Les vérités à connaître sur les hommes 

  • S’il ne rappelle pas, c’est qu’il n’est pas intéressé

Cas 1 : vos yeux ont croisé les siens et se sont dit « maison ». Vous lui avez parlé, il vous a répondu, l’« Alleluia » de Haendel dans votre tête.

Le problème, c’est que, depuis sept jours que vous l’avez équipé de votre numéro de téléphone, les doigts de ce garçon s’obstinent à ne pas se déplier pour le composer et vous donner rancard.

Je vous entends ergoter d’ici : peut-être a-t-il perdu votre numéro ? Peut-être est-il submergé de travail ? Peut-être est-il très timide, très inexpérimenté ou très marié ? Ou est-ce vous qui y êtes allée fort lors de votre première rencontre, et, du coup, il se dit : « Je n’ai pas très envie que cette dame me mange » ?

Dans tous les cas, la solution pour en avoir le cœur net est de le rappeler, vous. Si ça se trouve, ce jeune homme est lui-même aux abois, recroquevillé en position fœtale sur son portable muet, à geindre doucement votre prénom.

Mon avis : ça peut, mais s’il reste coi après un premier message, à votre place, je me dirais que les étoiles dans ses yeux, c’était juste le reflet des néons dans l’ascenseur.

  • L’homme parfait n’existe pas

À celles qui me rétorquent : « Mais si, voyez, le mien », je dis : profitez de la perfection de l’homme tout neuf ; en général, ses qualités s’autodétruisent à la fin du premier mois d’utilisation.

J’explique. Au début, lorsqu’il vous demandait ce que vous changeriez chez lui si vous le pouviez, vous ne bronchiez pas. Il faut dire qu’il vous offrait des fleurs, repassait ses chemises avant de se mettre dedans, et situait la cuisine.

Aujourd’hui, pour voir des fleurs, il vous faut pousser jusqu’au jardin botanique et, pour qu’il marche tout seul jusqu’à la cuisine, vous êtes obligée de ruser : « Tiens, depuis l’évier, je vois notre nouvelle voisine. Inouï ce qu’elle ressemble à Monica Bellucci, en nu. »

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En résumé et sans tomber dans des clichés qui ne sont pas le genre de la maison : l’homme est criblé de défauts. Parmi les plus fréquemment constatés : son incapacité à communiquer, ses ex, son inaptitude à nous dire si, oui ou non, cette robe nous grossit, ses ex, aussi.

À ce stade de l’article, la lectrice devient extrêmement paranoïaque. Qu’elle se rassure : l’homme capable de porter deux jours de suite le même pantalon peut encore servir. Il suffit de l’aimer quand même, avec ses défauts. Certaines filles (pas vous, hein) ont la manie de chercher des défauts aux garçons. Et à force de chercher, elles trouvent. Ma solution : arrêter de chercher. Dossier suivant, s’il vous plaît. 

  • Votre fiancé n’est pas votre ami

Comment donc ? Cela sous-entendrait-il que ce type est là pour autre chose que le plaisir innocent d’ouïr le compte rendu détaillé de votre descente au Printemps ?! On n’est pas des bêtes, hé.

Cependant, des études récentes ont montré que les termes « femme » et « pote » sont rangés dans des cases distinctes du cerveau masculin à partir du moment où il est en couple.

Le bon test ? Enfilez un pull, bombez le torse devant votre fiancé, dites : « Comment tu le trouves, mon pull ? » et observez. Si ses yeux y restent agrippés, c’est qu’il se demande s’il n’y aurait pas des seins à voir dessous.

S’il s’exclame : « Super, j’adore la couleur », amenez-le-nous, on l’étudiera. Je vous sens sceptique.

Les termes « femme » et « pote » sont rangés dans des cases distinctes du cerveau masculin.

Oyez donc le témoignage de cet homme que son amoureuse tente de convertir à la pratique de l’amitié mixte : « Être le meilleur ami de sa copine, c’est connaître trop de détails de son existence. J’adore m’imaginer l’effeuiller vêtement par vêtement pendant le dîner. Mais, si elle me raconte par le menu d’où vient quoi, quand elle l’a acheté, avec qui, et devine si c’est de la soie ou du coton, ma libido s’effondre. »

Réservez donc les exposés de vos débats à vos congénères – « Alors e’m’dit ..., pis j’ai dit ..., et e’m’fait... » – à votre véritable pote. Celui qui a des barrettes dans les cheveux et qui s’appelle Cécile.

  • L’homme qui mate n’est pas forcément infidèle

Tous ces mois passés à séparer le bon grain de l’ivraie. Toutes ces contorsions pour vérifier que vous étiez bien faits l’un pour l’autre.

Et voilà qu’en violation flagrante de vos accords de fusion-absorption, Monsieur se devisse les cervicales sur cette belle blonde. Que fait-il avec vous, au juste ?

Notez qu’il ne s’agit que de fantasmes, et que la plupart des hommes n’ont ni l’audace ni la forfanterie d’assaillir des femmes si différentes de vous.

Obtenir un sourire gracieux en échange de leur sourire libidineux leur donne l’illusion qu’ils ont encore un âge, et que leur pénis fonctionnera pour l’éternité, avec la régularité et la prestance d’un coucou suisse.

Mais, plus souvent, ils s’émerveillent simplement de la variété de femmes désirables à portée de leur regard. Ils se disent que, si ces filles leur en laissent tant voir, c’est que c’est bientôt l’été. Et ça, ça leur fait voir l’hiver du bon côté.

La plupart des hommes n’ont ni l’audace ni la forfanterie d’assaillir des femmes si différentes de vous.

Les mythes sur les relations amoureuses... et leurs réalités ! 

  • Quand ils disent qu’ils sont heureux pour vous, vos amis célibataires mentent

La certitude selon laquelle nos amis sont heureux de nous voir heureuse est une utopie qui voudrait, sous prétexte que l’on s’aime à deux, que tout le monde soit raccord.

Cette attitude « grande chaîne de l’amour » est tout à fait charmante, mais attention à l’épreuve des faits. Dans la réalité, vos copines doivent avant tout composer avec le fait que les soirées jusqu’à point d’heure à refaire le monde sont finies, pour cause de refonte du monde avec un garçon à demeure.

Après cette douloureuse prise de conscience, s’il leur reste de l’énergie, libre à elles de s’esbaudir sur la délicieuse façon qu’a l’élu de vous tenir la main.

Bien sûr, vos amis sourient à l’énoncé de vos rendez-vous romantiques. Bien sûr, ils gigotent la tête lorsque vous faites le menu des qualités multiples de votre garçon. Mais quelques semaines à ce régime, et ils craquent. Il faut les comprendre : la façon dont il noue ses lacets, cette délicate fossette qu’il a sur le menton, comment vous dire, ils s’en foutent.

Autrement dit : vos amis ne seront pas forcément les siens, et réciproquement. Ou alors si : ses amis seront certes les vôtres, mais votre canapé, votre télé et vos chips aussi. Seule solution : la parité. Vos dîners se feront à six. Deux amis à vous, deux amis à lui. Que les meilleurs gagnent.

  • Un homme marié le reste

L’homme marié n’est pas différent des autres, ce n’est pas écrit dessus et, au besoin, il enlève son alliance dans l’ascenseur.

Mais voilà, l’homme marié est marié. Pas avec vous. Depuis longtemps.

Plusieurs cas de figure : il est marié, mais sa femme est une harpie. Là, il vient de s’échapper, il est dix heures du soir, il souffre, il n’en peut plus et vous l’accueillez à bras ouverts car, bien sûr, vous y croyez.

Ou alors il est marié, mais c’est provisoire, parce qu’il est en instance de divorce, vu qu’il a rencontré la perle rare (vous), mais la perle doit être patiente, parce que sa femme est très fragile, en plus il y a les enfants, et vous le plaignez car, bien sûr, vous y croyez. Puisque, avec vous, ce n’est pas pareil.

Là, si vous étiez dans une sitcom américaine, de gros rires éclateraient en fond sonore. Je répète lentement : « Dans 70 % des cas, ce sont les femmes qui demandent le divorce. » La solution, pour vous, consiste donc à attendre que sa légitime découvre elle-même son infortune, en croisant les doigts pour qu’elle en prenne vraiment ombrage.

Version bonus : il est marié, il vous aime toutes les deux mais ne sait pas laquelle choisir. Là, vous pouvez le croire. Il ne choisira jamais.

Il est marié, il vous aime toutes les deux mais ne sait pas laquelle choisir. Vous pouvez le croire. Il ne choisira jamais.

  • Vous avez le droit d’avoir un officiel et 86 coups de cœur

De face, cet homme est renversant de virilité et d’élégance ; de dos, il ressemble à une bouchée Mon Chéri. Ajoutez à cela qu’il aime la cuisine indienne, qu’il dit « infirmière » et pas « infermière » et que le cinéma asiatique ne l’endort pas.

Seulement voilà : cet homme n’est pas le vôtre. Vous détournez donc pudiquement votre esprit : désormais, on ne vous prendra plus à concupiscer sur autrui.

Eh bien, remettez donc vos yeux où ils étaient : « Les femmes adhèrent souvent à ce mythe romantique qui veut qu’une fois en couple elles ne doivent pas fantasmer sur quelqu’un d’autre que leur conjoint, note Michael Gurian, psychothérapeute et auteur de « Ce qu’il y a de formidable chez les garçons » (Albin Michel).

Or la nature humaine est curieuse, elle a besoin de regarder. Il est ridicule d’imaginer que la pensée mène nécessairement à l’acte.

Être fidèle ne vous oblige donc pas à être aussi mentalement monogame. Votre moitié est tout à fait stimulante, mais enfin, en bonne humaine, vous êtes curieuse, et puis les pectoraux de cet inconnu sous vos doigts sont le signe que vous menez une saine vie spirituelle. On ne va pas vous le reprocher, non plus.

  • Le mythe de la passion éternelle est un mythe

Vous : « Heu, même pas vrai, moi et mon amoureux sommes très passionnés, hyper fusionnels, d’ailleurs c’est de mieux en mieux, n’est-ce pas, Amour ? Bordel, dis, tu pourrais répondre ! »

Le collectif des amoureux a tranché : la période durant laquelle on se contemple mutuellement comme Cabrel son enfant nu sur les galets n’a qu’un temps. Court, en général. Il arrive vite, le « Chéri(e)... ça va ? » murmuré vaguement, comme si vous croisiez le chien du voisin.

Mais résistez à l’envie de me répondre : « Si c’est pour m’apprendre que l’amour ne dure qu’un temps, ça valait bien la peine de me tenir 134 lignes. »

Prenez de la hauteur, et riez jaune : certes, la passion ne dure pas, mais, après la passion, l’amour, ahah.

"Beaucoup d’entre nous, confondant la disparition de l’étincelle originelle avec celle de l’amour, sont tristes et déçus", constate John Jacobs, psychiatre et auteur de Les 7 Mensonges sur le mariage (First).

"Or une relation à long terme exige que l’exaltation des débuts se transforme en attachement plus durable et moins intense. Elle requiert que chacun connaisse l’autre en profondeur."

L’amour se construit dans la durée, pas dans la précipitation, comme on dit dans « Sous le soleil ». Et puis arrêtons de déifier les débuts : on a mal au ventre, on fixe son portable des nuits entières, et personne ne se sent grandi d’avoir passé quatre heures à essayer des culottes avant un rendez-vous, hein, bon.