Il n’y a pas deux grossesses qui se ressemblent. D’une femme à l’autre tout d’abord. Mais aussi chez une même femme, qui vivra bien souvent sa seconde ou troisième grossesse différemment de sa première.

Si certains sont très fréquents, les symptômes de grossesse ne sont pas les mêmes chez toutes les femmes, et leur intensité variera d’une grossesse à une autre. Même constat pour les maux de grossesse, qui diffèrent d’une femme à l’autre, comme l’ensemble du suivi de grossesse puis l’accouchement.

Quels sont les symptômes de grossesse les plus courants ?

Si les symptômes de grossesse varient d’une femme à l’autre, certains signes sont plus fréquents et révélateurs que d’autres. Le retard des règles puis l’arrêt est le premier signe à prendre en compte en matière de grossesse. « Il ne faut pas s’alerter dès le premier jour de retard des règles, mais si cela persiste, cela peut être le signe d’un début de grossesse », explique le Dr Gregoire Chaney, gynécologue obstétricien à Colmar. « L’arrivée d’une fatigue persistante, de nausées et une augmentation de la poitrine sont les autres symptômes les plus courants d’un début de grossesse », poursuit l’expert.

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Certains signes de grossesse sont moins fréquents et donc moins connus. « On peut citer par exemple une hypersalivation, un odorat et un goût plus sensible, une irritabilité, l’envie d’uriner bien plus souvent, des pertes blanches plus importantes et plus liquides, l’arrivée d’un reflux gastro oesophagien, une sécheresse oculaire ou de la peau ou encore des douleurs au niveau du bas ventre », précise l’expert.

L’ensemble de ces symptômes ne se produit pas chez toutes les femmes et leur absence n’est pas le signe d’un mauvais déroulement du début de la grossesse. « Ces symptômes ne sont pas un curseur de la façon dont se déroule la grossesse. S’ils sont minimes, ça ne veut pas dire que la grossesse se passe bien ou mal, les symptômes de grossesse et leur intensité varient d’une femme à l’autre », confirme le gynécologue obstétricien. Un début de grossesse sans symptômes est donc possible. À ne pas confondre avec un déni de grossesse - qui reste un phénomène extrêmement rare -, l’absence de symptômes en début de grossesse n’est pas courant mais reste donc possible.

Comment calculer le début de sa grossesse ?

En France, on calcule la grossesse en semaines d’aménorrhée, dont le point de départ est le premier jour des dernières règles. « On appelle début de grossesse la date à laquelle il y a l’ovulation et la fécondation. Celui-ci arrive généralement deux semaines après le premier jour des dernières règles », explique le Dr Gregoire Chaney. Mais cela est une moyenne qui ne correspond pas à toutes les femmes enceintes. « Certaines femmes ont des cycles de 21 jours, d’autres de 28, d’autres de deux mois. Certaines vont ovuler juste après leurs règles, d’autres en fin de cycle. On connaît les moyennes, on peut s’appuyer dessus, mais ça ne reste que des statistiques qui ne fonctionnent pas sur tout le monde », précise le gynécologue obstétricien.

Si de nombreux sites ou applications vous proposent donc de calculer votre date de début de grossesse, sachez que cela ne s’appuie que sur une moyenne et ne correspondra donc peut-être pas à votre cas. « Pour calculer le début de sa grossesse de façon précise et fiable, il faudra attendre la première échographie, généralement autour de la 9e semaine d’aménorrhée, lors de laquelle la taille de l’embryon - et plus précisément ce qu’on appelle la longueur cranio-caudale, c’est à dire du sommet du crâne jusqu’aux coccyx - est mesurée et permet d’estimer une datation précise, à six jours près, du début de la grossesse. On corrèle ensuite cette information à la date des rapports sexuels, ce qui permet généralement d’obtenir une date plus précise », explique l’expert.

Quand et comment faire un test de grossesse ?

Il existe deux types de tests de grossesse : un test urinaire, que l’on peut acheter en pharmacie et réaliser soi-même, ou un test sanguin, à pratiquer dans un laboratoire. Le test urinaire de grossesse est un bon moyen de se faire une première idée mais n’est pas fiable à 100%. « Il y a une marge d’erreur de 5%, souvent des faux négatifs, l’inverse est possible mais moins fréquent », précise le Dr Gregoire Chaney. « Le test urinaire peut être fait dès que l’on constate un retard de règles, mais il est plus efficace d’attendre une semaine après ce retard pour faire ce type de test », ajoute l’expert.

Le test par prise de sang fonctionne sur le même principe que le test urinaire : la recherche de l’hormone bêta-HCG, synthétisée en début de grossesse quand l'œuf commence sa nidation dans la muqueuse utérine. « Néanmoins, le test sanguin est plus fiable car l’hormone de grossesse est présente plus rapidement dans le sang que dans l’urine. D’autre part, un test de grossesse peut s’avérer défectueux, contrairement à une prise de sang qui est à 100% sûre », précise le gynécologue obstétricien.

Si le test sanguin de grossesse est donc une méthode sûre pour savoir si on est enceinte, celui-ci ne permet en revanche pas de datater sa grossesse. « La datation en fonction du taux d’hormone béta HCG dans le sang n’est pas une vraie datation. On peut en revanche faire une prise de sang à deux jours d’intervalle et étudier l’évolution de ce taux, afin de s’assurer que la grossesse se déroule bien, si l’on suspecte un risque de fausse couche ou de grossesse extra-utérine », précise l’expert.

Comment calculer mon calendrier de grossesse ?

Chaque grossesse est différente. Sentir son bébé bouger pour la première fois peut intervenir très tôt chez une femme, très tard chez une autre. Les maux de grossesse comme les nausées évoluent eux aussi d’une grossesse à l’autre.

Les calendriers de grossesse proposés en ligne peuvent donc indiquer les événements qui se produisent en moyenne durant telle ou telle semaine, mais, comme pour la dadation de la grossesse, ils ne présentent que des moyennes et ne correspondent donc pas à toutes les femmes. Rien ne sert donc de vous alerter si votre grossesse ne correspond pas parfaitement au calendrier de grossesse que vous suivrez ou ne se déroule pas comme celle de votre soeur ou de votre meilleure amie.

Le suivi de grossesse, de la fécondation à l’accouchement

Le suivi de grossesse se fait auprès d’un gynécologue obstétricien ou d’une sage-femme, semaine après semaine, mois après mois. « Il est conseillé d’avoir une première consultation gynécologique autour de la 8e semaine d’aménorrhée », précise le Dr Gregoire Chaney. Il est important de pouvoir communiquer avec le médecin qui suivra votre grossesse, à qui il ne faut pas hésiter à poser toutes les questions qui vous taraudent.

« Et tout particulièrement sur les interdits médicamenteux de la grossesse. Il ne faut pas se lancer dans l’automédication ou au contraire s’interdire tout traitement. Demandez conseil à votre médecin et renseignez-vous sur lecrat.org - organisme d’information sur les risques des médicaments et vaccins pendant la grossesse et l’allaitement - en cas de doute », poursuit l’expert. « Au-delà des médicaments, il faut être prudent sur tout ce qui touche aux cosmétiques, aux produits ménagers ou aux parfums d’ambiance, qui sont à proscrire pendant la grossesse. »

Sauf cas particulier, trois échographies doivent être réalisées : la première - l’échographie de datation - entre la 8e et 9e semaine d’aménorrhée, la seconde - l’échographie morphologique - entre la 22e et 24e semaine d’aménorrhée et la troisième - l’échographie de bien être foetal - entre la 31e et la 33e semaine d’aménorrhée.

Des cours de préparation à l’accouchement peuvent être suivis afin de préparer le jour J. « Cela est particulièrement conseillé pour la première grossesse. Sept séances sont d’ailleurs remboursés par la sécurité sociale si elles sont suivies auprès d’une sage femme », souligne notre expert.

Il est aussi conseillé de préparer un plan de naissance, qui permet d’identifier la façon dont on souhaite accoucher, avec ou sans péridurale par exemple. « Le projet de naissance permet de se projeter et d’informer l’équipe médicale de ses souhaits.

Mais il est important d’accepter que tout ne puisse pas se passer exactement comme on le souhaite, comme on l’avait prévu. Par exemple, ne pas souhaiter de péridurale puis finalement en avoir besoin n’est pas un échec. Le ressenti de la douleur varie d’une femme à l’autre et il est important de s’écouter et ne pas chercher à tout pris un déroulement de l’accouchement figé », ajoute le Dr Grégoire Chaney.

De nombreux points à évoquer avec votre médecin, tout au long de votre grossesse, pour préparer au mieux le jour J.