En France, on estime que 1% environ de la population est allergique au latex. Mais ce pourcentage d’allergie au latex dépasserait 10% chez les personnes qui travaillent dans le milieu médical. 

L’allergie au latex peut également survenir lors d'un rapport sexuel via l’utilisation des préservatifs qui en contiennent souvent. Elle est la plus fréquente des allergies d’origine sexuelle. 

Qu’est-ce que le latex ?

Le latex, matériau de base des produits en caoutchouc naturel est extrait de la sève de l’arbre à caoutchouc tropical hevea brasiliensis. Cette sève contient essentiellement du polyisoprène et de l’eau. On le retrouve dans nombre de produits d’usage courant : les gants ménagers, les tétines, les bonnets de bain, la colle des enveloppes et également les préservatifs.

Quels sont les symptômes d’une allergie au latex ?

« Le latex a pour particularité de pouvoir déclencher soit des manifestations cutanées, soit des symptômes respiratoires et oculaires », explique Catherine Quéquet, allergologue et auteure de l’ouvrage Les nouvelles allergies (éditions du Rocher). Les allergies au latex peuvent être de type immédiat ou retardé. 

L’allergie au latex se manifeste par les symptômes cutanés suivants : 

  • Un œdème local
  • Une urticaire localisée ou généralisée
  • Un choc anaphylactique (une urgence médicale pouvant conduire au décès s’il n’y a pas de prise en charge rapide avec l’injection d’adrénaline)
  • Un eczéma de contact : « On parle d’allergie de type retardé, c’est-à-dire qui survient un ou deux jours après le contact avec l’allergène », précise le Dr Quéquet. 

L’allergie au latex peut également provoquer des symptômes respiratoires et oculaires quand la personne allergique respire les particules libérées dans l’air par le latex :

Vidéo du jour :
  • Un asthme
  • Une rhinoconjonctivite

Qui sont les personnes les plus à risque ?

Environ 1% de la population générale serait allergique au latex. Toutes les catégories d’âge sont touchées mais on remarque toutefois que certaines personnes sont plus à risque que d’autres de développer ce type d’allergie. « Ce pourcentage s’accentue énormément dans les professions médicales et paramédicales du fait de l’utilisation plus fréquente du latex », souligne le Dr Quéquet. « Les personnes ayant subi plusieurs opérations chirurgicales très jeunes, notamment les interventions sur une spina bifida, et les patients hémodialysés sont des populations plus susceptibles de souffrir d’une allergie au latex », signale l’allergologue. La proportion de personnes allergiques au latex est aussi plus importante chez les patients atopiques.

Gare aux allergies croisées latex-aliments

Les personnes souffrant d’une allergie au latex peuvent également avoir des réactions croisées à certains aliments dont les protéines ont une structure proche de celle des allergènes du latex : l’ananas, l’avocat, la banane, la châtaigne, la figue, le kiwi, la mangue, le melon, la papaye, le fruit de la passion. « On observe également assez souvent une allergie croisée avec le ficus (Ficus benjamina) », précise le docteur Catherine Quéquet.

Comment savoir si on est allergique au latex ? 

Si vous soupçonnez une allergie au latex, la meilleure chose à faire est d’aller voir un allergologue. « Lorsque ce sont des réactions à des objets en latex de la vie quotidienne, les gens ne font pas forcément le rapprochement », remarque toutefois le Dr Quéquet. « Dès qu’on commence à avoir une récurrence de symptômes, il faut consulter son généraliste puis un allergologue », prévient-elle. « Les délais de rendez-vous sont souvent de plusieurs mois pour l’allergologue, donc il est nécessaire de passer par son médecin généraliste pour avoir une première approche ». 

Le test le plus fréquent en cas d’allergie au latex, ou à tout autre substance, s’appelle un prick-test. L’allergologue met sur la peau une goutte de produit contenant l’allergène et perce très légèrement la peau avec une aiguille fine. En fonction de la réaction engendrée par le produit en quelques minutes (formation d’une papule rouge plus ou moins grosse et qui démange), il peut ainsi confirmer la présence ou non l’allergie. Une prise de sang peut confirmer l’allergie au latex (recherche des IgE spécifiques dirigés contre le latex). 

Comment traiter une allergie au latex ?

Le traitement de ce type d’allergie est l’éviction du latex. Il n’existe pas à ce jour de traitement spécifique de désensibilisation au latex. « On ne guérit pas d’une allergie au latex. Le plus important est d’éviter le contact avec la matière », explique le Dr Catherine Quéquet. « En cas de manifestations allergiques, le traitement est à adapter en fonction des symptômes : des antihistaminiques en cas d’urticaire ou de la cortisone en pommade pour atténuer l’eczéma de contact », détaille l’allergologue. 

Si vous êtes allergique au latex :

  • Signalez-le toujours aux professionnels de santé que vous consultez (examen gynécologique, consultation pré-anesthésique) ;
  • Évitez le contact avec les objets en latex (gants en latex, préservatifs en latex, ballons de baudruche, lunettes de natation, bonnets de bain en caoutchouc... ). Il existe des alternatives au latex pour certains objets. On trouve des préservatifs sans latex et des gants hypoallergéniques en vinyle ou en néoprène.
  • Ayez toujours sur vous une carte mentionnant votre allergie au latex pour en informer les secouristes en cas d’accident.

Quel préservatif sans latex choisir ?

Pour se protéger lors d’un rapport sexuel, il existe des préservatifs sans latex. Actuellement, le nombre de propositions de marques disponibles s’est élargi. Le Dr Catherine Quéquet les liste dans son ouvrage : 

  • Max Tolérance® et Real Feeling®, Protex® Original 0.02 (attention : le Protex® Classic contient du latex), Manix® Skyn, Manix® Suprême™, Durex® Nude
  • Le préservatif en boyau de mouton Trojan Naturalamb, uniquement à visée contraceptive
  • Le préservatif féminin Femindom®
  • Pour les adeptes du cunnilingus, la digue dentaire ou buccale en polyuréthane est une solution d’appoint. « Attention, certaines peuvent être en latex, donc vérifiez bien la composition et la date de péremption avant utilisation », avertit l’allergologue.