Les pertes blanches (aussi appelées leucorrhées) sont des sécrétions vaginales principalement composées de glaire cervicale, de cellules mortes et de germes. Au cours du cycle menstruel, les pertes blanches changent légèrement de couleur, de volume ou encore de consistance. La plupart de ces modifications sont dues aux changements hormonaux et donc parfaitement naturelles. Cependant, elles peuvent aussi être le signe d’un problème de santé. 

Les pertes blanches, qu’est-ce que c’est ?

«Avoir des pertes blanches est un phénomène complètement physiologique et normal dont il ne faut pas s’inquiéter», indique Hélène Jacquemin Le Vern, gynécologue. «La muqueuse du vagin n’est pas sèche mais humide. Les parois vaginales sécrètent un mucus qui, étant donné la verticalité du vagin, s’écoule vers l’extérieur».

De couleur blanchâtre ou transparente, les pertes blanches surviennent tout au long de la vie hormonale d’une femme, des quelques années précédant l’arrivée des règles jusqu’à la ménopause. «Les leucorrhées varient selon la période du cycle hormonal», précise la gynécologue. Lorsque les pertes possèdent des caractéristiques qui les rendent anormales (odeurs, couleurs), elles sont à surveiller. 

À quoi servent les pertes blanches  ?

Les leucorrhées assurent deux fonctions essentielles pour le vagin :

  • S’auto-nettoyer et protéger des bactéries 

Les pertes blanches assurent la défense immunitaire du vagin contre les bactéries et virus et éliminent les cellules mortes par «auto-nettoyage». Elles ont aussi pour but d’équilibrer le pH vaginal pour éviter les mycoses et les infections.

  • Humidifier et jouer le rôle de lubrifiant naturel
Vidéo du jour :

Les pertes blanches permettent au vagin de rester humide et hydraté. Elles facilitent également la lubrification au moment des rapports sexuels et aident également les spermatozoïdes à atteindre le col de l’utérus en servant de fluide porteur lors de la fécondation. 

Les pertes blanches normales pendant le cycle menstruel

  • Les pertes blanches avant la période d’ovulation

Avant la période d’ovulation et au début du cycle menstruel, les pertes blanches sont plutôt claires et translucides. 

  • Les pertes blanches pendant l’ovulation

Au moment de l’ovulation, les pertes blanches ont une apparence bien particulière : «Elles sont abondantes, fluides et ressemblent à du blanc d’œuf», décrit Hélène Jacquemin Le Vern. La glaire cervicale va permettre aux spermatozoïdes de se déplacer plus vite dans le col de l’utérus pour féconder l’ovule.

  • Les pertes blanches avant les règles

«En deuxième partie de cycle, les sécrétions deviennent plus collantes, épaisses», note la gynécologue. Lorsque la période de fécondation est passée, la glaire cervicale devient plus épaisse, empêchant cette fois la progression des spermatozoïdes.

L’aspect des pertes blanches : épaisses, abondantes, laiteuses...

Tout comme la couleur de vos règles, au cours de votre cycle menstruel, vos pertes blanches peuvent changer d’aspect. 

  • Pertes blanches, légères et laiteuses 

Elles sont normales en début de cycle menstruel. Elles maintiennent le pH vaginal et prépare l’environnement de l’utérus à l’ovulation.

  • Pertes blanches épaisses, crémeuses

Un aspect pâteux ou crémeux des pertes blanches est généralement le signe d’une mycose vaginale. Elles n’ont pas d’odeur particulière mais sont fréquemment accompagnées de démangeaisons plus ou moins intenses ou d’une sensation de brûlure. 

  • Pertes blanches odorantes

Certaines infections sexuellement transmissibles (IST) comme l’infection à Chlamydia, la vaginose ou la trichomonase peuvent causer des pertes malodorantes.

  • Pertes blanches abondantes

À l’approche des règles, les pertes blanches peuvent être plus abondantes et/ou plus épaisses et il n’y a pas lieu de s’inquiéter. C’est également un effet secondaire du DIU (dispositif intra-utérin) souvent décrit par les patientes. 

Que faire en cas de pertes blanches anormales ?

«Si les pertes blanches deviennent malodorantes, particulièrement épaisses, collantes et s’accompagnent de démangeaisons ou de brûlures, il est préférable de consulter», prévient Hélène Jacquemin Le Vern. Elles peuvent alors être le signe d’une infection ou d’une mycose vaginale. «Si les pertes blanches sont épaisses, blanches et grumeleuses (aspect lait caillé) et que ça gratte, il peut s’agir d’une mycose», explique la gynécologue. 

Des pertes blanches odorantes (que certaines femmes comparent à celle du poisson pourri) peuvent aussi apparaître en cas de vaginose bactérienne. Il s’agit d’une infection causée par un déséquilibre de la flore vaginale. Le traitement repose principalement sur les antibiotiques par voie orale ou vaginale.

Quel traitement contre les pertes blanches ?

Il n’y a pas de traitement contre les pertes blanches, puisqu’elles sont naturelles. En cas de pathologie (mycose, vaginose...), votre médecin vous prescrira un traitement. Il est important de ne pas abuser des toilettes intimes. «Le vagin s’auto-nettoie. On ne récure pas le vagin, on ne met pas de savon à l’intérieur et on proscrit les douches vaginales. On lave seulement l’extérieur de la vulve», insiste la gynécologue Hélène Jacquemin Le Vern.  

Si vos pertes blanches abondantes vous gênent à certains moments du cycle, vous pouvez utiliser des protèges-slips de temps en temps. Mais attention à ne pas en porter trop souvent, car «ils ont tendance à irriter et favorisent le risque de macération des germes», rappelle la gynécologue, ce qui peut provoquer le développement de mycoses, irritations, démangeaisons et infections.