Est ce aux femmes ou aux hommes de faire le premier pas ? Quelles sont leurs techniques de séduction ? Ils nous dévoilent leur secret de drague qui fonctionne (presque) à tous les coups.

  • Je repère la bonne

Plutôt que de se lancer sur la base d’un joli visage, Clément, 24 ans, joue la sécurité et étudie sa cible. Il pratique le contact courtois. « Je tiens la porte à la fille croisée au boulot ou je m’excuse après avoir légèrement bousculé une fille dans un bar.

Je fais très court, furtif même, justement pour ne pas avoir l’air de draguer. Une seconde d’échange, ça suffit pour voir si la fille est souriante, douce, énervée... J’ai une idée du tempérament, de la gestuelle. Je sais déjà si on se convient et si ça vaudra le coup, plus tard, de se lancer. »

  • Je m'immisce dans la conversation
Vidéo du jour :

Quand Alexandre, 22 ans, remarque une fille dans un café, il s’installe à la table libre la plus proche et commande un verre. « J’essaie de capter son regard, mais sans trop insister. Quand ça me paraît de circonstance, j’arbore un léger sourire pour montrer que je m’intéresse à sa conversation, et j’attends le moment opportun pour dire “je suis d’accord”. En général, elle me répond et la discussion s’engage naturellement. Pour moi qui suis timide, c’est la meilleure méthode. »

  • Je crée une complicité par l'humour

Simon, 26 ans, opère sur le long terme. Sa méthode a particulièrement fonctionné sur Valentine, sa fiancée. « Valentine, ma collègue d’open space, une petite blonde avec un bun, me plaisait beaucoup. Alors au boulot, j’essayais d’être le plus drôle possible. On bossait sur une plateforme de voyages, et elle rêvait toujours du Canada. Le jour où on a reçu les affiches pub, j’ai découpé plein de mini-silhouettes à chignon et je les ai collées dans tous les coins : sur un caribou, derrière un érable, en haut de la tour CN...

J’ai accroché l’affiche customisée au-dessus de son bureau et ça l’a fait rire un moment. L’affiche est toujours en place d’ailleurs. Après, quand j’ai senti que je commençais à lui plaire aussi, j’ai entretenu la flamme avec des vannes plus suggestives, genre la tension sexuelle dans cette pièce est insupportable, je dois libérer la soupape. Je les balançais à la cantonade, sans la viser pour ne pas la gêner, mais avec toujours un sourire à son attention, qu’elle comprenne qu’elle était à l’origine du trouble. Le jour où “GQ” a mis Michael Fassbender, son préféré, en couverture, j’ai décidé de me lancer. J’ai collé un bandeau sur le titre où j’ai écrit : “Michael signe une procuration à Simon pour vendredi 20 heures. Tu veux venir ?” Elle a répondu oui. »

  • J'ai mes punchlines

« My name is Tesson, Juju Tesson. » C’est par ces mots que Julien, 29 ans, a l’habitude d’aborder une fille qui lui plaît. « L’important, c’est l’attitude : je me tiens droit pour dégager une certaine confiance en moi, mais j’ai le bon sourire franc qui marque le second degré, la gentillesse.

J’évite l’ironie du boloss qui sort sa vanne aux trente jupes du bar. Mais, pour lier connaissance, le meilleur plan c’est la balade avec Sam, mon neveu de 3 ans, ou Brazil, mon cocker : aucun effort à fournir, c’est la fille qui m’aborde. Et si elle me plaît, j’ai une autre réplique : je me tourne vers mon neveu – ou mon chien – et je dis : “Elle te plaît la dame ? C’est celle-là que tu as choisie pour tonton ou papa, si je suis avec Brazil ?” La plupart du temps, j’obtiens au moins un sourire. »

  • Je textote dès que j'ai son numéro

Mehdi, 23 ans, se montre réactif : « Quand une fille me donne son numéro de portable, je l’enregistre et dans la foulée, l’air de rien pendant qu’on se parle encore, je lui envoie un texto du genre “je t’ai enregistrée à Inoubliable”.

Il y a toujours un petit rire de surprise à l’ouverture. Je marque des points. »

  • Je soigne le timing

Pour Étienne, 25 ans, un temps pour chaque chose : «Je ne fais pas confiance à mon instinct : parfois j’ai envie de me précipiter ou, au contraire, de vouloir jouer les mecs débordés, je laisse trop traîner.

Donc, je me suis fixé un timing précis : après avoir eu un 06, j’appelle le lendemain ; pour les mails reçus, je réponds dans la demi-journée, et pour les textos, je réponds au bout d’un quart d’heure. Je crée de l’attente sans faire languir, je ne suis ni un nécessiteux ni un chacal. Faut une bonne montre, mais ça vaut le coup. »

  • Jamais de bar pour le premier rendez-vous

Steve, 31 ans, est catégorique : «Si c’est moi qui propose un lieu de rencontre, j’évite les bars ou les restaus, trop bateau. Je choisis en fonction de l’actualité et de ce que je connais des goûts de la fille : un concert, une expo...

Sinon, je prépare un sac et un plaid pour un pique-nique sur la plage du Prado ou en hauteur, à Notre-Dame de-la-Garde. Il faut que le lieu sorte de l’ordinaire et crée en soi un sujet de conversation. Tout de suite, c’est plus fluide. Et la fille s’en souvient. »

  • Je peaufine mon Facebook

La photo du mec bourré en caleçon, au milieu de ses potes qui brandissent une bière, on ne la trouve pas sur la page de Kevin, 26 ans. « Le premier réflexe d’une fille, c’est de checker Facebook, alors j’ai peaufiné mon profil.

Pas de selfie entouré de meufs en string, j’ai choisi des clichés qui m’avantagent, sans trop faire bogosse : assis à côté de mon surf aux Arcs, dans la Méhari de mon grand-père, souriant avec mes potes en terrasse... Je n’ai pas renseigné mon statut et je donne peu d’infos, vraiment très peu d’infos, pour conserver une part de mystère. »

  • Je ne couche pas le premier soir

La botte secrète de Dimitri, 23 ans ? « Comme dit mon coloc, je fais Blanche-Neige, la princesse effarouchée. Je suis d’une nature prudente et sentimentale, alors d’entrée de jeu, je me place dans la durée. Au cours de la conversation, je parle au futur. Si la fille évoque un film qui la tente ou un quartier qui lui plaît, je propose qu’on y aille la semaine suivante. Normalement, à ce stade, elle comprend que je ne cherche pas un coup d’un soir, elle se détend. Les choses sont claires.

Ensuite, je la raccompagne à la porte de son immeuble, une bise sur la joue et je m’en vais. Je n’ai pas à me forcer pour me comporter de cette façon, mais je vous jure que ça éveille l’intérêt... »

  • Je prépare le terrain

Marco, 28 ans, est prévoyant : « Dès la première rencontre, je crée une note dans mon iPhone pour enregistrer tout ce qu’elle aime : cheesecake, carottes râpées, coteaux-du-layon... Et quand je sens arriver le grand soir, je m’arrange pour tout avoir dans mon frigo.

Ensuite, je prépare le reste de l’appartement : je mets la housse de couette Ralph Lauren que mes potes m’ont offerte pour ma crémaillère, je vérifie que j’ai une brosse à dents neuve dans la salle de bains, je planque ma pharma et je range quelques préservatifs – mais pas 60 non plus – dans la caisse qui me sert de chevet. Ensuite, bien sûr, ménage.

Puis je laisse traîner quelques trucs pour faire à la fois naturel et viril : la Xbox, un ticket froissé, mon brassard de running, un polar de Connelly... C’est pas le piège à filles de Barney Stinson, mais j’ai l’esprit tranquille pour jouer à domicile. »

— C'est comme ça qu'il m'a eue

→ C’était mon voisin, on se croisait souvent. Un jour, je le vois qui remonte le trottoir, un bouquet à la main. Il me le tend, pas de bonjour, rien, juste « c’est pour toi ». Chloé, 25 ans

→ C’était le DJ. Jennifer, 29 ans

→ Pour notre premier dîner, il est arrivé coiffé, rasé, avec une cravate. Des mois que je le voyais en cool au boulot. J’ai trouvé ça touchant. Attika, 34 ans

→ Il sourit tout le temps. Lucie, 24 ans

→ « Laisse-toi porter. » C’est son leitmotiv. Il a une force vitale incroyable, il s’occupe de tout. Avec les horaires que je me tape au boulot, rien ne pouvait me paraître plus séduisant. Leïla, 32 ans

→ Don Draper sur sa coque de portable. Un détail idiot, mais qui m’a plu. Daphné, 29 ans

→ Quand je lui ai dit que je n’aimais que les séries ou les comédies et que je n’avais jamais vu « Star Wars » Seb a eu l’air choqué. La semaine suivante, j’ai trouvé une clé USB Yoda sur ma table de cuisine avec un Postit « À regarder avant mon retour ». Désabusée, je l’ai branchée sur mon ordi. En fait, la clé contenait « Mariage à l’anglaise », avec Simon Baker. Hyomin, 22 ans

→ Il sait danser. Seul et à deux. En soirée, c’est le roi du pétrole. Axelle, 23 ans

→ On travaillait au même étage et on avait discuté pendant les voeux de l’entreprise. Après, chaque semaine, je trouvais sur mon bureau des articles de journaux qui pouvaient m’intéresser, un lien sympa dans ma boîte mail, une attention quelconque. J’ai fini par les guetter. Zoé, 24 ans

→ Il est très beau. Vraiment. Du genre : besoin de rien d’autre. Emma, 22 ans