Olivia Giacobetti, un nez prodige

Née en 1966, elle rêve d'être maître parfumeur depuis l'âge de 9 ans. Elle découvre les réalités du métier chez Annick Goutal à 16 ans, puis chez Robertet, à Grasse, à 17 ans, où elle devient assistant parfumeur et y restera sept ans.

C'est en 1990 qu'elle prend son envol et fonde sa propre société de composition de parfums : Iskia.

En 2003, elle saisit même une magnifique opportunité : travailler avec la maison Shiseido sur la création d'une gamme complète pour Iunx, une boutique exclusive. La liberté est totale, mais le lieu fermera ses portes deux ans plus tard, n'ayant su trouver son public.

Des parfums pas comme les autres

Peut-être parce qu'elle est la fille du photographe de mode Francis Giacobetti, Olivia s'inspire d'images.

Elle associe une vraie puissance évocatrice à une grande simplicité. C'est ce qui fait de ses créations des parfums reconnaissables entre mille.

Elle parle d'ailleurs plus volontiers de sa "truffe" que de son nez, et de son atelier jardin dans lequel elle donne naissance aux parfums : c'est dire l'animalité, l'évidence de ses créations.

Elle privilégie les odeurs de la nature comme le figuier mûr, le cuir mouillé, le caramel, le linge qui sèche, le chocolat, le thé. C'est d'ailleurs elle qui, la première, introduit l'odeur du figuier dans ses compositions. Olivia Giacobetti crée des fragrances limpides, des moments de vie.

Des standards tout en subtilité

La jeune femme travaille ainsi pour des maisons reconnues pour leurs créations originales mais indémodables. Elle saisit l'insaisissable du quotidien, raconte des moments fugaces comme personne.

Vidéo du jour :


Chez l'Artisan Parfumeur, on connaît "Premier Figuier" (1994), évoquant une sieste sous un figuier par une chaude après-midi d'été (figuier, amande amère, tilleul, santal), ou encore "Tea For Two" (2000), parfum d'hiver par excellence, "un five o'clock dans un petit hôtel de la campagne anglaise" (thé fumé Lapsang Souchong, noix de muscade, cuir).

Chez Frédéric Malle, avec "En passant" (2000), elle retranscrit une "odeur divine que l’on pouvait sentir au-delà des murs des jardins, dans les rues du Paris de Robert Doisneau" (concombre, fleur d'oranger, musc blanc).

Chez Diptyque, c'est "Philosykos" (1996) qui fait écho à "Premier Figuier", toujours avec cette présence végétale, sucrée, ensoleillée. On compte aussi parmi ses créations "Hiris" pour Hermès.


Sa signature : un moment, une émotion, toujours avec élégance.