Un Post-It sur l'oreiller
Vivre l’amour comme un jeu
Tenir à son indépendance
Les amourettes sans lendemain
Elles veulent s’accomplir
Elles disent oui pour le meilleur, pas pour le pire
Les 7 principes capitaux des Sans Amoureux Fixe



Un Post-It sur l'oreiller

Marie se lève et file sur la pointe des pieds enfiler ses vêtements dans la salle de bains. À tâtons, dans l'obscurité de la chambre, elle dépose silencieusement un Post-It sur l'oreiller.


« J'ai dû filer. J'ai passé une nuit merveilleuse. On s'appelle. Bonne journée ! »


Puis elle s'éclipse, en faisant bien attention de ne pas claquer la porte. Une façon élégante de rompre ? Une stratégie subtile pour commencer une grande passion ? Ni l'une ni l'autre.

Vidéo du jour :

Marie ne s'inquiète pas plus que ça que Frank la rappelle ou pas. « Ma vie, dit-elle, c'est d'abord moi. Je vais au resto, au ciné, aux expos toute seule et j'adore ça. Je fais la fête avec mes potes. Je voyage.?Je m'éclate dans mon travail de photographe. » Mais elle n'est pas pour autant hostile aux rapprochements.

Quand à 15 heures le téléphone sonne, c'est Frank : il a trouvé son message, lui aussi a passé une nuit merveilleuse, il veut la revoir. Marie est ravie. Mais « pas dispo avant la semaine prochaine, on se rappelle à ce moment-là ? »


C'est donc si simple que ça : avoir un homme et mener sa vie en solo ? On dirait.


Ça fait un an que Marie a mis fin à sept ans de vie de couple. Aujourd'hui, elle veut, dit-elle « rattraper le temps, cette jeunesse qui nous échappe si vite ».


Elle n'est pas la seule.
Comme elle, Zélia, Élodie, Betty et Chloé ont choisi de profiter en solo de leur jeunesse.

Célibataires ? Pas vraiment. En couple ? Non plus ! Seules ? Sûrement pas. Entourées d'amis, curieuses, passionnées, ces nouvelles Ève n'hésitent plus à croquer la vie à pleines dents.

Mais que veulent-elles vraiment ?


Vivre l’amour comme un jeu

Betty et Zélia, la vingtaine toute fraîche, sont étudiantes en communication.

Ce soir elles se retrouvent, comme chaque semaine, pour boire un verre dans leur pub préféré. En arrivant, elles saluent le videur, les serveurs, et s'installent côte à côte sur une banquette face à l'entrée.

« De là, on a un angle de vision parfait sur des cibles potentielles ! » Elles rient. « On doit vraiment passer pour des chasseuses d'hommes... »


En fait, elles vivent l'amour comme un jeu, et pas comme un enjeu.

Chaque endroit peut être le théâtre d'une nouvelle histoire. « Quand on sort, on ne se dit pas qu'on "doit" rencontrer quelqu'un. On part avec l'envie de s'amuser, de passer un bon moment. Si on a élu ce bar comme QG de nos soirées, c'est pour son ambiance décontractée. Tout le monde parle avec tout le monde. Du coup, les rencontres se font naturellement, pas besoin d'en faire des tonnes. »

Et, en effet, quelques minutes plus tard, trois jeunes gens demandent à s'installer en face d'elles. Pas de problème. « Vous faites quoi, dans la vie ? Vous venez souvent, ici ? »

Puis la conversation prend un tournant plus intime : « Eh bien, les filles, vous avez laissé vos copains à la maison ? » Mais toujours sur un ton bon enfant.

La soirée continue. Les rires fusent, des regards sont échangés en coin.

D'autres tables viennent trinquer. « Quand on se sent libre dans sa tête, ça se voit et... ça attire les hommes. Nous, ça nous regonfle l'ego et ça nous fait de nouveaux amis avec qui partager de prochaines sorties. Voire plus si affinités... »

La soirée touche à sa fin, les lumières se rallument.

Zélia et Betty ajoutent quelques numéros à leur répertoire et repartent pour un dernier verre, toutes les deux, chez Betty.


Tenir à son indépendance

Sur le canapé, au calme, elles font tranquillement le débriefing de la soirée.

« Il était canon, le petit Nico ! - Moi, j'ai préféré le grand blond, mais impossible de me souvenir de son prénom... - Samuel, non ? Je demanderai à son pote Farid, j'ai son MSN. »

Peu à peu, l'excitation de la soirée retombe.

Betty demande : « Au fait, Zélia, des nouvelles de Yoann ? »


Yoann, c'est l'ex de Zélia, avec qui elle a vécu un an. Elle l'a quitté il y a un mois, et ne paraît pas affectée plus que ça : « Je ne me suis jamais réellement attachée à un homme, jusqu'à présent. Je préfère me préserver des souffrances, en attendant de rencontrer quelqu'un qui me corresponde vraiment. Avoir un homme dans sa vie, c'est un certain confort... Une oreille à l'écoute, des bras protecteurs, c'est toujours plaisant. Pour le reste, je tiens à mon indépendance.

Mon niveau de tolérance de l'autre ? Deux fois par semaine, c'est très bien. Le reste du temps, il est pour moi, pour mes amis, pour mes études... ».

Elle ajoute : « Je suis très forte au jeu de l'amour. Je fais tout pour ne pas perdre le contrôle, ce qui ne m'empêche pas de pouvoir rester longtemps avec le même homme.

Je me laisse juste la possibilité de pouvoir dire "non" ou "stop" à tout moment, sans autre considération que mes envies et besoins. Ça ne m'empêche pas de vouloir faire plaisir à mon copain.

Quand mes amis me questionnent, j'explique souvent : je l'aime, mais je ne suis pas amoureuse. » 


Les amourettes sans lendemain

Et Betty ?

« Pour moi, la légèreté ne peut pas aller de pair avec la durée. J'aime ces petites amourettes sans lendemain pour le plaisir facile qu'elles procurent, mais j'aime aussi les histoires passionnées.

Je ne pourrais pas m'interdire d'aimer si ça me tombait dessus, quitte à prendre le risque de souffrir. D'ailleurs, si, au quotidien, je vis l'amour avec légèreté, c'est pour contrebalancer des passions profondes et dévorantes. »

Elle se récite le début d'un de ses poèmes : « Les histoires éphémères/laissent le cœur léger/et la place aux chimères/d'un amour plus osé... »


Néanmoins, Betty et Zélia restent d'accord sur un point : se caser à leur âge, il n'en est pas question ! Elles ont encore trop de choses à vivre pour donner à l'amour de leur temps et du sérieux.

« Cher prince charmant, merci de... repasser dans quelques années. »


Elles veulent s’accomplir

« Il y a quelques mois, j'ai quitté mon poste d'hôtesse d'accueil pour me consacrer à ma passion : la musique.

Jusque-là, je n'avais jamais pris de temps pour moi. Je me laisse deux ans pour réussir. »


Élodie veut se donner à fond
. La musique, elle la pratique depuis toute petite.

Mais elle a toujours dû la caler entre ses études, ses petits boulots et ses petits amis. À 25 ans, elle met enfin sa passion en tête de liste.

Et son inspiration artistique, elle la puise notamment dans ses expériences avec les hommes, expériences qu'elle veut multiples et diversifiées.

« Je n'ai pas envie de me dire, une fois installée en famille, que j'ai loupé quelque chose dans ma jeunesse. Je veux tout tester tant que je le peux. »


Papillon de nuit, elle aime apprendre de nouvelles danses au bras de ses conquêtes. « J'ai ce besoin de plaire, qu'on me trouve belle, qu'on me remarque. »

Exigeante sur ses partenaires, même si ce n'est que pour un soir, elle n'hésite pas à envoyer valser celui qui ne mettra pas les formes dans son approche.

Elle ne s'interdit rien, tant qu'elle garde le contrôle.

Sa soif de découverte est intarissable et la pousse toujours vers de nouveaux horizons : Internet d'abord (depuis un an, elle est membre du site de rencontres privé Attractive World), mais aussi les boîtes échangistes, qu'elle a découvertes par l'intermédiaire d'un ami, il y a quelques mois.

Quand on lui demande si elle n'a pas peur de tomber dans les extrêmes, elle nous explique : « Jusqu'à 20 ans, j'ai été très sage à tous les niveaux. Puis j'ai eu un déclic, une envie soudaine de me dévergonder, sexuellement surtout.

Toucher aux extrêmes permet de mieux se connaître pour savoir ce qu'on veut et, plus encore, ce qu'on ne veut pas. Je profite de toutes ces expériences en attendant de rencontrer celui qui me fera changer de priorité... »


Elles disent oui pour le meilleur, pas pour le pire

Certains ont besoin d'une relation pour se trouver, pour grandir en miroir avec l'autre. Moi, je ne le pense pas.

Il faut être bien dans sa peau pour rencontrer un homme, pas l'inverse. »

Chloé a 27 ans. Sa priorité ? Se construire et s'épanouir.

Pour ça, elle préfère rester seule. Ce choix, elle l'assume et le vit comme un bonheur quotidien.

« Je fais les choses comme j'en ai envie, je n'ai pas de comptes à rendre. Je prends mes décisions sans avoir à argumenter.

C'est tout bête, mais je m'en félicite tous les jours. En marchant dans la rue, j'apprécie d'être seule, de pouvoir penser à moi et de prendre mon temps, d'aller à mon rythme. »


N'empêche, Chloé n'échappe pas aux commentaires de ses proches. « Ma mère me demande régulièrement si j'ai "rencontré quelqu'un". À la longue, c'est pesant. J'ai beau lui dire que je suis heureuse et que c'est ça qui compte, je sens bien qu'elle ne me croit qu'à moitié. Et pourtant, mon indépendance, j'y tiens. Et je ne suis pas prête à y renoncer pour entrer dans la "norme". »

Chloé n'est pas pour autant une phobique de l'amour, elle s'est déjà posé la question.

Elle se dit très idéaliste, rêveuse aussi. C'est ce côté d'elle-même qui ressort dans ses relations avec les hommes.

« Je ne suis peut-être pas toujours dans la réalité... Je ne veux que les bons côtés d'une relation. Tant pis si, pour cela, il faut qu'elle soit courte. » Finalement, il n'y a pas d'âge pour se caser. Chacun son parcours, chacun son tempo.

Pour Chloé, l'heure n'est pas encore à la tendresse. « Je ne suis pas encore disponible pour l'amour. Peut-être que "le bon", comme on dit, me fera changer d'avis ! »


Alors : célibataires mais pas frustrées, indépendantes mais ouvertes aux rencontres, séductrices mais pas aguicheuses, et surtout heureuses.

Dites, les filles, c'est quoi, vos secrets ?


Les 7 principes capitaux des Sans Amoureux Fixe

Vivre seule et libre, d'accord. 

Mais, pour que ce choix soit heureux, il est bon de respecter quelques règles.

  • Mener une vie bien remplie.

Amis, travail, sorties, passions...

On overbooke son agenda de petits plaisirs et de grands projets.

  • Avoir confiance en soi.

On se fait belle, on prend soin de soi.

Résultat : on se sent rayonnante.

Du coup, on l'est, et c'est nous que les gens regardent, même ces beaux yeux noirs qui viennent de croiser les nôtres sur le trottoir.

  • Être honnête.

Avec soi-même et avec les autres.

Si on exprime clairement nos envies, on a moins de risque d'être déçue ou de décevoir.

Si on décide de prendre un pass pour la nuit avec cette petite gueule d'ange, on ne lui fait pas miroiter un forfait journée pour le lendemain.

  • Être consciente que c'est une période transitoire, pour en profiter à fond.

On ne cherche pas l'homme de notre vie, ce qui étend considé­rablement le panel des prétendants. Artistes, bad boys, surfeurs, pom-
piers, tout est possible et donc drôlement émoustillant.

  • Connaître ses limites.


Être libérée, oui, mais dans le respect de son corps et de ses envies.

Si finalement on ne veut pas aller plus loin avec lui ce soir, même si les gâteries sont entamées, on dit « non ».

Le lendemain n'en sera que plus serein.

  • Assumer.

On a choisi d'être seule. On est heureuse comme ça.

Reste à l'expliquer aux autres. « Non maman, tu n'es pas obligée d'inviter le fils Baty à notre dîner de famille. Non Lilie, je ne connais pas ton super pote célibataire et avocat, mais on avait dit soirée entre filles, non ? »

Une fois les choses mises au clair, tout ce qu'on risque, c'est d'attiser quelques jalousies sur notre statut de femme libre et libérée.

  • Ne pas se prendre au sérieux.



On papillonne, on en rit, on le raconte aux amies capables d'en rire aussi, on est jeunes (du moins dans sa tête), on a le temps, on a la patate, on a le sourire, oui on va bien, merci