Le terme "spotting" est tiré de l’anglais et signifie “tache”. Il désigne ces petits saignements en dehors des règles. Avant même de consulter, sachez qu'il y a de nombreuses raisons qui les expliquent. Parfois, elles n'ont aucun lien avec votre contraception, parfois si. 

Le spotting, c'est quoi ? 

Le cycle menstruel féminin n'est pas toujours réglé avec la précision d'une montre suisse. Et c'est normal car nous sommes des humains. La durée du cycle en général, de la période d'ovulation ou de la période de menstruation, varie d'une femme à l'autre. Il en est de même pour les symptômes qui accompagnent le cycle menstruel : règles (plus ou moins douloureuses et abondantes), pertes blanches, etc.

Le spotting appartient à la liste de ces symptômes, mais il n'est pas systématique. "Il se caractérise par de très légers saignements en dehors des périodes de règles", indique Odile Bagot, gynécologue. Il ne faut pas le confondre avec les règles, qui sont d'une nature, d'une fréquence et d'une abondance différentes. Les menstruations correspondent à l'évacuation de la paroi de l'utérus quand l'ovule n'a pas été fécondé. Lorsque les saignements se poursuivent, devenant légers, mais restant présents au quotidien, il s'agit de spotting dont la durée peut varier.

Quelles sont les causes du spotting ?

Ce phénomène peut se manifester pour différentes raisons parfois propres à chacune d'entre nous. En voici les principales :

  • Un stress ou de fortes émotions
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Toutes les émotions peuvent avoir un impact sur notre cycle menstruel et sa régularité. Une période d'examen, d'incertitudes, un déménagement, ou encore une rupture amoureuse, peuvent provoquer du spotting chez certaines d'entre nous. Les émotions peuvent court-circuiter la sécrétion harmonieuse de nos hormones.

  • Un changement de contraception hormonale

Un passage d'une pilule à une autre, de la pilule à l'implant ou au stérilet hormonal. Le corps prend le temps de se réadapter à la situation qu'on lui impose. La couleur du spotting est généralement assez claire. Il ne faut donc pas croire que la pilule permet à votre corps d'être orchestré avec la plus grande des précisions, car il est possible d'avoir un spotting sous pilule.

  • Un symptôme de préménopause

Ces saignements peuvent aussi être liés à un syndrome de pré-ménopauseC’est une période de transition qui prépare notre organisme à l’arrêt complet du cycle reproductif. La sécrétion des hormones (progestérones et oestrogènes) ralentit petit à petit, et peut provoquer des saignements. 

  • Le début d'une contraception

Il n'est pas rare aussi que certaines jeunes femmes qui commencent une contraception sous pilule observent des pertes sanguines au cours des trois ou quatre premiers mois. "Ce phénomène s'explique principalement par le fait que les œstrogènes contenus en faible quantité dans la pilule rendent la muqueuse utérine plus fragile, provoquant ainsi des micro-saignements", détaille la spécialiste. On parle alors d'atrophie. Ce type de manifestation disparaît naturellement lorsque la patiente affiche quelques cycles sous pilule. Pour remédier à ces spottings intempestifs, votre gynécologue pourra vous proposer de changer de pilule.

Est-ce que les spotting sont des règles ? 

Le spotting est bien différent des règles dans la mesure où le sang ne s'écoule pas en continu, mais plutôt goutte à goutte. Ce sang provient de la cavité utérine et est beaucoup moins abondant. Sa teinte est généralement plus foncée et tire vers le marron plutôt que vers le rouge. Les saignements du spotting se différencient aussi par leur ponctualité, contrairement aux règles qui sont cycliques et constantes. 

La durée du spotting est normalement plus courte que celle des règles. S'il dure dans le temps, il faut impérativement consulter. Mais le volume et la durée de ces saignements varient d'une femme à une autre. Ils ne doivent en revanche pas être abondants et excéder quelques jours. 

Comment arrêter les saignements hors règles ?

Si dans la grande majorité des cas, ces saignements hors règles constituent un phénomène normal et explicable, il est conseillé d'en parler à votre gynécologue lors d'une visite de routine, par exemple. Il n'est pas nécessaire de s'inquiéter s'ils sont de courte durée. 

Dès lors qu'ils sont abondants ou durables, il ne faut pas hésiter à consulter un spécialiste afin d'éliminer les autres causes que celles précédemment citées. Les troubles gynécologiques ou infections sexuellement transmissibles peuvent aussi être à l'origine de ces pertes. Ce peut être le signe d'une lésion du col de l'utérus, d'un fibrome, d'une infection à chlamydiae, d'adénomyose, de polypes utérins ou encore d'une endométriose.

Les rapports sexuels peuvent aussi être à l’origine de micro-traumatismes. Les saignements seront provoqués suite à des déchirures vaginales, causées elles-mêmes le plus souvent en raison d'un manque de lubrification. Alors on allonge les préliminaires au besoin et on achète du lubrifiant. Spotting et rapport sexuels ne sont pas incompatibles, à condition que cela ne vous cause pas de douleurs. Pour le reste des problèmes, plusieurs solutions sont disponibles :

  • Changer de contraception
  • Un traitement chirurgical en cas de fibrome ou polype utérin
  • Un traitement médicamenteux en cas d'infection

Le spotting en période de grossesse

Le spotting lors d'un début de grossesse est aussi un signe de l'ovulation. Et durant le premier trimestre de grossesse, une femme sur quatre est touchée par le "spotting de grossesse", explique le site Gyn&Co. La nidation de l'œuf dans la muqueuse utérine, autour du 7e ou 8e jour, en est à l'origine. 

Cependant, ces saignements peuvent être plus graves si le sang est très foncé et s'ils sont suivis de douleurs. "Ça peut être le signe d'une grossesse extra-utérine ou d'une fausse-couche", explique Odile Bagot. Seule une échographie peut déterminer cela. Il vaut mieux ne pas prendre de risque est consulter un gynécologue au moindre saignement.

Spotting prolongé : quand faut-il consulter ? 

Lorsque le spotting s'étend pendant plus d'une dizaine de jours ou revient régulièrement, il est nécessaire d'en parler à votre médecin ou à votre gynécologue. En effet, ce symptôme, bien que souvent bénin, n'est pas à prendre à la légère lorsqu'il s'étend dans la durée. On parle alors de métrorragie. 

La métrorragie, ou spotting prolongé, peut être causée par de nombreux facteurs médicaux (notamment des fibromes présents sur la paroi de l'utérus), et nécessite d'être surveillée. En procédant à quelques examens de base, votre spécialiste de santé pourra vous aiguiller et vous rassurer.

Si vous pensez que votre spotting est lié à votre moyen de contraception, n'hésitez pas à demander conseil à votre gynécologue pour évoquer la possibilité d'en changer. La méthode la plus adaptée sera conseillée par son médecin, alors on n'oublie pas d'assurer un suivi régulier chez sa sage-femme ou son/sa gynécologue, et de ne pas traîner pour le ou la consulter quand il y a un problème.