : s’amuser. « Pour un soir, les critères de l’homme parfait comptent beaucoup moins : on n’est plus dans le mental, on suit son corps et son cœur. » Le meilleur moyen de sortir des buts inconscients qui nous  détournent de l’amour véritable : faire plaisir à ses parents, vivre le conte de fée de nos livres d’enfant, rencontrer un miroir de soi…

Notre histoire est tout le contraire de celle que j’imaginais

« Notre histoire est tout le contraire de celle que j’imaginais. On s’est embrassés éméchés sur le dancefloor d’une boîte sans intérêt, et on a couché dès le premier soir à l’arrière de sa voiture . On est loin d’Hollywood, et pourtant, j’ai trouvé mon Hugh Grant à moi… »

  • Je me donne trois mois pour

Faire tout l’inverse de ce que je fais d’habitude. Je sors au parc le dimanche matin plutôt qu’au bar le samedi soir ; j’ouvre l’âge de mes targets sur Adopte de 18 à 50 ans, et je vais piocher dans les mecs à lunettes plutôt que chez les tatoués ; je dis même OK aux copines qui veulent m’arranger un coup, alors que j’avais mis un point d’honneur à ne jamais accepter.

Bref, je casse tous mes codes de conduite et je m’autorise tous les dérapages sans culpabiliser. L’un d’eux sera peut-être le bon, et sinon, j’aurai des histoires à raconter.

  • Je maffranchis du mythe de lâme sœur

Dans Le Banquet, de Platon, l’Homme originel a quatre bras, quatre jambes, deux têtes… Zeus, effrayé par son pouvoir, le sépare en deux, le condamnant à chercher sa moitié pour toujours. Le célèbre mythe de l’âme sœur persiste dans l’inconscient de nombreux célibataires. On attend celui qui viendra nous compléter enfin.

Spoiler : notre moitié n’existe pas. Ou plutôt : cette complétude que l’on cherche à l’extérieur de soi existe bel et bien… mais en soi. Il aura fallu six ans à Laura pour le comprendre : « Je misais beaucoup sur la rencontre avec un homme qui aurait une bonne situation, pour sortir du stress de gagner ma vie avec des petits boulots qui ne m’épanouissaient pas. »

Résultat : elle passe des soirées à bâiller en écoutant des hommes étaler leur CV : « Je me revois devant cet informaticien m’expliquant par le menu le fonctionnement de son logiciel de compta. » Un enchaînement de relous qu’elle ne doit qu’à elle-même, comme elle le réalise lorsque, licenciée d’un énième job alimentaire, elle postule à une formation pour devenir photographe – son rêve.

En m’autorisant à me réaliser sans attendre le soutien d’un homme, tout a changé

« En m’autorisant à me réaliser sans attendre le soutien d’un homme, tout a changé. » Elle photographie ses premiers mariages, puis travaille en studio… L’argent n’est plus un problème quand elle rencontre Vincent, cadre dans la finance. « Il cherche à changer de boulot pour suivre sa passion pour la musique, je l’encourage ! »

Tirer les leçons de ses relations d'antan pour mettre fin à son célibat

  • Je me donne trois mois pour

Identifier mes besoins : qu’est-ce qu’il me manque pour être heureuse ? Un mec, d’accord, mais encore ? Je peux faire l’exercice à l’envers : si j’avais le mec, qu’est-ce qu’il me resterait à changer pour que ma vie soit parfaite ?

Ça peut être de petites choses : me remettre à la danse africaine, arrêter de fumer… Ou des gros dossiers : faire la paix avec ma mère, me réorienter professionnellement. Qu’est-ce qui m’empêche de commencer maintenant ?

  • Jenterre mes peurs

On en a vu défiler, des saligauds (on reste polie) ! Qu’est-ce qui les attire ? Y a pourtant pas marqué « Bienvenue connard » sur notre front ! Et ce ne sont pas les copines qui nous rassurent : entre celle qui s’est perdue dans les projets de son mec, l’autre qui est sous anxiolytiques depuis sa rupture… L’amour, c’est trop risqué.

Voilà le genre de discours que tient notre inconscient, qui a emmagasiné pas mal d’expériences traumatiques en amour, parfois depuis l’enfance, quand papa et maman passaient plus de temps à s’envoyer des assiettes que des baisers. Notre conscient a beau crier : « Je suis prête pour le grand amour ! » nos peurs crient plus fort encore : « J’ai peur de souffrir, peur de me perdre dans l’autre… »

Pour Manon, c’est le trauma de l’infidélité qu’il a fallu dépasser. « Mon premier amour m’a trompée pendant trois ans, le deuxième m’a quittée pour une autre avec qui il flirtait depuis des mois… » Après ça, comment faire confiance à un homme ? « Une hypnothérapeute m’a mise sur une piste : peut-être que je n’attirais pas ce genre de situation par hasard ? Elle m’a aidée à rembobiner jusqu’à l’histoire de ma mère, souvent trompée elle aussi, toujours victime. Ce schéma, elle me l’a transmis malgré elle et il a biaisé toutes mes relations. »

Une prise de conscience peut parfois suffire à changer les choses, et à sortir de la victimisation pour reprendre les rênes de sa vie amoureuse. Aujourd’hui, Manon a un petit ami en qui elle a confiance : « Je ne dis pas que je ne serai plus jamais confrontée à l’infidélité, mais j’ai appris à ne pas me croire plus poisseuse qu’une autre. »

  • Je me donne trois mois pour

Faire la liste de mes ex. Qu’est-ce qui m’a fait craquer chez eux ? Comment je me suis comportée ? Comment eux se sont comportés ? Pourquoi l’histoire s’est terminée ? J’essaye ensuite de repérer les similitudes pour identifier les schémas préconçus qui me collent aux basques. Je peux aussi interroger mes parents sur leur relation. Et si je sens que ça bloque toujours et que ma méfiance reste au niveau maximal, je me fais aider par un professionnel.

 

Célibataire : cherchez-vous un amoureux ou un père ?

  • Je mets de côté mon désir denfant

« Être célibataire, je le vivrais très bien si j’avais cinq ans de moins. » À 33 ans, Émilie voit défiler les cycles menstruels qui la séparent du père de ses enfants. « Alors que toutes mes copines, casées et enceintes, tentent de me rassurer sur le temps qu’il me reste, je calcule sans cesse : le temps de rencontrer un homme, d’être sûre que c’est le bon, d’habiter ensemble et de prendre la décision… C’est maintenant ou jamais si je veux un bébé ! »

Le temps de rencontrer un homme, d’être sûre que c’est le bon, d’habiter ensemble et de prendre la décision… C’est maintenant ou jamais si je veux un bébé !

Son meilleur ami est honnête : « les meufs de 30 ans passés, tu le sens direct quand elles cherchent le père. Les questions qu’elles te posent, c’est pour voir si tu as le profil. Ça casse l’envie, même quand tu en as envie aussi, tu as l’impression d’être un outil à la réalisation du projet de l’autre, qui ne s’intéresse pas à toi pour ce que tu es. »

Alors que faire ? Émilie s’est posé un ultimatum : « Si le jour de mes 37 ans, je suis célibataire, je me fais inséminer en Belgique. » Une décision difficile, mais mûrement réfléchie : « Cette envie d’enfant me porte depuis toujours, au point que je suis prête à l’assumer seule. » Depuis que c’est clair dans sa tête, elle peut de nouveau dater sans épée de Damoclès au-dessus de la tête. « Et c’est drôle, je sens un vrai changement chez les mecs que je rencontre. Le dernier m’appelle tous les jours depuis trois semaines, il me plaît beaucoup… »

  • Je me donne trois mois pour

Faire le point sur mon désir de maternité et les limites que je lui pose, si besoin avec l’aide d’un(e) thérapeute : ai-je vraiment envie d’un enfant ? Est-ce un projet que je veux partager avec quelqu’un ? Suis-je prête à renoncer si je ne rencontre pas la bonne personne ? Puis-je vivre un projet d’éducation par un autre biais que la maternité ? Une fois au clair avec mes envies, je trouve la solution qui colle le mieux à mon projet : laisser le destin choisir, faire congeler mes ovocytes, donner de mon temps pour des enfants en difficulté…

C’est à partir du moment où je lâche la pression que mon projet a le plus de chance de se réaliser.