En matière de fertilité, on le sait, les hommes et les femmes ne sont pas égaux. Les hommes peuvent concevoir jusqu'à la fin de leur vie, les femmes en revanche doivent composer avec une "horloge biologique" plus stricte, et notamment, la ménopause

Une grande étude sur la fertilité

Mais d'après les résultats d'une étude, celle-ci n'est pas figée à l'âge de 35 ans comme on a tendance à le penser et à le dire depuis des décennies. Les résultats de cette étude ont été publiés le 6 avril sur le site du Journal of American Medecine Association. Une équipe de chercheurs s'est penché sur la fertilité des femmes et les fameux "âges limites" avancés. 

D'après leurs recherches qui portent sur plus de 60 ans de statistiques, la fertilité ne décroît pas à partir de 35 ans, mais plus tard que cela. 

C'est en réalité à partir de 37,1 ans que les femmes deviendraient moins fécondes et qu'il leur faudrait un peu plus de temps pour concevoir. Et là encore, il ne s'agit pas d'un cap brutal qui ferait perdre instantanément aux femmes la moitié de leurs ovocytes, mais d'une étape à partir de laquelle la baisse de la réserve ovarienne est un peu plus rapide. 

Et en parallèle, il faut également noter que la qualité du sperme des hommes décroit elle aussi avec les années, mais que ce n'est rarement, ou jamais, mis sur le tapis. 

La pression de la fécondité après 35 ans

Et de fait, les gynécologues, obstétriciens et autres professionnels de la santé reproductive considèrent que les hommes "ont le temps" mais que pour les femmes, 35 ans est un âge pallier.

Celles qui veulent tomber enceinte auront (dans l'imaginaire commun) forcément plus de mal à concevoir et il leur est donc suggéré d'essayer de tomber enceinte vite et sans plus attendre. Il leur est par ailleurs fortement conseillé d'effectuer des tests de fertilité. Et ce, sans attendre que le couple ait essayé de manière naturelle durant un an. 

Ces tests sont pourtant douloureux, stressants et invasifs comme l'hystérosalpingographie qui consiste à vérifier l'état du système reproductif et notamment des trompes de Fallope en y injectant un liquide. 

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Ces tests sont proposés immédiatement aux femmes de plus de 35 ans, afin de mettre en place une stratégie de PMA si besoin. 

Dans certains cas comme dans le cadre d'une maladie gynécologique comme l'endométriose, ou une ménopause précoce, cela peut être utile de consulter sans attendre, mais cela ne doit pas être systématique. 

Il existe par ailleurs bien d'autres raisons qui expliquent des problèmes de fertilité : la pollution, le tabac, des infections etc. 

Les grossesses tardives dites gériatriques

De la même manière, les femmes qui sont enceintes après 35 ans sont considérées comme des grossesses à risque, à surveiller de beaucoup plus près que les femmes plus jeunes. Le risque de fausses couches y est plus grand, celui d'accouchement prématuré aussi. Et la barre est là encore placée à 35 ans environ.

On parle même de grossesse gériatrique lorsqu'une femme est enceinte après 35 ans aux Etats-Unis. 

Pour rappel, d'après l'INSEE l'âge du premier enfant en France est de 28,8 ans sur tout le pays, et de 31,3 ans à Paris. 

Certes, la réserve ovarienne baisse au fil des années, mais rien ne devrait accélérer le processus naturel.

Si désir d'enfant il y a, il doit pouvoir arriver à son rythme. Que cela soit à 25, 30, ou 40 ans. Sans la pression de l'impossibilité de tomber enceinte après 35 ans, ou de la grossesse à risque.