Les morpions sont des poux du pubis, c'est-à-dire des petits parasites qui se nichent dans les poils des organes génitaux pour y pondre leurs œufs, provoquant des démangeaisons. C'est une infection sexuellement transmissible (IST) non grave, mais qu'il convient de traiter. Hélène Jacquemin Le Vern, gynécologue, répond à nos questions.

Qu'est-ce que le morpion ou le pou du pubis ?

Le morpion (Phtirius pubis  ou Phtirius inguinalis) aussi appelé pou du pubis désigne un ectoparasite (c'est-à-dire un parasite externe) de couleur noire vivant à la surface de la peau du pubis et mesurant de 2 à 3 mm de longueur. « Il appartient à la famille des poux, tout comme les poux de tête ou encore les poux de corps », indique Hélène Jacquemin Le Vern. 

Les poux de pubis se nichent dans les poils des organes génitaux et y pondent leurs œufs, appelés lentes. Le morpion provoque une maladie appelée la pédiculose inguinale ou phtiriase. Cette affection est plus fréquente chez les sujets jeunes qui se contaminent généralement au cours des rapports sexuels. 

Comment se transmet le morpion ou le pou du pubis ?

La phtiriase peut survenir de deux façons :

  • Dans la majorité des cas, la transmission des morpions se fait par voie directe, lors d’un contact sexuel. Les morpions constituent une infection sexuellement transmissible (IST). « Lors d’un rapport sexuel avec une personne infectée par phtirius inguinalis, les parasites peuvent passer sur le ou la partenaire », précise le Dr Jacquemin Le Vern. À noter : le préservatif ne protège pas contre les morpions.


  • Plus rarement, la transmission peut se faire par l’intermédiaire de vêtements, de serviettes de toilette, de gants de toilette, de draps, de coussins... ayant été en contact avec une personne contaminée. 

Quels sont les symptômes de la phtiriase, l'infection causée par le morpion ?

La démangeaison (prurit vulvaire) plus ou moins intense et l’apparition de points rouges localisés au niveau de la région génitale sont les principaux symptômes provoqués par les morpions. « Le pubis démange fortement, on a très envie de se gratter, comme lorsqu'on a des poux sur la tête », signale la gynécologue. Le prurit est plus important la nuit et peut entraîner des lésions de grattage (érosions, surinfections possibles…).

À force de se gratter, on peut voir apparaître des lésions qui peuvent éventuellement se sur-infecter. On peut alors observer une adénopathie inguinale, c'est-à-dire un gonflement des ganglions de l'aine. 

Comment savoir si l'on a des poux pubiens ?

Le diagnostic de l'infection à phtirius inguinalis est principalement clinique. Il est nécessaire de consulter un généraliste, un dermatologue ou un gynécologue dès les premières démangeaisons génitales. « Les morpions sont moins mobiles que les autres poux : il est donc possible de les observer à l’œil nu – on peut alors voir un point gris-noirâtre à la racine du poil », souligne Hélène Jacquemin Le Vern. 

Le médecin prescrira également un bilan de dépistage des infections sexuellement transmissibles.

Comment peut-on prévenir la phtiariase ou l'infection causée par le morpion ?

Pour éviter la transmission des morpions, il est utile de suivre quelques recommandations :

  • Utiliser systématiquement sa propre serviette et ses propres vêtements et ne pas emprunter ceux déjà usagés par autrui ;
  • Conserver ses propres sous-vêtements lors de l’essayage d’un maillot de bain ou de lingerie dans un magasin ;
  • Se faire traiter lorsqu’une personne de l’entourage ou son ou sa partenaire sexuel.le est infecté.e par les morpions ;
  • Conserver une bonne hygiène corporelle et intime ; 
  • Laver son linge, ses draps et literies à chaud régulièrement. 
Vidéo du jour :

Comment se débarrasser des morpions ?

Le traitement des morpions repose d'abord sur l'administration de médicaments antiparasitaires (organophosphorés ou dérivés des pyréthrines) par voie locale (crème, pommade) ou orale. « Le rasage peut être recommandé », prévient la gynécologue. 

En outre, pour éviter la propagation de l'infection, il est nécessaire de laver le linge de lit et de toilette (draps, serviettes, gants de toilette, taies d'oreillers, housses de couette, sans oublier les vêtements...) en machine à 50°C-60°C au minimum. « Tous les partenaires sexuels doivent être prévenus et traités », ajoute l'experte.