Avoir un rapport non protégé peut vous exposer à divers problèmes. Mais ça, vous le savez sûrement déjà. Et lorsqu'il est trop tard, il faut songer à des solutions pour éviter une MST ou une grossesse non-désirée. Voici ce qu'il faut savoir pour agir efficacement. Mais la prochaine fois, n'oubliez pas de vous protéger. 

J'ai eu un rapport non protégé, que faire pour éviter une grossesse non désirée ?

Faire l'amour sans protection peut bien entendu engendrer une grossesse imprévue. Et pour éviter de tomber enceinte, il est nécessaire d'agir rapidement. "Pour éviter cela, il n'y a pas d'autres solutions que les contraceptions d'urgence", indique Odile Bagot, gynécologue-obstétricienne. 

"Il y a les solutions médicamenteuses qu'on appelle 'les pilules du lendemain'. La Norlevo doit être prise le plus tôt possible, idéalement dans les 24 heures qui suivent le rapport non protégé pour plus d'efficacité", explique Odile Bagot. Ce contraceptif d'urgence est supposé être efficace jusqu'à 72 heures post-rapport non protégé, mais le prendre le plus rapidement possible maximise son efficacité. Le cachet contient la même hormone qu’une pilule contraceptive classique, mais dans une dose beaucoup plus forte. Selon la période de votre cycle, elle va bloquer l’ovulation, la fécondation, ou l’implantation de l’œuf dans l’utérus. 

"Si la femme n'a pas la possibilité de prendre la Norlevo dans les 72 heures, elle peut se tourner vers une autre pilule d'urgence : la Ellaone", indique-t-elle. Cette pilule est efficace jusqu'a 5 jours après la relation sexuelle sans préservatif. "Mais plus on attend et moins elle est efficace", prévient la gynécologue. Cette pilule agit en bloquant l'évolution du follicule ovarien pour retarder l'ovulation.

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Ces pilules sont disponibles sans ordonnance en pharmacie et elles sont gratuites pour les mineures. Elles sont aussi remboursées par la sécurité sociale, dans le cas où elles sont prescrites par un médecin. 

Une autre contraception d'urgence non-médicamenteuse existe : le stérilet en cuivre. "Le poser dans les 5 jours qui suivent le rapport à risque fait office de contraception d’urgence et ça sert aussi de contraception au long cours", ajoute-t-elle.

Préservatif qui craque : quels risques ? 

Un préservatif peut craquer lors d'un rapport sans même qu'on le remarque. Cela peut s'expliquer par deux raisons : soit le rapport était trop fort et/ou trop long, soit par manque de lubrification. Pour éviter ce petit incident, on vous recommande d'ajouter du lubrifiant à votre préservatif (bien que celui-ci soit déjà lubrifié). 

Dans tous les cas, si votre préservatif craque, vous êtes exposée à un risque d'IST (infections sexuellement transmissibles) et de MST (maladies sexuellement transmissibles). Pour ce qui est de la grossesse, cela dépend de si vous prenez la pilule ou pas, ou avez un autre moyen de contraception (anneau, patch, stérilet etc).  

Comment se protéger des MST après avoir eu un rapport sexuel sans protection ?

Les rapports sexuels non protégés, constituent la cause principale de transmission des MST et IST. Il va donc falloir faire un dépistage. "Pour la chlamydia, la trichomonas et la gonocoque, il s'agit d'un dépistage sous forme de prélèvement bactériologique qu'il est possible de faire soi-même, dans un laboratoire", détaille la gynécologue. 

Mais dans certains cas, les infections ne sont détectables que quelques semaines après le rapport. "L’infection par le HIV donne des premiers signes sanguins dans une prise de sang au bout de trois semaines, mais il il faut se refaire tester au bout de 6 semaines pour être vraiment certain du résultat", explique l'experte. Il est donc plus que jamais primordial de porter un préservatif si vous avez des relations sexuelles. 

Dans tous les cas, au moindre symptôme d'une IST ou d'une MST, allez directement chez votre gynécologue. Et si votre partenaire vous met sous le nez son bilan négatif, ne vous en tenez pas là : certaines infections, comme le chlamydia, sont souvent sans symptôme. Et près de 90 % des personnes porteuses du virus de l’herpès ne le savent pas.

Alors prenez deux rendez-vous avec le gynéco pour effectuer les dépistages : l’un une semaine après le rapport non protégé, l’autre trois mois après. Toutes les infections ne se dévoilent pas en même temps.

Que faire une semaine après le rapport sexuel non protégé ?

Après avoir soigneusement pris votre pilule du lendemain, on vous conseille de rendre visite à votre généraliste qui vous guidera pour les dépistages. En effet, les maladies sexuellement transmissibles peuvent mettre quelques semaines à se déclarer. 

Le VIH peut être à 100% diagnostiqué 6 semaines après l'exposition à risque. Si votre rapport date de moins de 48 heures, rendez-vous aux Urgences afin de demander un traitement d’urgence contre le VIH, appelé traitement post-exposition (TPE). L'hépatite B, quant à elle, elle est détectable grâce à un examen sérologique entre le 10e et 20e jour qui suivent le rapport. Si le test est positif, on vous prescrira des médicaments pour réduire les effets du virus. Test négatif ? Faites-vous vacciner !

Vous faire dépister dans la semaine qui suit le rapport reste tout de même nécessaire utile pour détecter toute forme d'herpès génital. Il se manifeste sous forme de petites bulles rouges douloureuses qui peuvent ensuite se recouvrir d’une croûte qui démange. 

Que faire 1 à 3 mois après un rapport non protégé ?

Il est impératif de faire un dépistage de MST un mois après le rapport sans protection. Ce dernier peut se faire dans un laboratoire sur prescription médicale de votre médecin traitant, chez un gynécologue ou encore dans les centres de dépistage et plannings familiaux. Si les tests sont négatifs un mois après, renouvelez-les deux puis trois mois plus tard pour en avoir le cœur net.

Chlamydia, gonorrhée, trichomonas sont trois MST très fréquentes, souvent exemptes de symptômes, mais qui peuvent causer beaucoup de dommages futurs si elles ne sont pas soignées. Le dépistage s’effectue par un prélèvement vaginal ou cervical (col de l’utérus), non-douloureux. Les résultats sont connus en une semaine. Pas d’affolement, ces maladies se soignent très bien avec des antibiotiques.

La syphilis existe encore. Mais, si cette infection bactérienne peut entraîner de graves problèmes, elle se soigne très bien avec de la pénicilline. "Elle est visible environ un mois après le rapport et se manifeste sous forme d'ulcération indolore", explique la gynécologue.

Avoir un rapport non protégé vous expose également à l'une des 100 souches du papillomavirus. Très contagieux, ce virus se transmet souvent lors de rapport sans préservatif. Bien qu'il ne génère pas de symptôme spécifique, il peut donner lieu à des complications, comme le cancer du col de l'utérus. Le temps qui s'écoule entre la contagion et l'incubation peut varier de quelques semaines à plusieurs années. D'où l'importance de multiplier les dépistages après un rapport sans préservatif. 

Si vous avez plusieurs partenaires sexuels, ou si vous avez envie de profiter de votre célibat pour faire l'amour avec plusieurs personnes, libre à vous. La seule condition est de mettre un préservatif pour vous protéger, mais aussi pour protéger les autres.